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Globicyclette
en Thaïlande (2)
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Retour
en Thaïlande
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Sawadee, amis voyageurs !
La Thaïlande vous avait plu ? En revoilà un petit bout
juste pour le plaisir... Nous voici tout juste sortis d'un pédalage
sportif dans les montagnes du nord Laos, et nous nous offrons un petit
tour au pays du sourire avant de rejoindre Bangkok, où nous
allons récupérer notre GuestStar et amie Florence qui
a eu la folle idée de venir faire un bout de route avec nous
(elle n'a pas dû lire tous les carnets !). Pour le moment, nous
voilà de retour en plat pays, ou presque, et prêts à avaler
des kilomètres : cap vers le sud, en avant toutes !
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19 – 24 janvier : Cabanes sur rizières, Pad Thaï et belles
routes plates
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C'est
sur l'eau que nous arrivons cette fois en Thaïlande, et
dans la beauté des
couleurs du soir... Nous vous avions laissés au milieu
du Mékong, en équilibre précaire dans
une petite pirogue en provenance du Laos... quelques coups
de rame
plus tard, nous inaugurons nos nouveaux passeports d'une série
de tamponnages douaniers, puis nous nous mettons en quête
d'une guesthouse pour la nuit : le luxe... pour 150 baht (environ
3,50 €), nous voilà dans une adorable chambre
tout en bois munie d'un lit absolument gigantesque : au moins
2,50
m de |
large, du jamais vu ! Plus l'accès à une douche brûlante qui nous offre
un décrassage extatique dont nous avions bien besoin : la victoire
sur les montagnes laotiennes, ça se fête ! on retrouvera
même une petite boite de foie gras encore enfouie au fond de
nos sacoches pour entamer dignement nos retrouvailles avec la Thaïlande...
comment ça, c'est pas très couleur locale ? rassurez-vous,
nous compléterons ces agapes avec l'une des douceurs de la Thaïlande
que nous sommes ravis de retrouver (voir carnets antérieurs)
: un de ces délicieux Pad Thaï saupoudré de cacahuètes émiettées,
qui nous fait prendre soudain conscience que le riz collant laotien,
c'est bon, soit, mais quand même...
Et c'est parti pour quelques journées de grisant pédalage sur les
belles routes plates thaïlandaises : c'est que les grosses côtes laotiennes
ont bel et bien disparu. Les montagnes ne sont plus que de beaux reliefs à l'horizon,
et nous pédalons à présent en plaine, au milieu de rizières
de plus en plus étendues. Nos muscles entraînés par les montagnes
nous propulsent à toute allure sur ces routes faciles, et nous filons
d'un bon train à 20 km/h de moyenne. Nous roulons collés l'un derrière
l'autre, ce qui permet au second de profiter de l'aspiration du premier : l'effet
n'est pas négligeable !
C'est agréable, mais finalement,
la montagne et l'ambiance éternelle
de ses petits villages traditionnels si paisibles nous manquent déjà !
(jamais contents ces pédaleurs). Ici, nous retrouvons les bus, les bords
de route continuellement peuplés de maisons (de bois ou de briques,
adieu le bambou !) ou de petites boutiques, et les tracteurs. Mais bon, nous
retrouvons
aussi les gargotes omniprésentes sur la route, avec leurs fabuleux Pad
Thaï et leurs cafés glacés à 10 bahts (0,20 €),
alors on ne se plaint pas !
D'autant que
nous sommes tout de même
loin des nationales à deux fois deux voies de notre trajet
Bangkok-Vientiane. Nous roulons plutôt paisiblement, salués
régulièrement par les exclamations et les rires
des villageois qui ne dépeuplent jamais le bord de la
route. Dès que c'est possible, nous bifurquons sur les
petites routes secondaires, au risque parfois de nous perdre,
mais ce qui nous permet de découvrir de jolis petits
coins. |
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La route, tantôt ripio, tantôt asphalte cabossé,
serpente entre des petits villages adorables aux belles maisons de bois, décorées
de bougainvilliers aux couleurs fabuleuses : plus de kilomètres, c'est
vrai, mais des kilomètres bien plus agréables ! La tête des
villageois nous voyant passer confirme d'ailleurs que peu d'étrangers
doivent s'aventurer par-là... Quand on nous demande notre destination,
la réponse laisse incrédule : « Bangkok ?? noooon... »,
disent-ils en secouant la tête : c'est bien trop loin ! Encore un de ces
moments où il serait vain d'expliquer notre réel parcours !
