Globicyclette en Patagonie

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Zigzags entre Chili et Argentine

 

 

Bon… le Pérou, fait. Le Chili, fait. La Bolivie, idem. L’Argentine, itou. Mais, qu’est-ce qu’il reste, au sud de l’Amérique du Sud ?

Amis voyageurs, Globicyclette, pour vous offrir de nouveaux carnets de voyage, vous invente aujourd’hui un nouveau pays : bienvenue avec nous en Patagonie !
Expliquons-nous : de février à mars, vos voyageurs à deux plus deux roues ont passé leur temps à franchir la frontière, de l’Argentine au Chili, du Chili à l’Argentine, au grand dam de leurs familles qui ne s’y retrouvaient plus : « mais…. vous avez encore changé de pays ? vous êtes où, alors ? ». Les seuls éléments invariables sont leur descente, toujours plus au sud, et la région, commune aux deux pays rivaux : la Patagonie !

Alors voici le récit de nos aventures patagoniennes ; vers le sud, toutes !

 

 

 

 


23 janvier au 5 février : l’Aventure sur la Carretera Austral

 

La Carretera Austral, c’est le passage obligé pour tout cycliste aventurier qui veut pédaler en Patagonie.

Une longue route, essentiellement de la piste, qui serpente, solitaire, le long du sud chilien, dans des régions encore sauvages que la Carretera, seule, relie au reste du pays. Et nous y voilà, fraichement débarqués d’Argentine ! Bon, en préparant notre itinéraire, on s’était dit : chouette, c’est la toute fin des Andes, ça ne dépasse jamais les 1500m, ça va être facile, après nos aventures boliviennes ! ça devrait être bien plus plat… Plat ??? plat !!?

Après moins de deux kilomètres de pédalage essoufflé, on réalise l’étendue (non plate) de notre erreur. Nous allons avoir droit aux pires côtes de notre voyage, Haut Atlas et Andes boliviennes inclues ! (posons un voile discret sur notre mésaventure de la Laguna Khara…). Nos compteurs affichent chaque jour plus de 1000m de dénivelé positif, et pourtant l’altitude reste sensiblement la même. C’est que la « Carretera », c’est en fait une succession de terribles montées et délicieuses descentes…

Mais s’il y a une chose que nous commençons à comprendre, c’est que montées + descentes = paysages vallonnés = très beau ! Et là… la preuve est faite parce que c’est vraiment magnifique. Pendant deux semaines, nous allons évoluer sous un grand ciel bleu (ou presque), entre des forêts de pins, de sapins, des lacs bleu nuit ou bleu turquoise, des petites rivières chantantes, et des sommets couverts de neiges éternelles… Vive la Carretera Austral !

Enfin, nous regrettons quand même amèrement l'asphalte laissé derrière nous : que de caillasse ! et qu'elles sont raides, les montées, par ici ! Parfois, nous devons pousser à deux chaque vélo, sur plusieurs centaines de mètres.
Alors que nous faisons notre pause-déjeuner, bien méritée, au sommet d'une de ces redoutables côtes, on voit arriver deux cyclistes qui poussent leurs vélos...Aaaah, on se sent moins seul dans la galère ! (d'autant que nous, on a réussi à monter sans descendre de nos vélos). Mais ils ont gardé le sourire et nous engageons tout de suite une conversation à bâtons rompus. Johanna et Michaël sont allemands, et voyagent autour du monde depuis deux ans et neuf mois. On se trouve tout de suite plein de points communs, depuis l'âge, le voyage, les pays traversés, jusqu'à nos goûts pour la dulce di leche ou les pâtes du soir. Johanna est vraiment jolie, mais sans en être consciente, et elle bavarde et rit tout le temps. Michaël, plus calme, semble avoir un sens de l'humour excellent. Bref, on sympathise en un quart de tour, et on se propose de bivouaquer ensemble ce soir. Comme nos rythmes sont différents, Johanna suggère un signal « de ralliement » : un sac plastique blanc, attaché à un panneau ou un arbre, indiquera aux suivants l'emplacement du bivouac, car nous, comme eux, sommes souvent invisibles de la route et voilà, la « Plastic-Bag Team » est née !

