Globicyclette au Sénégal |
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Enfin... des bananes!
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Après
l’avion, le camion, le vélo, c’est donc en pirogue
que nos voyageurs passent leur quatrième frontière,
(comment passeront-ils la prochaine?!). Le Sénégal,
nous n’y ferons qu’un petit tour, car notre avion pour
le Pérou décolle dans 12 jours. Mais nous allons tout
de même nous en prendre plein les yeux… |
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3 octobre-6 octobre : la remontée du
fleuve Sénégal
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Nous voici
donc les pieds dans la boue du fleuve, déchargeant vélos
et sacoches de la pirogue. Devant nous une berge déserte d’où part
un sentier boueux. Mais…où est le poste frontière
? eh bien… il n’y en a pas ! Personne donc n’enregistrera
notre arrivée au Sénégal, mais nous obtiendrons
quand même nos tampons d’entrée… à la
sortie ! En Afrique tout est simple : les douaniers nous demanderont à quelle
date nous sommes entrés, modifieront la date sur leur tampon,
et voilà ! à quoi bon des postes frontière perdus
dans la brousse ?
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Oui,
car, dans la brousse, c’est bien là qu’on a atterri ! La prochaine
route goudronnée (« le goudron », comme ils
disent ici) est à 35km d’ici. Et entre les deux… la
brousse ! Nous découvrons quand même une piste tout à fait
correcte pour nos vélos, et nous voilà partis dans
un paysage arboré et tout sec où paissent les habituels
zébus, chèvres et moutons. |
Tous les 2km environ, nous traversons
un village : des cases rondes en terre, surmontées d’un toit de paille, et parfois une petite mosquée
en terre aussi. Evidemment, pas d’électricité ni d’eau
courante par ici ! on se sent vraiment au fond de l’Afrique et le dépaysement
est total.
Les villages semblent plus propres et l’on y croise des gens souriants
et nonchalants. Les femmes portent des habits de coton coloré qui laissent
voir leurs bras et leurs épaules, çà change des femmes voilées
! Elles sont belles comme tout et ici, les fardeaux se portent sur la tête
! Les enfants , souvent à moitié nus, sont adorables et curieux,
un vrai plaisir !
Notre
traversée
de la brousse ne se fait pas sans encombre : nous allons devoir
passer cinq rivières, trois en pirogue et 2 à pied.
Heureusement qu’avec la chaleur, les habits sèchent
vite. Et nous devenons des pros des traversées en pirogue.
On se prendrait presque pour des Indiana Jones en herbe… Sans
parler des bivouacs de rêve avec réveil au chant
des oiseaux. |
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C’est presque à regret que nous
retrouvons le « goudron » et la « civilisation »... mais
il était temps de refaire des courses ! Et là, que trouve-t-on
? mais oui ! des bananes ! toutes petites, vertes et moires, et… délicieusement
fondantes. On adore, et c’est parti pour le régime bananes : 1 kilo
par jour durant tout notre séjour au Sénégal ! Dans le premier
grand village, les enfants nous accueillent au cri de « Touba ! Touba !
Tou ! ba ! Tou ! ba ! » et courent vers nos vélos. Touba, c’est
pour « toubab », le blanc, quoi ! Mais ici, personne ne demande
de cadeau.
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Ils
s’agglutinent
autour de nos vélos en riant, sans oser y toucher, et
nous regardent comme des extra-terrestres.Du coup, on prend
plein de jolies photos qui leur font à chaque fois pousser des
cris de joie… ou prendre la fuite ! çà va
d’ailleurs nous servir quand nous voudrons déjeuner
un peu tranquille. Car, où que nous nous posions, nous
sommes immédiatement entourés d’enfants qui
observent, fascinés, chacun de nos gestes ! |
Les quelques jours passés à longer le fleuve vers l’ouest,
seront bien agréables, malgré l’éternel vent de face
qui nous ralentit d’au moins 10km/h. Entre les petits villages, nous roulons
dans un paysage qui ressemble aux visions que l’on se fait, enfant, du
paradis : des collines ondulantes d’herbe rase parsemées d’arbres à l’ombre
fraîche entre lesquels paissent nonchalamment zébus, chèvres
et moutons. Un véritable plaisir, malgré la chaleur toujours présente…
Nous faisons les marchés dans les villages que nous traversons : un festival
de couleurs, de bruits et de gaité ! En revanche, l’avalanche de
fruits rêvée par Olivier se fait toujours attendre, et à part
les bananes… il y a d’autres bananes !... pour lesquelles nous nous
battons en vain pour obtenir un prix « non-toubab ». |
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6 octobre-9 octobre :
la remontée du fleuve Sénégal
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Bref, nous tombons amoureux de la brousse
sénégalaise,
et ces quelques jours passés le long du fleuve sembleront trop
courts… car nous voici déjà à Saint Louis, à l’embouchure
du fleuve !
Là, changement
radical de décor. On découvre une vie touristique
et colorée, encore chargée de son ancien passé colonial.
On retrouve aussi les enfants qui demandent de l’argent,
avec une option supplémentaire : les marchands de souvenirs
sont prêts à tout pour embobiner le touriste ! |
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On se fait d’abord avoir par leurs
racontars et leurs histoires à faire
pitié, mais on finit par comprendre et refuser fermement toute
tentative de conversation qui commence par « Bonjour les amis!
français ? ah, ici, on aime la France ! ». dommage… car
la ville est bien belle quand même ! A Saint Louis, nous allons
aussi découvrir un petit havre de douceur et d’accueil… à la
française.