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Notre
meilleur souvenir de ce pédalage sera celui des bivouacs du soir : nous
découvrons que les rizières sont parsemées
de mignonnes petites cabanes de bambou, qui servent d'abri ombragé aux
paysans pendant la journée. Mais le soir, elles n'attendent
que nous... |
On ne pouvait rêver mieux ! D'autant que nous avons
laissé l'air froid dans les montagnes : ici, pas de tente, nous
sortons pour la première fois notre moustiquaire. Ah, que c'est
bon de rester assis sans frissonner, à regarder l'eau des rizières
se transformer doucement en un miroir mauve, puis pourpre, tout en
savourant un Pad Thaï encore tiède ! Nous nous endormons
dans un concert de croassements et stridulations nocturnes...
Et
ce sont les chants d'innombrables coqs qui nous réveillent, alors que l'aube
n'a pas encore pointé son nez : nous assistons au lent
et éternel spectacle du lever du jour, dans un paysage
de brumes mauves d'une délicatesse paisible toute asiatique.
Le feuillage fin des massifs de bambous se découpe à contre-jour
sur le ciel rose pâle, digne des plus belles estampes,
et les rizières étendent leur immensité tranquille
dans une brume blanche et légère qui se dissout
doucement... Qu'on est bien dans ces petits abris de rêve
! Le genre de moments que l'on emmagasine en mémoire pour
ne pas oublier, une fois rentrés... |
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Puis, inévitablement, les chants lancinants du temple voisin (ils ont
des haut-parleurs ou quoi ?) viennent remplacer les coqs, le soleil pointe
son nez de derrière les montagnes, et la magie de l'aube s'efface :
le ciel est devenu bleu, il est temps... de pédaler !
Un matin, une jolie surprise vient nous
encourager : au bord de la route, deux jeunes moines drapés d'orange et cheveux ras nous
font signe de nous arrêter... et nous mettent dans les mains
un sac rempli de ce qui doit être leurs dernières aumônes
: des cartons de lait de soja, du chocolat en poudre, une bouteille
d'eau, une canette de café au lait, et même plusieurs
plaquettes de paracétamol ! Nous sommes tout gênés
d'accepter de ces deux jeunes bonzes ce qui leur a été offert « au
nom de Dieu », mais ils insistent avec un grand sourire : peut-être
est-il normal de partager ses aumônes ? En tout cas, ce « don
du ciel », que nous finissons par accepter, nous ravit : nous
adorons toutes ces petites douceurs ! Merci, messieurs les bonzes,
ou plutôt, merci Bouddha !
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Au
sommet d'une minuscule côte, une surprise d'une autre sorte : ça alors,
mais ces silhouettes familières... ce sont bien... deux
vélos couchés ! Des « Optima » à guidon
haut, un Orca et un Lynx, montés par Jean-Christophe et
Patricia, deux savoyards en vadrouille pour deux mois. Philéas
et Heidi trépignent de joie: chouette, des copains !
Et nous aussi, nous passerons un grand moment à discuter
avec ce couple sympathique et pas prétentieux, qui n'en
reviennent pas de tomber sur deux autres «bent-riders » (et
français, en plus) à leur première journée
de pédalage en Asie! Comme quoi notre périple
est d'un banal...) |
Ce pédalage grisant en terrain plat se termine cependant sur
une note presque «montagneuse ». Nous voilà en effet à l'intérieur
d'un parc national dont les paysages dénotent par rapport aux
rizières précédentes : ici, tout est plus sec,
plus vallonné, et l'on retrouve une végétation
presque semblable à celle des forêts européennes
; il y a même quelques feuilles rouges ou jaunes sur les arbres
(c'est vrai que nous sommes quand même en plein hiver !), et
nous oublierions presque que nous venons de quitter les bananiers et
les superbes bougainvilliers des derniers kilomètres.