Selon les aléas du chemin et nos vitesses différentes, nous nous retrouverons à diverses pauses repas et pour pas mal de bivouacs. On finit par pédaler presque ensemble, et à s’attendre pour les pauses : c’est que c’est bien sympa à quatre ! On se raconte nos aventures, on se plaint de concert de cette route pourrie pleine de caillasse, on compare les contenus de nos sacoches, on partage nos crêpes, et on rit beaucoup. On a toujours du mal à arrêter la pause pour remonter sur nos vélos !

Bref, on s’est trouvé de nouveaux amis, et ces quinze jours ensemble vont passer bien vite… Après quelques jours de pédalage, nous faisons le point sur notre progression… et nous réalisons que le temps nous est compté : la dernière étape de la Carretera austral comporte la traversée d’un lac en ferry, à partir du minuscule port de Villa O'Higgings. Le problème, c'est que le ferry ne fonctionne que le mercredi et le samedi : si nous arrivons à Villa O'Higgings mercredi ou jeudi de la semaine prochaine, comme c'était initialement prévu, nous sommes bons pour deux ou trois jours d'attente ! il nous faudrait donc y arriver le mardi, dans moins de sept jours... un rapide calcul nous amène à la constatation suivante : si nous voulons maintenir notre planning, et arriver à temps à Ushuaia, il va nous falloir faire plus de 70 km par jour, aujourd'hui compris ! Sur des routes « normales » cela n'aurait pas semblé être un grand défi. Mais ici... l'intensité et la fréquence des côtes, et la mauvaise qualité de la piste, doublent la difficulté de chaque kilomètre. Nous hésitons : sommes-nous vraiment capables d'arriver à Villa O'Higgings d'ici mardi prochain ? Tiendrons-nous la cadence sur une semaine entière ? Oui, parce que sinon, c’est trois jours de « perdus », et il nous faudra probablement faire du stop pour rattraper le retard... Bon, vous savez quoi ? On ne saura jamais si l'on n'essaie pas... alors... c'est parti pour la course au ferry !

Nous expliquons notre plan à Johanna et Michaël, car on ne veut pas les obliger à nous suivre à ce rythme. Mais… après une nuit de réflexion, ils décident de tenter le coup avec nous : chouette, c’est toujours plus motivant à quatre ! et puis nous n’avions pas envie de les laisser derrière… Les jours suivants seront donc sportifs.
On se lève avant le soleil, vers 6h30, et nous partons directement, après un pliage de bivouac ultra efficace de 30mn. Après 25km, pause petit-déj ! (on a découvert que la perspective d’un bol de corn-flakes de bon matin nous fait pédaler plus vite !). Puis pause–midi à 50km, et bivouac du soir à 70km. Et c’est reparti le lendemain !

Parfois, le soleil tape fort, et après de raides montées, on savoure la présence de ces innombrables petites rivières dans lesquelles on peut littéralement plonger la tête et boire, à grandes lampées, la meilleure eau du monde. Vivent les régions à l’écart de la civilisation… car la civilisation, ici, se résume à un minuscule village tous les 100, 150km, des villages tout en bois qui sont restés à l’époque des westerns : une simple file de maisons peintes de couleurs vives, le long de la rue principale en terre battue où vole une poussière jaune.

De temps en temps, les paysages changent. Ici, on atteint une étrange région désolée, peuplée d'arbres morts qui dressent partout leurs silhouettes blanches et biscornues, sur les berges d'un lac aux eaux sombres. Michaël nous explique que c'est une immense éruption volcanique, il y a quelques dizaines d'années, qui a détruit sur place la forêt et déposé des cendres sur des kilomètres. Le paysage, un peu triste, a tout de même un charme un peu irréel...

