Globicyclette en Egypte (1)

le Sinaï et les pyramides

 

 

Salam Aleikoum les enfants !

 

Bienvenue au pays des pyramides, notre 26ème pays : l’Egypte !

Nous y sommes arrivés par la frontière avec l’Israël, à l’est du pays. Nous sommes donc entrés en Egypte par une région célèbre : la péninsule du Sinaï. Le Sinaï, c’est ce petit triangle qui sépare les continents d’Asie et d’Afrique, entre la Méditerranée et la Mer Rouge : vous le voyez ?

Nous avons commencé à pédaler le long de la côte, entre Tabah et Nuweiba : c’était plutôt joli, et nous avons longé des plages presque désertes : ici, pas beaucoup de touristes, alors que pourtant c’est aussi beau que la côte d’Azur ! Le soir, nous avons posé la tente juste à côté de la mer… il est pas paradisiaque, ce bivouac ?

Puis nous avons décidé d’aller faire un tour dans les terres, ou plutôt, dans les montagnes : le Sinaï, ça grimpe !

C’est une région très sèche : ici, pas d’arbre, ou très peu : juste le rouge ocre des montagnes, et du sable doré.

Encore de beaux endroits déserts où planter la tente…

Vous avez remarqué ? On ne met plus le double-toit vert de la tente, juste la tente interne, jaune : c’est qu’ici, le risque de pluie est très, très faible !

Au milieu de ces montagnes, il y en a une très célèbre, dont vous avez sûrement entendu parler : c’est le Mont Moïse, ou « Mont Sinaï », la montagne sur laquelle le prophète Moïse a reçu les Dix Commandements de Dieu. C’est un lieu sacré pour les trois grandes religions monothéistes, les juifs, les chrétiens et les musulmans, et les fidèles viennent du monde entier faire un pèlerinage sur ce lieu saint. Alors on a fait comme eux : nous avons escaladé (mais à pied, pas en vélo) la montagne de Moïse, et assisté au lever du soleil de tout là haut.

Moïse n’était plus là, mais il y avait beaucoup de monde sur le sommet. Malgré la foule, c’était un moment très calme, les gens se sont tous mis à chanter des chants religieux, c’était très émouvant !

Nous, on est restés en haut alors que tout le monde redescendait déjà. Nous avons sympathisé avec un jeune bédouin, Salah, qui vit au sommet depuis 12 ans, dans une toute petite grotte ! Il se fait monter sa nourriture à dos d’âne, et redescend seulement tous les mois pour aller voir sa famille en bas. Il nous a invités à manger et à dormir dans sa grotte, c’était vraiment un moment spécial !

Le Sinaï est surtout habité par des gens comme Salah, des bédouins. Notre ami Ali, que nous avions rencontré en Jordanie (voir le reportage sur la Jordanie) est aussi un bédouin : pour ces peuples très anciens, les frontières ne sont que quelque-chose de récent, et il y a des bédouins dans tous les déserts du Moyen-Orient.
Jusqu’au début de ce siècle, les bédouins étaient des tribus nomades, qui parcouraient les montagnes et le désert avec leurs troupeaux. Mais depuis quelques dizaines d’années, de plus en plus de bédouins ont décidé de se sédentariser, c’est-à-dire de vivre dans des habitations fixes. Ils ont tout de même conservé beaucoup de leurs traditions, dont une très importante pour eux : celle de l’hospitalité ! Nous avons toujours reçu chez les bédouins un accueil incroyable, et nous nous sentons tout de suite à l’aise avec eux. Ce sont des gens très simples, qui vivent pauvrement, mais ce sont aussi de vrais sages !

Une fois redescendus de notre montagne, nous sommes allés voir un autre endroit sacré, juste au pied de la montagne : le Buisson Ardent. Dans l’histoire sainte, Moïse entend la voix de Dieu sortir d’un étrange buisson, qui « brûle sans se consumer ». Et c’est cette voix qui lui dit d’aller sur la montagne. Ce buisson, il est toujours là, et toujours vivant, enfin il paraît que c’est le même. Les croyants ont construit un monastère autour, et les fidèles viennent prier sous les branches du buisson, voire en couper un petit bout pour ramener chez eux.

Et puis on est repartis sur nos vélos, en direction de la partie ouest du Sinaï. Tout en haut, on y trouve le célèbre canal de Suez, un canal creusé par l’homme pour relier la Mer Rouge à la Méditerranée. Pour le traverser, pas de pont, mais un grand tunnel :

Et de l’autre côté… nous voici sur le continent Africain !
On a ensuite rejoint la capitale de l’Egypte, le Caire. Le Caire ? disons plutôt Gizeh, une ville collée à la capitale, célèbre pour ses …pyramides, bien sûr !
Nous avons commencé par visiter les pyramides les plus anciennes du monde, sur le site de Saqqara à côté de Gizeh. La première pyramide a été inventée par un architecte très ingénieux qui s’appelait Imhotep. A l’époque, les pharaons d’Egypte étaient enterrés dans des tombeaux assez simples, à un seul étage, de forme rectangulaire : les mastabas.
Imhotep, pour fabriquer le tombeau de son pharaon Djéser, a eu l’idée géniale d’empiler des mastabas les unes sur les autres : résultat ? une pyramide !