Et puis... ça grimpe ! Nous haletons
sur une succession de terribles petites côtes à 10 %
qui redescendent aussitôt (des
côtes, donc, totalement inutiles, dirait Olivier!) et reprennent
dans une sorte de supplice de Sisyphe... Le tout sous un soleil
sans pitié, qui laissera ses marques sur nos joues brûlantes à la
fin de la journée (crème solaire et sueur ne faisant
décidément pas bon ménage). Mince, nous qui
pensions que ce serait plat jusqu'à Si Satchanalaï,
la prochaine ville... c'est raté ! Aujourd'hui, 102 km,
pas loin de 1000 m de dénivelé... on ne va pas faire
long feu, ce soir ! Heureusement que les fidèles petites
cabanes de rizières
nous attendent en fond de vallée. Si seulement ce monsieur
qui ânonne
des chants répétitifs (prière ? propagande
politique ?) dans le haut-parleur du village voisin voulait bien
se taire, et
la soirée serait parfaite...
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25 – 27 janvier : temples d'aujourd'hui et d'hier
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Avec la Thaïlande, nous retrouvons aussi deux éléments
absents des montagnes laotiennes : le premier, ce sont les multiples
panneaux, pancartes et banderoles à la gloire du roi et de la
reine, avec des photos choisies d'eux dans leur prime jeunesse, et
des slogans exclamatifs : longue vie au roi ! Ici, on ne rigole pas
avec la famille royale, vénérée par tous, et la
moindre critique n'est pas seulement déplacée, mais punie
d'amendes ou d'emprisonnement. Il faut dire que le roi actuel est extrêmement
populaire, non pour des raisons politiques, mais pour ses multiples
contacts avec le peuple et ses actions en faveur des plus démunis.
En tout cas, aucun voyageur en Thaïlande ne peut ignorer le visage
du roi, qui nous offre son sourire timide à chaque entrée
de village !
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Le
second élément,
ce sont les temples : ici, ils sont omniprésents et
toujours richement décorés, ornés d'or
et de rouge, même dans les villages les plus pauvres.
Nous passons devant la plupart sans nous y arrêter, mais
certains nous sont recommandés par les villageois : « Allez
voir celui-ci, il y a un stupa avec des reliques de bouddha à l'intérieur
! ». Bon, il doit y avoir en Asie des milliers de ces
temples-reliquaires (bouddha devait avoir un bon nombre de
têtes et de membres! ici on a eu
l'œil droit, des cheveux, ou un ongle), mais nous prenons tout de même
le temps de faire quelques visites : on les aime bien, stupa ou pas stupa,
avec leurs toits pointus et élancés, et leurs façades
parées de mosaïques-miroirs et de peintures colorées de
scènes de vie du dieu. |
À l'intérieur, pas de bancs, mais une épaisse
moquette rouge où l'on agenouille devant des statues dorées de
bouddha ou de bonzes illustres. Les fidèles font brûler à leurs
pieds des bâtons d'encens, ou y déposent des colliers d'œillets oranges et des boutons de lotus. Il y a aussi parfois d’étranges
tentures longues et étroites, brodées de motifs géométriques,
qui pendent du plafond : elles seraient utilisées par les morts qui
peuvent s'y accrocher pour atteindre le ciel !
Certains
temples jouent aussi sur la note du démesuré : nous tombons ainsi sur un
temple gardé par une statue de bouddha couché d'au
moins 40 mètres ! Avec son habit entièrement doré,
ce beau bouddha aux traits fins presque féminins est vraiment
impressionnant, comme le sont d'ailleurs les deux statues, dorées
aussi, de «lions» debout qui gardent l'escalier principal.
Le reste n'a pas grand intérêt, mais ce bouddha
phénoménal nous a tout de même laissé béats. |
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Après un peu moins de 600 kilomètres
de pédalage
vers le sud, nous atteignons le site historique de Si-Satchanalaï.
Ici, toujours des temples, mais plus anciens. Comme à Ayuttaya,
on y trouve les vestiges de temples (khmers ?) datant du XIIIe siècle
environ. L'ensemble est plus petit et peut-être moins majestueux
qu'à Ayuttaya, mais le site vaut le détour, ne serait-ce
que pour admirer la plus grande stupa, celle du Wat Chang Lom : sa
base est défendue par rien moins que 39 énormes statues
d'éléphant, qui n'ont malheureusement plus de trompe
ni de défense. Comme pour les cathédrales françaises,
nous tentons d'imaginer à quoi devait ressembler le site à l'époque,
lorsque les temples étaient ornés de dorures et de peintures
vives. Déjà que leurs seuls vestiges sont impressionnants...