Au détour d’un virage, nous tombons sur l’un des plus beaux panoramas de la Carretera Austral : le lac Carrera, et son eau d’un bleu turquoise époustouflant. Avec le soleil et les petites fleurs jaunes et roses qui bordent le chemin, on se croirait dans une peinture kitsch de magasin de souvenirs : çà n’existe pas normalement des couleurs pareilles ?! mais nous passerons toute une journée à longer ce lac fabuleux, et de vallon en vallon, la couleur reste la même : çà vaut bien nos efforts sur la mauvaise piste pleine de tôle ondulée !
Malgré ces beaux paysages, la route reste bien difficile et l’on se demande régulièrement si nous allons tenir le coup de ce rythme marathonien pour arriver à temps au ferry. Nous… et les vélos, aussi!
Olivier est inquiet pour la santé de Philéas ; quelques jours auparavant, il a constaté un jeu dans le système d'accrochage du dérailleur arrière au cadre du vélo, ce qui l'empêche d'ailleurs d'utiliser la vitesse la plus facile qui fait déraper la chaîne : pas marrant dans les montées ! Philéas va-t-il tenir le coup en franchissant les montagnes qui nous séparent de Villa O’Higgings ?
Eh bien… oui, çà passe, même si le dernier jour, nous devons pousser Philéas dès que la pente se fait trop raide. Mais au dernier soir, la vis qui soutient le dérailleur se décroche : le pas de vis sur le cadre est foiré ! et pour le remplacer il faudrait carrément changer la fourche arrière, chose impossible à faire ici... Serait-ce la fin du pédalage ? ah non alors ! Olivier a gardé un atout dans ses sacoches (... ... Mac Gyver): le kit de « soudure à froid » ramené par son papa à Madrid. Une espèce de poudre qui, mélangée à une résine spéciale, forme une pâte qui devient métal en séchant. Il va donc l'utiliser pour « souder » la vis dans le pas de vis défectueux : on ne pourra plus enlever de dérailleur, mais au moins, il est de nouveau solidement accroché au cadre ! Ouf, Philéas est sauvé... espérons que ça tienne...

Et enfin, au matin du 5 février, quelques toits apparaissent au loin : Villa O’Higgings ! Encore quelques kilomètres …, et nous y voilà : le point d’arrivée de la Carretera Austral. Çà y est, on l’a fait ! et le ferry ne part que demain matin, on a même de l’avance ! On prend bien sûr des photos héroïques devant le panneau de la ville…

Demain, on prend le ferry, pour nous retrouver en Argentine. Mais ne parlons pas trop vite, car demain nous attend aussi un parcours célèbre chez les cyclo-aventuriers …


6 février : la Grande Traversée

 

Nous l'avons dit, la « Carretera », c'est-à-dire la route, se termine à Villa O' Higgings. Mais nous, nous allons plus loin : la mission en cours, c'est de rejoindre la frontière argentine, de l'autre côté du lac O'Higgings. Et çà ne va pas être facile : car il faut compter avec la célèbre mésentente entre chiliens et argentins qui se sont probablement rejetés mutuellement la responsabilité d'une route entre les deux pays dans cette région. Alors, un peu comme dans le Sahara occidental, c'est un « no man's land » qui sépare le poste-frontière chilien, près des berges du lac O'Higgings, du poste-frontière argentin, quelque 22 km plus loin, au bord d'un second lac, le Lago del Desierto. Entre les deux, une « montagne » à passer, mais cette fois... pas de piste, pas de route, juste... un chemin de mules ! tiens, çà ne vous rappelle rien ? Mais ici, le chemin est bien connu des cyclistes, nous en avions entendu parler avant même de quitter la France : les enfants, il va falloir pousser les vélos, les porter même, lorsque le chemin devient un parcours de randonnée sous les bois ! mais d'autres l'ont fait avant, alors pourquoi pas nous ? Bon, d'accord, peut-être jamais en vélo couché... avec des sacoches beaucoup plus basses qu'en vélo droit, dont on nous a dit qu'elles ne passeraient jamais dans les étroits sentiers creusés sur plus de 40cm par les passages précédents... Ah, et on a un autre petit problème : le ferry! encore ?! ben oui... car cette traversée nous amène au bord du Lago del Desierto, côté argentin, où nous devrons prendre un nouveau ferry... qui ne part qu'une fois par jour. Si nous ne voulons pas «perdre » une journée à attendre, il va nous falloir faire la traversée du no man's land en moins de cinq heures, pour attraper le ferry de 18 heures... Aïe aïe aïe ! Mais là encore, nous découvrons une solution : le cheval ! Rassurez-vous, nous n'allons pas revendre Heidi et Philéas contre des canassons, mais plutôt louer les services de l'un d'entre eux pour transporter nos bagages... Avec des vélos sans charges, le passage devrait se faire dans les temps.

