Globicyclette à Madagascar (1)

 

 

Manaouana les enfants,
voici les dernières aventures de Globicyclette !

 

Alors, après l'Australie, quel nouveau pays allons-nous découvrir ensemble ?

Après l'Asie Centrale, l'Asie du Sud-Est, l'Australie... voilà longtemps qu'on n'avait pas été voir l'Afrique, non? alors c'est parti pour un petit tour sur la terre de nos ancêtres... mais dans un pays un peu particulier ! un pays... qui est aussi une île... une île ? en Afrique ? c'est possible, ça ? mais oui... il y a même eu un dessin-animé dessus... vous ne devinez toujours pas? mais si : Madagascar bien sûr ! Appelée aussi "la Grande Ile" ou "l'Ile Rouge" à cause de ses terres ocres, c'est un pays magique où nous avions très, très envie d'aller pédaler.

C'est parti pour Madagascar! L'avion va bientôt se poser dans la capitale, Antananarivo.

Dès nos premiers coups de pédale, nous avons eu un succès fou : ici déjà, tout le monde nous regarde car nous sommes les seuls blancs, et les étrangers, les « vazas » comme on dit ici, ce n'est déjà pas très courant. Mais en plus, des vazas sur des vélos bizarres, alors ça, c'est du jamais vu ! A chaque village traversé, les enfants nous courent après et nous acclament : comme au tour de France, en mieux !

Et au moindre arrêt, nous voilà entourés d'une foule de curieux : "C'est quoi ces vélos, monsieur?? on n'a jamais vu ça à Madagascar !"

Et quand on monte la tente, là aussi on attire les foules : "C'est votre maison ça ? c'est bizarre ! "

En tout cas les enfants ici sont toujours très gais et aiment bien faire les pitres : "Prend-moi en photo, vaza, prend-moi en photo !"

Les routes à Madagascar sont souvent en très mauvais état : regardez-moi cette piste ! mais bon, ça roule quand même, et puis c'est vrai que la terre ici est vraiment rouge, et même si c'est poussiéreux, c'est bien joli.


Madagascar, c'est sous les tropiques, aussi il fait parfois très chaud ! Mais sous les tropiques, on trouve aussi... de belles plages où se rafraîchir, avec des cocotiers ! Tiens, Philéas en a trouvé une...

Mais où sont les pédaleurs ? sur un cocotier bien sûr ! Ça va la vie, pas trop dur ???

Il n'y a pas que des cocotiers à Madagascar, on trouve aussi un arbre bizarre, qui a une forme d'éventail géant :

C'est l'arbre du voyageur, notre arbre, finalement ! Et c'est aussi un symbole de Madagascar. On raconte qu'il peut sauver les voyageurs assoiffés, car il y a une réserve d'eau de pluie à la base de ses tiges dont la forme creuse permet de la récolter.

Mais l'arbre le plus célèbre de Madagascar, ce n'est ni le cocotier, ni l'arbre du voyageur : c'est...le baobab! Cet arbre est un véritable géant, et il faudrait au moins une dizaine d'enfants se tenant par la main pour faire le tour de certains ! Amanda, toute seule, a du mal !

Les baobabs sont non seulement gigantesques, mais ils ont aussi une drôle de forme, avec leur tronc tout lisse et leur petit paquet de branches tout au sommet : une fois qu'on en a vu un, on ne peut plus le confondre avec d'autres arbres ! En tout cas, Philéas et Heidi ont bien aimé...

Il y a un endroit à Madagascar qui s'appelle l'allée des baobabs : c'est là qu'il y en a le plus, et ceux qui bordent la route forment comme une haie d'honneur. C'est magnifique, surtout au coucher et au lever du soleil, quand les silhouettes des arbres se découpent sur l'horizon...

Nous, on a planté la tente au pied des baobabs, et comme ça on a pu assister au coucher... et au lever du soleil! les baobabs étaient noyés dans la brume, c'était magique.