Et en parlant d'impressionnant, à 60
kilomètres plus
au sud s'érige un parc encore plus célèbre :
celui de Sukhothaï . C'est le pendant de Si Satchanalaï,
mais en beaucoup plus grand : dans un rayon de 5 km simplement pour
cinq zones
centrales, c'est une véritable petite cité qui regorge
de temples anciens réellement somptueux.
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Une
des particularités des
temples de Sukhothaï est la présence de grandes statues
grises de bouddha, assis ou debout, dans les temples ou autour
des stupas. Elles donnent à l'ensemble un caractère
majestueux et... sacré, bien entendu. La plus grande dépasse
les 15 m, et occupe entièrement le temple étroit
et tout en hauteur qui la protège comme un écrin.
On est donc obligés de lever la tête pour croiser
le regard du dieu, et on ne peut que se sentir tout petit face à cette
masse imposante... qui affiche toujours ce doux sourire énigmatique
et mystérieux... |
Ses
ongles seuls sont plus larges que notre tête ! Nous passerons toute une journée à pédaler
de temple en temple, prenant le temps d'admirer ces vieilles
pierres qui conservent une réelle atmosphère
de grandeur mystique. |
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Après un ravitaillement en Pad Thaï et
clémentines,
les deux éléments indispensables de notre régime
thaïlandais, nous finissons par un petit tour des temples
situés
hors du mur d'enceinte de la vieille «cité ».
Ils sont tout aussi beaux que les autres. Les sites sont toujours
parfaitement
aménagés, avec un gazon ras où ne traîne
pas une feuille morte. On regretterait presque la jungle qui
devait recouvrir les temples au début du siècle...
Nous posons la tente au pied (ou presque) d'un vieux temple solitaire
qui ne doit
pas être beaucoup visité : chouette, ce soir, on
dort avec les vieilles pierres ! Enfin, de loin seulement, car
le retour
des moustiques nous force à nous réfugier au plus
vite sous la tente...
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27 -31 janvier : Bangkok express,
et naissance d'un trio
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Avec
toutes ces visites, nous avons pris un peu de retard dans notre
planning : nous avons rendez-vous à Bangkok
dans trois jours avec Florence, qui arrive de Paris avec son vélo.
Pour accélérer le rythme, et comme nous n'avons aucune
envie de renouveler le pénible pédalage en périphérie
de Bangkok (voir carnets Thaïlande1), nous décidons
de rejoindre la capitale en stop.
Et le stop, en Thaïlande, ça marche plutôt bien
: il faut dire que 80 % des voitures qui passent (et il en passe)
sont de beaux pick-up souvent tout neufs... et qu'à l'inverse
de leurs voisins chinois, les Thaïlandais n'ont pas peur de
prendre des passagers : profitons-en !
Trois sympathiques
voitures et un jour plus tard, nous voici donc de retour à Bangkok.
Le dernier conducteur, un jeune homme peu bavard mais terriblement
serviable, a même changé pour
nous son itinéraire et nous dépose juste devant l'ambassade
du Laos où nous comptions nous rendre ensuite en vélo
: l'idéal ! Nous mettons «en route» nos visas
laotiens (seront cuits demain à 14 heures), puis retrouvons
l'enfer du pédalage en ville, pour une bonne heure de stressants
zigzags entre les voitures jusqu'à l'appartement de Ludovic,
un bon ami de Florence qui vit à Bangkok et nous accueille
pour quelques jours.
Ludo et son compagnon
thaïlandais, Montri, habitent dans une
rue animée du centre décorée d'un temple
indien (Wat Kèèk, on dit), multicolore et plutôt
gai. On fait donc la connaissance de nos hôtes qui sont,
comme nous l'avait promis Florence, vraiment intéressants
et sympathiques... et nous traitent comme des coqs en pâte!
Piscine, vrai matelas, conversations interminables et joyeuses,
et des petits gueuletons
comme seuls savent en improviser des français expatriés
: mmmhh, tes entrecôtes, Ludo, on s'en souviendra longtemps
!
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Florence,
de son côté,
devrait arriver dans la nuit : effectivement, au réveil,
quelqu'un est endormi dans le canapé du salon...de
beaux yeux en émergent... et voilà la Miss
! Toujours aussi jolie, toujours aussi dynamique même
au réveil, elle n'a pas changé et nous sommes
absolument ravis de la retrouver. Nous fêtons cela
par un petit-dej aux tartines de Nutella en papotant sans
interruption : ah, l'éternelle joie des retrouvailles...