Au matin, nous montons donc sur le premier ferry, celui pour lequel nous nous sommes tant hâtés : ouf, nous y sommes ! et celui-ci nous dépose de l'autre côté du lac, sur une berge déserte si ce n'est un cabanon de carabineros... et Alfredo, propriétaire de chevaux qui a entendu dire que des cyclistes pourraient avoir besoin de ses services : merci Alfredo, qui nous déleste de nos bagages et nous promet qu'ils seront en Argentine avant nous !

Nos vélos une fois allégés, nous prenons une grande inspiration, et nous nous lançons à l'assaut de la montagne, qui commence par une grande côte pierreuse où nous poussons nos montures qui dansent gaillardement d'une pierre à l'autre. Loin devant, Johanna et Michaël, luttent avec leurs vélos encore chargés de sacoches (cheval trop cher pour eux). Derrière, un autre cycliste, Marc, un Belge terriblement bavard et un peu bizarre, arrive à nous raconter sa vie entre deux souffles. Tim et l'autre couple allemand sont eux restés sur le ferry pour aller visiter un glacier voisin (trop cher pour nous !). Notre petite équipe de cinq se rejoint après cette grande montée, dans un sous-bois moins pierreux mais plus encombré. Et là, c'est l'aventure ! On soulève les vélos pour passer par-dessus racines et troncs d'arbres morts, on se mouille les pieds en traversant des rivières ou des flaques, on dégringole des rochers énormes entre les arbres, on passe sous les branches,... on est des Indiana Jones en puissance ! Et sans nos sacoches, c'est même plutôt rigolo ! On reste groupé de manière à aider nos amis, plus chargés, à faire passer leurs vélos au-dessus des divers obstacles. Parfois, on peut même remonter sur les vélos, et zigzaguer en descente sur le sentier minuscule : Globicyclette fait du VTT !
Soudain, au milieu des bois, une clairière... et deux panneaux : nous voici à la frontière ! on n'aura jamais vu frontière aussi perdue, et l'on se photographie fièrement devant le panneau « Bienvenue en Argentine » ! On prendra notre déjeuner exactement sur la ligne imaginaire qui sépare les deux pays.

Finalement, on est allé plutôt vite, et nous devrions rejoindre le ferry dans les temps. Et c'est reparti pour le parcours-aventure ! (Dire qu'il y a des gens qui payent pour faire ce genre de choses !). Sans sacoches, on arrive à passer en pédalant dans les étroits sentiers creusés par les mules dont on peut toucher les bords avec les mains. Qui a dit que les vélos couchés ne passaient pas partout ?
Finalement, cette Grande Traversée qui nous effrayait depuis la France se passe à merveille, dans les rires de notre petit groupe d'Indiana Jones en herbe.

Et nous arrivons au ferry quelques minutes avant le départ : juste le temps qu'il nous faut pour récupérer nos sacoches et faire tamponner nos passeports au poste-frontière : nous voici de retour en Argentine ! et... quelle vue ! devant nous s'étend le Lago del Desierto, d'un bleu vif et intense dans lequel se reflètent les montagnes vertes que nous venons de quitter.

Et au fond... Un pic montagneux incroyable, en forme d'aiguille, dresse sa verticalité loin au-dessus de tout le reste : c'est le mont Fitz-Roy, la fierté des Argentins et le bijou du parc national le plus fameux du pays, le parc « Los Glacieres » qui s'étend juste au-devant de nous.

Nous savourons ce paysage grandiose et incroyable tout au long des 45 minutes que dure la traversée du lac, fatigués, et ivres de soleil et de soulagement : nous avons réussi ! nous avons accompli tous ces défis en un temps record, et à présent plus aucun autre impératif de calendrier ne nous force à faire encore la course. Nous devons bien rejoindre Raphaëlle le 28 février à Ushuaia, mais avec l'avance que nous avons pris, cela ne devrait pas être trop difficile. Bref, le marathon est fini ! Et il faut avouer que nous sommes tous bien fatigués, une fois que la tension retombe.
Aussi, quand le ferry nous débarque sur la berge opposée du lac, au coucher du soleil, nous sommes juste bons à se glisser dans nos duvets. Nous posons notre bivouac, toujours tous les cinq, au premier endroit convenable à quelques kilomètres du lac. Marc nous fait tous un peu peur en allumant un grand feu, mais rien ne s'incendie, et nous passons une bonne mais courte soirée... zou, au "lit" !