Les baobabs ne sont pas la seule curiosité de Madagascar. Quelques jours de pédalage plus tard (sur des pistes affreusement sableuses, c'était dur !), nous sommes tombés sur une région entièrement composée d'étranges roches acérées comme des couteaux : ce sont les Tsingy, une formation géologique unique au monde. Ça forme une sorte de labyrinthe immense, de plus de 70 mètres de haut, que l'on peut visiter par en bas, comme ici :

ou par en haut ! Il faut alors escalader la roche, en faisant attention de ne pas se faire mal sur les pics pointus :

Et une fois au sommet, sur « le toit des Tsingy » comme on dit ici, la vue est incroyable :

Ces roches étranges sont uniques au monde : elles ont été formées il y a très longtemps, au temps des dinosaures. Au début, elles n'étaient qu'un gros bloc de roche grise, appelée roche calcaire. Puis, il y a eu des pluies très fortes pendant très longtemps, 5 millions d'années (ça fait long pour une averse !). Et l'eau de pluie, en tombant, a dissout petit à petit ce calcaire, et l'a sculpté très finement. Et voilà le résultat ! C'est vraiment impressionnant.

A Madagascar, Philéas et Heidi ont eu du boulot : c'est que les routes n'étaient pas toujours faciles, et nous avons pédalé dans des endroits vraiment perdus. Parfois, il n'y avait même pas de route, juste des plages. Heureusement que le sable était assez dur pour rouler dessus !

Parfois aussi, la route était vraiment boueuse, tellement qu'on ne pouvait même plus rouler : il fallait pousser les vélos, et la boue, ça glisse : là, Amanda venait de tomber de tout son long dans une grosse flaque : elle a pas l'air de trouver ça drôle !

A d'autres moments, la route était coupée par des rivières, et les ponts étaient souvent en mauvais état : hou là là, pourvu qu'on ne tombe pas !

D'ailleurs certains ponts étaient carrément écroulés : là, deux solutions. Soit la rivière est peu profonde, et nous la traversons à pied, avec les vélos sur le dos :

soit la rivière est trop grande, et dans ce cas, il faut trouver une pirogue où mettre les vélos !

On en a pris des dizaines : au début, on avait peur de tomber à l'eau, mais au bout d'un moment, on a pris l'habitude !

Nous avons aussi fait un bout de route en bateau : voici Olivier qui aide à décharger Heidi après une traversée de deux jours sur cette petite barque.

Comme vous le voyez, Madagascar, c'est l'aventure ! Avec tout ça, Philéas et Heidi ont eu besoin d'une bonne remise en état, car ils commençaient à rouiller : allez, un petit coup de peinture anti-rouille, ça ne leur fera pas de mal !

Et voilà, on est prêts à reprendre la route : dans le prochain reportage, on vous parlera des gens, des animaux et des fruits étranges que nous avons croisés sur les routes. Il y en a des choses à découvrir, à Madagascar ! A très bientôt !

Amanda et Olivier

 

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Globicyclette à Madagascar (2)

Manaouana les enfants,
voici la suite des aventures de Globicyclette à Madagascar !

 


Nous en avons passé du temps, sur cette belle île ! Nous avons pédalé de l'ouest à l'est, du nord au sud, et rencontré plein de Malgaches, qui sont en général très gais et très sympas.

Madagascar, ou « Mada », comme on dit ici, ce n'est pas un pays moderne. Les gens travaillent presque tous dans les champs, et il n'y a pas souvent d'électricité ou d'eau courante. Voici le métier le plus répandu : cultivateur de riz ! Ici ce monsieur laboure son champ avec ses zébus... c'est pas facile tous les jours !

Voici à quoi ressemble une maison malgache typique : elle est toute en bois, en bambou et en feuilles de ravinale, l'arbre du voyageur (vous vous souvenez des anciens reportages?).

Pendant que les hommes labourent, les femmes s'occupent de la maison et des enfants, elles vont chercher de l'eau à la rivière, font la lessive et la vaisselle : ici, pas de lave-vaisselle à la maison !

Elles sont très fortes pour transporter des seaux remplis sur leurs têtes, on se demande vraiment comment elles font !

Elles transportent en fait tout un tas de choses sur leur tête : ça semble tellement facile ! Voici une photo qu'Amanda a pris pendant qu'elle pédalait : la plupart des femmes, comme la troisième, ne tiennent même pas leur panier.

Nous, on a essayé, pas moyen de faire tenir un panier, même vide ! En voilà une sur la plage qui porte à la fois son bébé sur le dos, un panier sur la tête, et un coupe-coupe (un gros couteau plat) dans sa main !