Nous voilà donc temporairement trois chez Globicyclette ! Flo est nommée
sur le champ « Globicyclette GuestStar », ne serait-ce que pour avoir
eu le courage de tenter l'aventure avec nous. Enfin, on dit trois, mais en fait
c'est à six que nous partons, puisque Philéas et Heïdi font
aussi connaissance avec La Flèche d'Argent, le vélo citadin de
Flo. |
Inutile
de dire qu'ils sont verts de jalousie devant les deux minuscules
sacoches de la petite nouvelle, qui voyage léger : à chacun son
fardeau, les enfants ! et c'est même faux, car Flo par la suite nous prendra
même quelques affaires pour accélérer notre pédalage.
Vivent les GuestStars ! Au programme de notre « trio » : le Cambodge,
le sud du Laos, et le Vietnam, avec une coupure de deux semaines entre ces deux
derniers, où Florence nous laissera pédaler vers le Vietnam pour
aller passer quelques jours en compagnie de Ludo.
Pour
le moment en tout cas, nous commençons par Bangkok, que nous partons
sillonner en touristes, mais aussi pour y régler une
kyrielle de soucis administratifs : visas, billets d'avion
pour les Philippines et l'Australie, bricolage des vélos
et achat de pièces de rechange, internet, et on en
passe. Mais quand on retrouve Florence à la fin de
ces tâches désagréables, elle a une surprise
pour nous : c'est l'heure d'un massage thaïlandais
aux huiles ! |
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Non
non, cette fois-ci, pas d'étirement,
promet-on à Olivier avant qu'il ne prenne la fuite. Et il faut
avouer que c'est absolument délicieux : une heure entre les mains
douces et expertes d'une masseuse thaïlandaise, nous le recommanderions à tous
! Nous en sortons tout légers, fleurant bon les huiles essentielles,
mais aussi fins prêts pour entamer une bonne nuit de sommeil... |
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1er -2 février
: En route à trois vers le Cambodge (et vivent les bonzes)
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Ce matin, ça y est,
c'est le grand départ, et cette fois-ci nous sommes trois
! Ça fait tout drôle de pédaler à côté du
grand vélo droit de Flo : comment ça, nous, des rase-moquette
?? espèce de tour de contrôle, va !
Première mission : quitter la ville. Un pédalage sans
aucun attrait pour changer, où nous inhalons les gaz d'échappement
au milieu des bruits assourdissant des moteurs... C'est que c'est
grand, vraiment grand, Bangkok! Nous mettrons la journée à en « sortir »,
du moins à retrouver nos premières rizières.
Ah, du vert, enfin !
Seconde mission : trouver un coin où dormir.
Alors que le soleil se couche, nous avisons un temple particulièrement
décoré et fleuri : peut-être pourrions-nous
demander l'hospitalité aux moines ? Ce n'est pas la première
fois qu'on nous le conseille... allez, osons ! Les moines semblent
d'abord interloqués, mais finissent par accepter et nous
amènent
devant leur « chef », un bonze probablement important
si l'on en juge par le respect qu'ils lui témoignent. Ce
dernier nous considère d'un œil aussi bienveillant
qu'amusé,
et après quelques traductions par une gentille dame de passage,
il semblerait que l'on nous ait adoptés. Les moines nous
conduisent dans une salle vide immense (salle de conférences
?) où ils
déroulent une grande natte : voici notre chambre ! Avec
les toilettes pas loin, des coussins apportés en masse,
ils sont aux petits soins pour nous.
D'ailleurs,
la générosité des
moines ne s'arrête pas là : alors que nous dînons
dans « nos appartements », les voilà qui
reviennent nous voir... avec des sacs plastiques remplis de
nourriture issue de leurs dernières offrandes : pommes,
sandwiches, riz, coca, eau minérale, et même...
des hamburgers ! (du magasin Seven Eleven voisin). Vu que nous
venons déjà d'engloutir un poulet entier, nos
estomacs finissent bien remplis. Malheureusement, celui d'Amanda
n'a pas avalé que des bonnes choses... et une gastro
fulgurante va commencer son attaque au milieu de la nuit, qui
la laissera en piteux état au réveil... Mais
bon, malgré tout, vivent les moines ! |
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Pour le second jour de pédalage à trois,
nous ne sommes plus que deux et demi : Amanda, après son
agonie de la nuit, n'a plus vraiment figure humaine, et assistera,
blafarde et impuissante, à l'emballage des
sacoches par ses deux co-pédaleurs. Après conciliabule, les
deux survivants décident de rejoindre la frontière en stop
: de toutes façons, la route n'a aucun charme par ici, autant profiter
plus longtemps du Cambodge !
