Nous
voici dans notre dernier pays d’Afrique,
la Tunisie. Vous connaissez peut-être mieux ce pays du Maghreb
que d’autres pays de notre tour du monde, mais en voici tout
de même une carte : vous pourrez y suivre notre itinéraire à vélo,
en rouge :

On a commencé par le sud du pays, qui est très sec,
avec de belles routes sinueuses qui passent entre des collines à sommet
plat :

Mais même si c’est
un endroit sec, ce n’est pas
un désert : il y a toujours eu des gens qui vivent par là,
et l’on trouve de nombreuses ruines de vieux villages construits
au sommet des collines. Ces villages étaient construits en hauteur
pour parer aux attaques des brigands, et souvent même fortifiés,
un peu comme des châteaux.

D’ailleurs, on les appelle des « Ksar » (« ksour » au
pluriel), et ce nom vient de l’arabe Qsar, ou Qasar, qui signifie
château !
Quand on
s’approche de ces villages en ruine, on distingue bien
que les maisons étaient toutes construites de pierres sèches,
souvent juste posées les unes sur les autres, sans ciment. Les
anciens berbères, qui habitaient ces villages, étaient
de bons architectes !


Certaines de ces maisons étaient même carrément
construites dans la roche, à l’intérieur des collines.
On en voit juste dépasser la porte, et quand on rentre à l’intérieur,
c’est comme une caverne.

Ce sont des maisons troglodytes.
Parfois, elles ont été réaménagées
par les habitants, qui vivent toujours dedans comme ici :

Parfois, on trouve encore
les portes d’origine : regardez celle-ci,
elle est entièrement en bois, même les charnières
et l’axe sur lequel elle pivote :

On y a aussi trouvé une étrange pierre plate, avec un
trou au milieu, sur lequel était posée une autre pierre
cylindrique :

Il s’agit en fait d’un pressoir à olives, pour
en extraire l’huile : on mettait les olives sur la pierre plate,
et on passait dessus la pierre cylindrique pour les écraser… avec
l’aide d’une bête qui la tirait. Mais c’est
plus simple en images : voici à quoi cela ressemblait :

Sauf qu’ici, au lieu du cheval, c’était un dromadaire
! C’est du moins ce que nous ont expliqué les berbères
qui vivent toujours dans ce village… mais pressent à présent
leurs olives à la machine !
Nous avons aussi appris
comment les berbères faisaient le pain… dans
le sable ! ou presque…
Voici la recette : mélangez de la farine, de la levure, une
pincée de sel et de l’eau jusqu’à obtenir
une boule de pâte. Laissez reposer une heure environ, pour la
faire gonfler.

Pendant ce temps, faites
un grand feu de broussailles, qui brûle
vite mais laisse un grand rond de cendres une fois consumé.
Quand le feu est éteint, prendre la boule de pâte et l’étaler
pour former un disque, un peu comme une pâte à pizza.

Mettre ensuite la pâte dans un trou creusé dans
les cendres, tout contre le sable.

Recouvrir ensuite la pâte de cendres encore brûlantes.

Le sable sous la pâte est encore tout chaud, les cendres aussi
: cela va cuire notre pain. Laisser cuire environ 20 minutes, en retournant à mi-cuisson.
Et voilà, c’est cuit !

Il faut ensuite enlever
le sable et la cendre en tapant le pain énergiquement
:

Et voilà, tout chaud et dé-li-cieux
! Scroutch, miam !

De retour dans le désert,
nous avons retrouvé nos amis les dromadaires, qui ne font
pas que presser les olives !

On a même fait une petite ballade sur leur dos, mais bon, on
préfère quand même nos vélos.

Allez, c’est reparti,
en direction du nord du pays !

Et plus on roule vers le
nord, plus le paysage devient vert : il fait moins sec, et l’herbe et les arbres sont de plus en plus présents.
Après tant de désert, c’est bien agréable
tout ce vert !

Après les dromadaires, on a rencontré de
nouveaux habitants de ces prairies : voici Caroline, une tortue de
terre un peu timide
:

Et voici… des cigognes ! Il y en avait tout plein, qui viennent
ici passer la fin de l’hiver. Elles ont fait des nids sur les
arbres morts ou sur les poteaux électriques, et on les voit
aller et venir pour nourrir leurs petits, cachés tout là-haut
:

Car, hé oui, c’est le printemps ! La campagne résonne
de gazouillis d’oiseaux, et il y a des petites fleurs partout
: un vrai plaisir. On adore en particulier les coquelicots…

Mais il n’y a pas que des champs et des fleurs, dans le nord
de la Tunisie. On y trouve aussi un grand nombre de ruines romaines
: hé oui, la Tunisie n’a pas toujours été arabe.
Il y a 2000 ans, elle était occupée par l’empire
romain, qui y a construit des villes et des monuments.
On trouve donc beaucoup de vestiges de cette époque, comme ce
théâtre antique :

Ou ce grand temple dédié à Zeus, Junon et Minerve,
les trois dieux censés protéger Rome :

Il y a toujours les anciennes
voies romaines, bordées des ruines
des anciennes maisons. On s’y croirait !


Et dans les maisons, le
sol est entièrement pavé de
superbes mosaïques : on a essayé de ne pas les abimer,
car tout le monde marche dessus.

 Certaines ressemblent même à de véritables
tableaux :

 C’est vrai qu’à côté, notre carrelage
paraît vraiment primitif !
Et puis, de pédalage en visite de sites antiques, nous voici
de retour à la capitale, Tunis. C’est l’heure d’aller
faire un tour au souk : vous savez marchander, vous ?

Allez, dix dinars pour
votre tapis, c’est mon dernier prix!
Comment ça 30? Ah non, trop cher! On s’en va! Comment?
15? Ah, on va discuter alors…
Et puis, à part le souk, il y a de très belles choses à voir
dans les environs de Tunis. Comme ce petit village très célèbre,
qui se nomme Sidi Bou Saïd.
Perché sur une falaise
dominant la Méditerranée,
il porte le nom d’un « saint » (« Sidi » en
arabe): Abou Saïd, qui est enterré là.

Le village est surtout
célèbre pour ses maisons, qui
sont toutes blanches et bleues, ce qui donne un effet très pittoresque
:

Vous voyez ce « balcon-fenêtre » bleu
sur le mur de droite, au fond de la ruelle ? Il s’agit d’un
moucharabieh, qui permet aux femmes dans les maisons d’observer
la vie de la rue… sans être vues!
Il y avait aussi de superbes
portes de bois décorées
de clous : elle est belle, l’architecture tunisienne !

Et voilà, ce reportage
touche à sa fin, car demain nous
embarquons dans un ferry pour… Marseille! Hé oui, la
France enfin, où nous attendent nos familles et nos amis… Mais
le voyage n’est pas encore fini : nous allons pédaler
en Europe (France, Suisse, Allemagne, Pays-Bas et Belgique) pendant
les mois d’avril, mai et juin, pour ne terminer que fin juin,
par une arrivée à Paris. Alors, à très
bientôt !
On vous embrasse… et
on retourne profiter du printemps qui arrive…
Amanda et Olivier
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