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PALUDISME
dernière actualisation le 12 septembre 2004

Le paludisme, ou "malaria", est une infection parasitaire transmise par des piqûres de moustiques, les anophèles femelles (ce sont elles qui se nourrissent de notre sang, les mâles sont inoffensifs : ils préfèrent le nectar des fleurs !). Ces anophèles piquent essentiellement la nuit, avec une activité maximale entre 22 h et 4 h du matin, et peuvent alors transmettre des parasites appartenant à la famille des Plasmodium.

Où le paludisme sévit-il ?
Cette maladie sévit dans les régions tropicales et subtropicales
- le risque est à son maximum la nuit ;
- il est bien plus important en milieu rural qu'en ville ; à l'extrême, il n'y a pas de paludisme dans les villes d'Asie et d'Amérique du Sud (contrairement à l'Afrique subsaharienne)
- il s'accroît à la fin de la saison des pluies, lorsque le taux d'humidité est élevé.
- le risque change selon l'altitude, l'anophèle ne pouvant se reproduire aisément, au-dessus de 1500 m en Afrique et 2500 m en Asie et en Amérique.

Comment se manifeste la maladie ?
- Parmi les quatre espèces touchant l'homme, Plasmodium falciparum prédomine sur le continent africain et est seul susceptible d'entraîner le décès du patient par paludisme grave dit aussi "pernicieux" : coma et retentissement sur les reins ou les poumons. Ces complications surviennent après plusieurs jours de fièvre. Un accès simple de paludisme à P. falciparum traité tôt et correctement guérit toujours, et définitivement. Les souches de P. falciparum sont souvent résistantes à la chloroquine.
- Les autres espèces (Plasmodium vivax, P. malariae, et P. ovale) donnent le plus souvent des accès de fièvre sans complication. Elles sont très habituellement sensibles à la chloroquine. En revanche, les accès peuvent survenir longtemps après le voyage, voire rechuter de manière répétée et prolongée. Ce dernier phénomène, rare, est dû à la persistance de formes parasitaires dans le foie.
- Les symptômes du paludisme peuvent apparaître à partir de 7 jours après une piqûre infectante, mais la maladie peut demeurer latente pendant plusieurs semaines. Les signes ne sont pas spécifiques : fièvre d'apparition brutale (39 à 40 °C), est plus souvent continue qu'intermittente, grands frissons, fatigue, courbatures, maux de tête, troubles digestifs.
Seul un examen sanguin (au minimum frottis sanguin, parfois goutte épaisse) (baisse des plaquettes notamment), réalisé dans un laboratoire ayant l'expérience du diagnostic de cette parasitose, permettra de confirmer le paludisme.
Au total, toute fièvre au retour d'une zone impaludée est un paludisme jusqu'à preuve du contraire. Il faut sans délai consulter un médecin, qui prescrira l'analyse de sang. Si ce n'est pas possible, il vous faut commencer le traitement curatif dit "de réserve" qui vous aura été prescrit par votre médecin avant le départ, et consulter dans un second temps. Cette attitude doit rester l'exception, les cures par la quinine, la méfloquine ou l'halofantrine pouvant être à l'origine d'accident grave.
Le choix du traitement dépend avant tout de la gravité. Au moindre doute, il vaut mieux être hospitalisé pour recevoir de la quinine par voie intraveineuse (plus efficace et indispensable lors de vomissements).

Comment s'en prémunir ?
Il convient d'insister sur l'importance des mesures de protection contre les piqûres de moustiques surtout en fin de journée et la nuit :
- répulsif cutané
- vêtement larges, longs, clairs et imprégnés ; des chaussures fermées
- moustiquaires de lit imprégnées
La prise d'une chimioprophylaxie est également souvent recommandée. Cette décision, sur prescription médicale, dépend : du pays, de la saison, des caractéristiques du parasite présent, de la durée du voyage et de la personne : (âge, antécédents pathologiques, une intolérance, une grossesse).

Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2004 (à l'attention des professionnels de santé) (BEH n°26-27/2005) : selon la fréquence de la résistance à la chloroquine et au proguanil
Pays du groupe 0 : zones sans paludisme, pas de chimioprophylaxie ; on en rapproche les zones de transmission faible, pour lesquelles il est également admissible de ne pas prendre de chimioprophylaxie.
Pays du groupe 1 : zones sans chloroquinorésistance
chloroquine : 1 comprimé à 100 mg chaque jour (pour les personnes pesant au moins 50 Kg).
Pays du groupe 2 : zone de chloroquinorésistance
Chloroquine : 1 comprimé à 100 mg par jour + proguanil : 2 comprimés à 100 mg par jour ou association chloroquine (100 mg) + proguanil (200 mg) : 1 comprimé par jour (pour les personnes pesant au moins 50 kg).
Alternative : association atovaquone (250mg) + proguanil (100 mg) : 1 comprimé par jour (pour les adultes et les enfants de 40 kg et plus).
Pays du groupe 3 : zones de prévalence élevée de chloroquinorésistance ou multirésistance
Méfloquine : 1 comprimé à 250 mg une fois par semaine pour une personne pesant au moins 50 kg.
Alternatives : - 1) atovaquone (250 mg) + proguanil (100 mg) : 1 comprimé par jour (pour les adultes et les enfants de 40 kg et plus);
- 2) en cas de présomption de résistance à la méfloquine dans la zone visitée (certaines zones frontalières forestières d'asie du Sud-Est), de contre-indication ou d'intolérance à la méfloquine : doxycycline, 1 comprimé à 100 mg par jour (au delà de l'âge de 8 ans et en l'absence de grossesse en cours).

Le traitement doit être débuté la veille (chloroquine +/- proguanil, atovaquone+proguanil, doxycycline) ou 10 jours (méfloquine) avant le départ, poursuivi régulièrement pendant tout le séjour et 1 (atovaquone+proguanil, 3 (méfloquine) ou 4 semaines (chloroquine+/-proguanil, doxycycline) après le retour.