Où le paludisme
sévit-il ?
Cette maladie sévit dans les régions tropicales et subtropicales
- le risque est à son maximum la nuit ;
- il est bien plus important en milieu rural qu'en ville ; à l'extrême,
il n'y a pas de paludisme dans les villes d'Asie et d'Amérique du
Sud (contrairement à l'Afrique subsaharienne)
- il s'accroît à la fin de la saison des pluies, lorsque
le taux d'humidité est élevé.
- le risque change selon l'altitude, l'anophèle ne pouvant
se reproduire aisément, au-dessus de 1500 m en Afrique et 2500 m
en Asie et en Amérique.
Comment se manifeste la maladie ?
- Parmi les quatre espèces touchant l'homme, Plasmodium
falciparum prédomine sur le continent africain et est seul
susceptible d'entraîner le décès du patient
par paludisme grave dit aussi "pernicieux" : coma et
retentissement sur les reins ou les poumons. Ces complications surviennent après
plusieurs jours de fièvre. Un accès simple de paludisme à P.
falciparum traité tôt et correctement guérit toujours,
et définitivement. Les souches de P. falciparum sont souvent
résistantes à la chloroquine.
- Les autres espèces (Plasmodium vivax, P. malariae, et P. ovale)
donnent le plus souvent des accès de fièvre sans complication.
Elles sont très habituellement sensibles à la chloroquine.
En revanche, les accès peuvent survenir
longtemps après le voyage, voire rechuter de manière
répétée et prolongée. Ce dernier phénomène,
rare, est dû à la persistance de formes parasitaires dans
le foie.
- Les symptômes du paludisme peuvent apparaître à partir
de 7 jours après une piqûre infectante, mais la maladie
peut demeurer latente pendant plusieurs semaines. Les signes
ne sont pas spécifiques : fièvre d'apparition
brutale (39 à 40 °C), est plus souvent continue qu'intermittente,
grands frissons, fatigue, courbatures, maux de tête, troubles digestifs.
Seul un examen sanguin (au minimum frottis sanguin, parfois goutte épaisse)
(baisse des plaquettes notamment), réalisé dans un laboratoire
ayant l'expérience du diagnostic de cette parasitose, permettra
de confirmer le paludisme.
Au total, toute fièvre au retour d'une
zone impaludée est un paludisme jusqu'à preuve du contraire.
Il faut sans délai consulter un médecin, qui prescrira
l'analyse de sang. Si ce n'est pas possible, il
vous faut commencer le traitement curatif dit "de réserve" qui
vous aura été prescrit par votre médecin avant le
départ, et consulter dans un second temps. Cette attitude doit rester
l'exception, les cures par la quinine, la méfloquine ou l'halofantrine
pouvant être à l'origine d'accident grave.
Le choix du traitement dépend avant tout de la gravité.
Au moindre doute, il vaut mieux être hospitalisé pour recevoir
de la quinine par voie intraveineuse (plus efficace et indispensable lors
de vomissements).
Comment s'en prémunir ?
Il convient d'insister sur l'importance des mesures de protection
contre les piqûres de moustiques surtout en fin de journée
et la nuit :
- répulsif cutané
- vêtement larges, longs, clairs et imprégnés ;
des chaussures fermées
- moustiquaires de lit imprégnées
La prise d'une chimioprophylaxie est également souvent recommandée.
Cette décision, sur prescription médicale, dépend
: du pays, de la saison, des caractéristiques
du parasite présent, de la durée du voyage et
de la personne : (âge, antécédents pathologiques,
une intolérance, une grossesse).
Recommandations sanitaires pour les voyageurs
2004 (à l'attention des professionnels
de santé) (BEH n°26-27/2005) : selon
la fréquence de la résistance à la
chloroquine et au proguanil
Pays du groupe 0 : zones sans paludisme, pas
de chimioprophylaxie ; on en rapproche les zones de transmission faible,
pour lesquelles il est également admissible de ne pas prendre
de chimioprophylaxie.
Pays du groupe 1 : zones sans chloroquinorésistance
chloroquine : 1 comprimé à 100 mg chaque jour (pour les
personnes pesant au moins 50 Kg).
Pays du groupe 2 : zone de chloroquinorésistance
Chloroquine : 1 comprimé à 100 mg par jour + proguanil
: 2 comprimés à 100 mg par jour ou association chloroquine
(100 mg) + proguanil (200 mg) : 1 comprimé par jour (pour les
personnes pesant au moins 50 kg).
Alternative : association atovaquone (250mg) + proguanil (100 mg) : 1
comprimé par jour (pour les adultes et les enfants de 40 kg et
plus).
Pays du groupe 3 : zones de prévalence élevée
de chloroquinorésistance ou multirésistance
Méfloquine : 1 comprimé à 250 mg une fois par semaine
pour une personne pesant au moins 50 kg.
Alternatives : - 1) atovaquone (250 mg) + proguanil (100 mg) : 1 comprimé par
jour (pour les adultes et les enfants de 40 kg et plus);
- 2) en cas de présomption de résistance à la méfloquine
dans la zone visitée (certaines zones frontalières forestières
d'asie du Sud-Est), de contre-indication ou d'intolérance à la
méfloquine : doxycycline, 1 comprimé à 100 mg par
jour (au delà de l'âge de 8 ans et en l'absence de grossesse
en cours).
Le traitement doit être débuté la
veille (chloroquine +/- proguanil, atovaquone+proguanil,
doxycycline) ou 10 jours (méfloquine)
avant le départ, poursuivi régulièrement
pendant tout le séjour et 1 (atovaquone+proguanil,
3 (méfloquine) ou 4 semaines (chloroquine+/-proguanil,
doxycycline) après le retour.
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