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Et
comme la dernière
fois, le stop fonctionne très bien : nous voici bientôt
tous les six (ben oui, trois vélos !) dans un pick-up,
puis un autre, dont l'adorable occupante nous amènera
jusqu'à la frontière alors même que cela
lui occasionne un détour de 40 km ! |
Cette fois-ci, nous faisons pour de bon nos adieux à la Thaïlande.
Au-revoir, pays du sourire, nous garderons le souvenir de la brume magique de
tes rizières, de tes temples dorés et tes moines drapés
oranges, de ces petits délices trouvés partout pour trois
fois rien, et surtout, de la gentillesse de tes habitants !
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Les
petits détails du quotidien...
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La nourriture des bords de route
est toujours aussi délicieuse
et bon marché : peut-être la meilleure de tout
notre voyage ! Pad Thai, riz frit aux légumes, soupes
de nouilles, fruits à gogo, cafés frappés,
nous en avons oublié notre réchaud qui prend
la poussière au fond de nos sacoches !
Nous nous arrêtons donc quotidiennement dans ces minuscules
gargotes omniprésentes où nous déjeunons
ou achetons notre repas du soir à emporter. Parfois
aussi nous tombons sur des marchés où nous
nous approvisionnons en petits délices : mini-brochettes
(d'origine inconnue mai toujours bien cuites), beignets
de banane, crêpes thaïlandaises (plus fines, plus
petites, et fourrées d'un mélange de poudre
sucrée rose et de lait concentré sucré),
et même... des pâtisseries ! mini brioches, sablés,
madeleines, et une espèce de brownie aux cacahuètes
absolument fabuleux....
Nous découvrons aussi la barbe à papa
locale,
vendue sur des tables au bord de la route : de longs fils
sucrés rassemblés en écheveaux aux couleurs
criardes (vert acidulé, rose fuschia, jaune vif) que
le vendeur déchire et met dans un petit sac de papier.
Ca se mange dans des espèces de crêpes très
fines, un peu comme des feuilles de brick rondes, qu'il faut
fourrer de ces cheveux d'ange avant de les engloutir
Pour finir, il y a tout de même, comme dans tous les
pays, quelques spécialités dont on s'est passés
: un matin, à l'entrée de Si Satchanalaï,
on s'offre un petit déjeuner chez la marchande de
beignets (hmm, les beignets de bananes !), tout en observant
son... fils ? s'affairer autour d'un petit feu. Mais... qu'est-il
donc en train de cuire dans les braises ? oh ! ce sont...
des rats ! trois gros rats qu'il a capturés cette
nuit, et il en est tout fier. Après l'avoir regardé peler
les bestioles à mains nues, Amanda renonce à son
dernier beignet...
Les moments galère
Il y en a eu bien peu finalement ! Notons juste :
- Le pédalage dans le trafic
de Bangkok
- Le retour des moustiques et de la
chaleur (on venait juste de finir par s'acclimateur à la fraîcheur des montagnes,
zut !)
- On ne s'y est pas étendus dans ces carnets, mais nous
avons perdu beaucoup, beaucoup de temps à rechercher des
billets d'avion abordables pour la suite de notre tour du monde.
Au menu du casse-tête : Hanoi-Manille-Australie-Madagascar-Iran.
Non, on confirme, les vols directs n'existent pas ! Des heures
et des heures perdues sur internet ou à téléphoner
avec skype aux compagnies aériennes du monde entier...et
toujours pas de solution !
A part les fruits, les Pad Thai
et les cafés frappés du bord des routes, on n'oubliera
pas :
- les bivouacs dans les cabanes
de rizières
- les beaux temples de Sukkhotai
et Si Satchanalai
- filer à 20 km/h de moyenne sur des belles routes toutes
plates et faire, enfin, des journées de 100 km : parfois ça
fait du bien de voir la route défiler !
- les retrouvailles avec Flo
- les soirées passées avec Ludo et Montri
- et surtout la gentillesse
des Thaïlandais, notamment des
moines et de ceux qui nous ont pris en stop. Ce n'est pas le
pays du sourire
pour rien !
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