Enfin, une pyramide à « degrés », mais tout de même, c’est le plus ancien monument en pierre du monde, car il a plus de 4600 ans !

Et puis plus tard, la forme des pyramides s’est perfectionnée… pour donner les pyramides que l’on connaît bien, et que nous sommes allés admirer : voici les pyramides de Gizeh, les plus impressionnantes du monde !

La plus grande (146m), celle du pharaon Khéops, fait partie des sept merveilles du monde antique. Elle a pour voisines les pyramides de Képhren (143m) et de Mykerinos (plus petite : 66m seulement). L’ensemble est vraiment impressionnant !

Ça y est les vélos, on vous a amenés devant les pyramides ! Inutile de vous dire que Heïdi et Philéas sont ravis, regardez-les poser fièrement ! hé oui, c’est leurs pédales qui nous ont amenés jusque là !

Nous, on s’est amusés à faire plein de photos rigolotes, histoire d’avoir des images originales de ces pyramides que tout le monde connaît…




Mais on a oublié quelqu’un, là ! vous ne voyez pas ? Allons, qui est le gardien éternel des pyramides ? …
Le Sphinx, bien sûr ! Plus petit que ce que nous pensions (20m de haut), mais absolument majestueux…

Il est aussi surnommé par les Arabes « Abou al Hôl », le « Père de la Terreur »… Tête humaine (celle du pharaon, pense-t-on, ici Khéops), et corps de lion représentant le Dieu du Soleil, Ré… un sacré gardien !

Nous, on lui a demandé de nous porter chance pour la suite du voyage : à présent que nous sommes au Caire, nous avons l’intention de descendre vers le sud en direction de la grande ville de Louxor. Mais comme on aime l’aventure, on ne va pas prendre la route la plus directe, qui longe le Nil. On a décidé de faire un détour par le désert ! On va donc se lancer dans une grande traversée du désert, le long d’une route très ancienne, la Route des Oasis. Vous pouvez la voir sur la carte du début : elle passe par les oasis de Baharya, Farafra, Dakhla et Kharga (l’orthographe peut changer selon les cartes) : vous avez trouvé ? Mais patience, le récit de nos aventures dans le désert, c’est pour le prochain reportage !

Bises du Caire, et à très bientôt,

Amanda et Olivier.

 

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Globicyclette en Egypte (2)

la route des oasis et Louxor

Salam Aleikoum les enfants !

 


Nous Bienvenue dans la suite de nos aventures en Egypte !

Dans le dernier reportage, nous nous apprêtions à entamer une grande traversée du désert par la route des oasis. Voici une carte plus précise de notre itinéraire, pour que vous nous suiviez plus concrètement.

Nous sommes pour le moment à Gizeh, près du Caire. Devant nous s’étend le désert libyque, immense étendue parmi les plus sèches au monde… Mais on y trouve aussi des oasis, qui vont nous permettre de nous ravitailler en route. Alors… c’est parti !

Et nous ne partons pas seuls dans cette aventure : nos copains Céline et Stéphane, avec qui nous avions déjà pédalé en Jordanie, nous ont retrouvé au Caire, et nous allons faire la route ensemble. Chouette, c’est toujours plus sympa à quatre ! Allez, on s’étire, les muscles vont être mis à rude épreuve sur cette longue route !

Et Marcel, le tricycle de Stef, va se révéler un très bon transporteur d’eau et de vivres… même si Stéphane va devoir pousser plus fort sur les pédales : allez Stef, plus vite !

Devant nous s’étend le désert, immense… Que c’est beau, cette solitude aride, on se croirait dans un tableau de peintre !

Malgré ce que l’on croit, le désert, ce n’est pas si monotone que cela. Nous sommes passés devant des paysages très différents. Parfois, de grandes plaines caillouteuses, parfois, des superbes dunes comme ici :

Nous avons surtout adoré la partie qui s’appelle le « désert blanc » : ici, la roche est d’un blanc éclatant, on dirait du sel !

Mais en fait, c’est de la craie, toute douce.

Celle-ci a été sculptée par l’érosion en des formes étranges qui donnent des paysages mystérieux :

Et parfois, de drôles de champignons !

Philéas et Heïdi ont adoré…

Et nous aussi. Mais dans tout ce sable, pas facile de pédaler ! Allez, on va rejoindre l’asphalte, ça roulera mieux !

Mais même sur l’asphalte, ce n’est pas facile… parce qu’il fait chaud, très chaud, plus de 45 degrés à l’ombre ! Trop chaud pour pédaler, allez, c’est l’heure de la pause !