Les enfants, eux, vont à l'école, du moins quand ils habitent dans des gros villages : les enfants des campagnes n'ont pa tous cette chance, et il y en a malheureusement beaucoup qui travaillent aux champs à la place. C'est triste !
En tout cas, dans les écoles, on a rencontré tout plein d'enfants qui étaient ravis de pouvoir discuter un peu avec ces drôles de « vasas », comme ils nous appellent. Ici, les écoliers portent des uniformes qui varient selon les écoles. A Vohémar, par exemple, une petite ville au nord du pays, les uniformes sont de longues blouses bleu foncé. Voici une classe :

Ouh là, ils sont drôlement nombreux ! En moyenne 50 par classe, nous ont dit les professeurs. Mais malgré leur nombre, les élèves sont très sages, et les professeurs n'ont pas trop de mal à faire la discipline.
Ici, dès le primaire, les enfants apprennent le français à l'école. Et ensuite, les cours de mathématique, de sciences, de géographie sont donnés.. en français ! C'est que Mada est une ancienne colonie française, et beaucoup de métiers utilisent le français au lieu du malgache. Les études universitaires, par exemple, se font seulement en français. En tout cas, c'est bien pratique pour nous, car presque tout le monde nous comprend ici !

Quand ils n'ont pas école, les enfants s'amusent, sur la plage par exemple. Ils se fabriquent des jouets, comme ici avec un baton et des roulettes :

Ils fabriquent aussi des bateaux à voile en bois : ils sont très doués !


Nous, on est partis faire une promenade dans un vrai, de bateau à voile. Ces bateaux ont une forme bizarre, avec une voile triangulaire très allongée. Ça s'appelle des « boutres ». Et c'est vraiment joli à voir sur l'eau. Ça va drôlement vite !

Avec ce bateau, nous sommes allés dans un endroit qui s'appelle « la mer d'émeraude » : c'est une zone où l'eau est peu profonde, et d'une couleur verte fabuleuse !

En route, nous avons acheté du poisson à un pêcheur, qui lui était sur une pirogue à balancier :

Du poisson ultra-frais ! Grillé sur un petit feu, sur la plage : hummm.. on s'est régalés !

Voici l'équipage de notre bateau : il faut être plusieurs pour régler les voiles, car le vent tire fort !

Vous avez vu, la femme a le visage tout jaune. En fait, c'est un masque de beauté ! Beaucoup de femmes s'en font et le gardent plusieurs heures. On le fabrique en frottant une branche d'arbre spéciale dans de l'eau : ça fait une solution jaune poudreuse qu'on étale ensuite sur le visage, et on laisse sécher. Il paraît que ça rend la peau plus belle ! Amanda est curieuse, alors une dame lui a proposé d'essayer :

Mais sur sa peau blanche, ça ne fait pas le même effet !

En parlant de soins de beauté, elle a aussi eu droit à ... des tresses ! Ici, voici Pierrette, une amie malgache, qui essaie de faire quelque-chose avec les cheveux d'Amanda : « Ah ben ils sont bizarres tes cheveux ! Ils sont trop fins ! Hi hi ! »

Mais elle a quand même réussi à lui faire des jolies tresses toutes fines :

Avec nos amis malgaches, nous avons appris à faire plein de choses : à piler et vanner le riz, par exemple. Nous, on connaissait le riz du supermarché, déjà tout blanc et prêt à cuire. Mais ici, le riz, il vient de la rizière, et il ressemble d'abord à ça :

Pour enlever toute la gaine du riz, il faut le battre très fort dans un mortier avec un énorme pilon. Il faut frapper de toutes ses forces, c'est dur ! Voici Olivier qui essaie, avec un ami à nous, Christian :

Et ce n'est pas fini : quand le riz est séparé de son écorce, il faut le vanner, c'est à dire éliminer cette écorce en faisant sauter le riz dans l'air. Le vent emporte alors les écorces, très légères, et il reste, enfin, le riz prêt à manger ! Enfin, ça, c'est la théorie, parce que en pratique, il faut le coup de main ! Pas vrai, Amanda ? Mince, j'ai encore renversé du riz partout !!