C’est complètement par hasard que nous décidons
de poser nos quartiers au « Camping le l’océan »,
entre le fleuve et la mer. Et nous sommes aussitôt accueillis
par un cordial : « Salut les jeunes ! Bienvenue chez nous ! Allez
vous installer et revenez pour un pot d’accueil ! ». On
découvre alors Francis et Hélène qui tiennent
le camping. Et leur accueil va être tellement chaleureux, généreux
et sympathique, que l’on va avoir un mal fou à repartir
!
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Nous
passons des heures douces de « vacances » à prendre le frais
(le frais! enfin !!) sous leur tonnelle caressée par
le vent du large, en dévorant des petits-déj de
café au lait et toasts beurrés, ou en contemplant
les vagues qui se brisent sur la plage. |
Le soir, repas en commun (nous, on se
charge des crêpes) et longues discussions de « baroudeurs » avec
Francis et Hélène et six autres jeunes qui ont, eux aussi,
cédé au charme des lieux. Nous serions bien restés
quelques jours de plus dans ce petit coin de rêve, où l’on
se sent « à la maison »… mais le Pérou
nous attend ! Nous allons donc repartir en direction de Nouakchott,
Mauritanie, pour un vol direction Casablanca, puis Madrid, et en fin
Lima ! Le Sénégal nous laisse un souvenir de paysages
de rêve, de couleurs, de gaités et de sourires éclatants… Mais
il fait quand même toujours trop chaud pour nous ! Allons-nous
enfin retrouver un peu de fraîcheur dans la Cordillère
des Andes ? Est-ce que les bananes vont nous manquer ? Est-ce que nos
muscles, ramollis par deux jours de farniente à Saint Louis,
vont survivre aux pentes andines ? Suite au prochain épisode…
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11 octobre-13 octobre
: Globicyclette en transit
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Avant de s’envoler
pour un nouveau continent, nous avons profité d’une
escale ressourçante à Madrid… Où nos
parents nous ont fait la surprise de nous rejoindre ! Au programme,
retrouvailles émouvantes en famille, nuit de luxe à l’hôtel
(avec une baignoire !! wouahou !!), et réapprovisionnement
en brioche Pasquier (rappel : Olivier VIT pour la brioche Pasquier
!), chocolat, douceurs en tout genre, mais aussi nouveaux pneus,
chambres à air et rustines toutes neuves ! Merci les parents,
nous repartons gonflés à bloc (et les vélos
aussi !) après cette petite escale de bonheur !
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Les petits détails du quotidien...
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L’orgie
de fruits prévue par Olivier dans cette riche vallée,
est restée un simple fantasme mais on a quand même
bien profité des douceurs sénégalaises,
et ce malgré le ramadan, toujours d’actualité.
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Les bananes : la variété banane de « Casamance » ne
se garde pas plus d’une journée, mais c’est
un vrai délice, surtout trempée
dans notre Nutella
local.
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Le plat typique de
Saint Louis : le riz au poisson,
ou « thiéboudienne ».
Ici, le riz est presque rond et pas du tout collant. On le
sert avec des épices délicieux quand il n’y
a pas trop de piment, et de gros morceaux de poissons inconnus
tout justes pêchés. Miam ! Mais ne croquez pas
ce qui ressemble à une tomate, là dans le coin
de l’assiette, ou gare à vos
papilles !
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La
bouye : les jeunes femmes qui vendent
du bissap glacé le
long de la route, vendent aussi un jus verdâtre appelé « bouye »,
il a bien fallu qu’on essaye ! C’est le jus du
fruit du baobab (ou pain de singe), assez épais et granuleux,
plutôt acide, et parfumé à la fleur d’oranger.
C’est spécial,
mais pas si mal !
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Le
pélican ! Non, on plaisante, nous n’aurions
jamais touché à cette espèce protégée
ici, mais… nous en avons vu des captifs dans les baraques
de pêcheurs, et il paraît qu’on
les garde pour les
manger ! Gloups !
Les moments galère
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Les « p’tits
picots », comme nous avons décidé de
les nommer. Ces véritables armes
anti-vélo
sont des graines recouvertes de redoutables
piquants de 5mm, façon massue
du Moyen-âge
ou façon oursin, au choix! çà s’enfonce
dans nos pneus, et pour la première
fois du voyage, on est contents d’avoir
nos pneus «increvables» Dutch
Perfect! Le tapis de sol d’Olivier,
lui, n’y
résistera pas malgré nos
efforts pour tout balayer, et… une
rustine de plus !
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Le vent
de face pendant toute la remontée
du fleuve
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Les marchands embobineurs de
Saint Louis : on
croit discuter tranquillement avec un sympathique
sénégalais
quand celui-ci, sous prétexte de nous offrir
un « cadeau de bienvenue » (déjà, çà,
c’est louche !), nous amène à sa
boutique d’où il sera très difficile
de ressortir !
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Les enfants mendiants,
toujours à Saint Louis
: absolument tous les enfants que nous avons croisés à Saint
Louis, nous ont demandé de l’argent.
C’est en fait une véritable industrie,
et l’on nous a dit que les enfants sont en
fait « employés » par des marabouts
qui, en échange de leur « éducation »,
leur font faire la manche dans le rue, c’est
pas joli, joli…
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Des
oublis
stupides : eh oui,
le voyage ne nous
a pas (encore) changés,
nous sommes
toujours aussi tête en l’air l’un
que l’autre.
.. Nous
laisserons au Sénégal, une gourde,
oubliée dans
un taxi-brousse,
et surtout nos deux merveilleux oreillers Thermarest
autogonflants, cadeaux de Nath et Nico… on
pense les avoir laissés au camping de
l’océan; espérons qu’ils
serviront là-bas !
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