Courage, plus que 150 km et on arrive à l’oasis de Dakhla ! Oasis ?? vous avez dit oasis ?? avec de l’eau, des palmiers, tout ça : je la vois, elle n’est pas si loin, youpi ! s’exclame Olivier du haut de sa dune.

Effectivement, la voilà qui apparait à l’horizon

Ouah, des arbres, du vert, des petites fleurs, de l’eau ! Ça fait du bien après tout ce sable…


Mais ce qui fait encore plus de bien, c’est…le bain dans les sources chaudes de l’oasis : ça, c’est le pied !

Bon, c’est déjà l’heure de repartir… en route vers la prochaine oasis !

Que de sable ! Aujourd’hui, le vent souffle tellement fort qu’on a été obligés de s’enrouler la tête dans nos foulards (nos cheichs) pour pouvoir respirer sans sable. Ce dernier nous gifle les joues et s’insinue partout !

Mais bon, c’est tout de même bien joli, le sable, n’est-ce pas, les vélos ?

Et ce soir, au bivouac, nous aurons droit à une visite surprise : tiens, c’est quoi ces deux yeux qui brillent dans le noir ? Oohh ! un fennec !

Il n’a pas trop peur de nous, et il s’est approché assez près, attiré par les odeurs de notre repas du soir. Vous avez vu ses grandes oreilles ? Elles lui permettent de… se refroidir ! Pratique, dans ce désert torride…

Avec tout ça, nos coups de pédale nous ont amené au bout du désert : nous voici à Louxor.

Nous prenons le temps d’admirer l’un des fleuves les plus célèbres du monde : le Nil, second fleuve le plus long après l’Amazone, qui prend sa source au Rwanda pour venir se déverser dans la Méditerranée… Ça fait tout drôle de voir autant d’eau après cette grande traversée du désert !


Mais le Nil n’est pas la seule chose à voir à Louxor : cette ville, qui s’appelait Thèbes au temps des pharaons, possède un grand nombre de temples et de tombeaux de l’époque des pyramides.
Nous avons ainsi visité le superbe temple de Karnak, qui se situe juste à côté de Louxor : on y trouve des statues immenses de Dieux ou de pharaons, comme ces béliers qui représentent le dieu Amon, dieu du soleil :

Ou encore ces statues d’un pharaon :

On y a aussi vu des obélisques, comme celui de la place de la Concorde à Paris… qui vient d’ailleurs de Louxor !

Les obélisques, mais aussi presque tous les murs des temples et les colonnes, étaient gravés de milliers de sculptures en bas-relief.


On peut y voir des sculptures de Dieux égyptiens, comme ici Amon (toujours lui, mais sous forme humaine cette fois) :

0-Amon

Ou encore la déesse Isis :

Ou le pharaon, qui fait des offrandes aux Dieux :

Mais on trouve aussi des millions de hiéroglyphes, l’écriture de l’Egypte antique :

Le premier qui trouve ce que ça signifie a gagné ! Il y avait aussi un lac sacré, mais on n’y a pas trouvé de crocodiles…

A Louxor, on trouve aussi des tombeaux, où étaient enterrés les pharaons, leurs proches, ainsi que des hommes et femmes importants. Ici, pas de pyramide comme à Gizeh, mais juste des galeries creusées dans la paroi des montagnes, parfois immenses. Les tombes sont localisées dans des vallées qui étaient réservées pour cela : la Vallée des Rois, la Vallée des Reines, la Vallée des Nobles.

A l’intérieur des tombeaux, les bas-reliefs (les sculptures sur les murs) sont encore mieux conservés, et on peut admirer la peinture qui les décorait. On n’a pas pu prendre de photos de l’intérieur des tombes, car c’est interdit, mais voilà quelques photos de murs qui étaient dans des temples et qui ressemblent beaucoup aux tombeaux.

Voici par exemple le Dieu Thot, reconnaissable à sa tête d’oiseau.

Il y a des dizaines de Dieux égyptiens, ici Osiris, Hathor, Anubis, … on s’y perd !

Les merveilles de l’Egypte ancienne sont tellement nombreuses qu’il nous faudrait dix autres reportages pour vous les décrire… mais ça, vous n’avez pas besoin de Globicyclette pour trouver des informations là-dessus !

Alors on va vous laisser pour poursuivre nos aventures de pédaleurs : la mission du jour, c’est de rejoindre le Caire, pour prendre un avion pour notre prochain pays… La Tunisie !
Nous aurions bien rejoint la Tunisie en vélo, en pédalant à travers la Lybie, mais… des problèmes politiques nous ont empêchés d’obtenir des visas pour ce pays. Alors on prend l’avion. Dans le prochain reportage, vous découvrirez avec nous les merveilles de ce pays du Maghreb… que peut-être certains d’entre vous connaissent déjà ?

Bises à tous, et « Ma’as Salama », comme on dit en Egypte : à bientôt !

Amanda et Olivier