Mais à Mada, il n'y a pas que du riz à manger : il y a plein de bonnes choses ! Des fruits, par exemple : des tomates, des bananes...


mais aussi des fruits bizarres qu'on ne connait pas en France : voici le durian, un fruit énorme à la chair très très collante :

et son cousin, le corosol, qui est tout blanc à l'intérieur, encore plus juteux et sucré qu'une poire : miam ! Olivier aime bien ça à la pause goûter !


Il y a aussi les fruits du rafia, vous savez, cet arbre dont on utilise les feuilles pour faire des cordelettes comme de la paille, pour faire des bouquets ou des décorations de Noël par exemple. Hé bien le rafia, ça pousse à Mada, et on peut manger ses fruits : en voilà trois, celui du milieu est décortiqué.

C'est un peu amer, nous on préfère le corosol !

Et sinon, vous vous êtes déjà demandés sur quoi ça pousse, les ananas ? Non, pas sur des arbres ! Mais plutôt comme ça :

A Mada, on fait aussi beaucoup de café : ça, ça pousse bien dans un arbre, le caféier, sous forme de petites baies rouges qu'on cueille et qu'on fait sécher : on en a vu plein sur le bord de la route :

Mais la plus grande spécialité de Mada, c'est... la vanille, bien sûr ! Ici on appelle ça « l'or noir », car elle se vend très cher, dans le monde entier. La vanille, c'est une gousse, si vous voulez, un long fruit qui provient de la fleur de vanille, qu'on a cueilli avant qu'il soit mûr, préparé et séché. En voilà qui sont encore en bouton :

Voilà pour la partie gastronomique. Mais on a oublié de vous parler... des animaux ! Alors ici, ce n'est pas comme dans le dessin animé : pas de lion ou de manchots ! Mais on a quand même croisé sur la route quelques bestioles intéressantes : les plus mignons, ce sont... les lémuriens ! Des singes qui ne vivent qu'à Madagascar. Ils sont petits et très agiles, avec leur longue queue qui les aide à s'équilibrer quand ils sautent de branche en branche. Ils sont assez timides, donc pas faciles à voir ! En voici un blanc, le « sifaka » :

et un roux, le « lémurien à front roux » : en pleine sieste !!

En un peu moins mignon, on vous présente... le crocodile ! Celui-ci, on l'a croisé au bord d'une rivière, et vue sa taille, on ne s'est pas approchés ! Brrrr !!! il paraît qu'il mange les enfants qui viennent jouer dans l'eau. Ici, pas question de se baigner !

Nous, on préfère sympathiser avec d'autres reptiles, comme ce caméléon qu'on a débusqué alors qu'il traversait la route : il n'avait pas eu le temps de changer de couleur : vite, vite, à l'abri dans les herbes !

Ouh là, ce n'est pas le seul à traverser près de nos roues : là, un serpent ! Mais il n'est pas venimeux. En fait, il a eu plus peur de nous que nous de lui !

Et ça faisait longtemps qu'on ne vous avait pas envoyé de photo d'araignée... non ?? en voici une énorme, mais pas méchante :

Araignée du soir, espoir ?? en tout cas, il paraît que celle-ci, si on la sèche et qu'on la broie, constitue un très bon remède contre la toux : quelqu'un a-t-il envie d'essayer ?

Allez, on vous a gardé le meilleur pour la fin : le meilleur à Mada, ce sont... les baleines ! Il y a un endroit à Madagascar, appelé l'ile Sainte Marie, où les baleines à bosse viennent pour mettre bas (accoucher) et se reproduire : et on peut aller les voir de très près, en bateau ! Nous sommes donc partis à la rencontre de ces géantes magnifiques... et voici quelques-unes de nos photos de ce grand moment : c'était fabuleux, elles étaient juste à côté de notre bateau, énormes !


Et là, elles nous quittent en nous saluant par un beau mouvement de queue : au revoir les baleines, merci pour la visite !

Et nous aussi, nous allons vous laisser : il est temps pour nous de quitter ce beau pays, car de nouvelles aventures nous attendent. Cette fois, Globicyclette va s'envoler pour... la Turquie ! Encore du dépaysement au programme...

En attendant le prochain reportage, on vous envoie plein de Globi-bises, et on vous laisse sur cette dernière photo de Heidi et Philéas, qui ont adoré les plages malgaches ... A bientôt pour de nouvelles aventures !

Amanda et Olivier