 

2ième partie ...

Du 7 au 18 février : la Patagonie du Sud : Vive le vent, vive le vent !

 

Le jour suivant, nous rejoignons le village le plus proche, El Chalten, sous le regard impressionnant du Mont Fitzroy. Nous voici à présent dans le parc « Los Glaciares », dont El Chalten constitue le « camp de base » pour partir en randonnée ou escalader les fabuleuses montagnes qui l'entourent. Et non seulement l'entrée du parc est libre, mais il y a un camping gratuit à El Chalten : vive la politique argentine du « la nature appartient à tout le monde » ! Toujours pas remis de notre marathon sur la Carretera, nous nous écroulons donc au camping, pour un après-midi de farniente bien mérité.

Et ce soir, on célèbre notre traversée par une soirée crêpes, à la grande joie de Johanna et Michaël à qui nous apprenons la recette. C'est que demain, notre petite équipe se sépare : eux ont prévu de passer quelques jours à El Chalten pour se reposer et faire des randonnées dans le parc national. Mais nous, nous devons continuer vers le sud pour rejoindre Ushuaïa (et notre amie Raphaëlle) dans les temps. Nous essaierons de nous retrouver sur la route, mais cela reste tout de même peu probable. Les séparations sont dures, car ils sont vraiment devenus des amis et ils vont beaucoup nous manquer.

C'est donc avec un petit blues que nous nous lançons à l'assaut de la route, le coeur nostalgique... Mais la route, aujourd'hui, est une amie, et elle tente l'impossible pour nous consoler : premier cadeau, l'asphalte. L'asphalte ! si si, après tant de difficultés sur la Carretera, voici la fin des tressaillements de roues et dérapages dans la caillasse : du vrai bon bitume tout lisse comme on l'aime! Voilà de quoi nous faire esquisser un léger sourire.

Mais ce n'est pas tout : le second cadeau est fabuleux : le vent... un vent puissant, continu, mais surtout... de dos ! Il s'empare de nos vélos et diminue de moitié nos efforts de pédalage, nous propulsant à une vitesse moyenne de 20 km/h. Que c'est grisant ! Nous n'avions jamais autant profité des pouvoirs de notre ennemi régulier.

A ce rythme, nous enchaînons des journées de plus de 100 km, battant ainsi nos précédents records : vive le vent, vive le vent ! Et la route, sous un temps malheureusement bien maussade, nous emmène en un rien de temps à la ville suivante : El Calafate, où la suite de nos découvertes nous attend. Car El Calafate, c'est la porte d'entrée d'un glacier célèbre et magnifique, le Perito Moreno. C'est l'attraction incontournable de quiconque visite l'Argentine : un immense glacier qui, comme le Jokülsarlon en Islande, se déverse dans un lac, en y faisant tomber de grands blocs de glace dans des craquements de tonnerre.

Après une nouvelle grosse journée de pédalage, nous voilà, à la tombée de la nuit, devant cette merveille classée au patrimoine mondial par l'Unesco.

Et c'est un mur bleuté de 80 m qui se dresse majestueusement devant nous, réfléchissant les dernières lueurs du jour. Ouaah! Malgré la fatigue de ces 98 km de pédalage, nous prenons le temps de contempler cette merveille du monde. Le site est presque vide, et seuls les craquements de la glace troublent le calme des lieux. Même le vent s'est tu. De temps en temps, un immense bloc se détache du mur vertical et s'effondre dans l'eau dans un craquement assourdissant. Derrière le front de glace, le glacier s'étend jusqu'à l'horizon, énorme mer blanche et crevassée.

Nous restons devant ce spectacle gigantesque une bonne partie de la nuit, et nous dormirons tout près, à la belle étoile, sous les gémissements et grondements du glacier géant...

De retour à El Calafate, nous préparons notre départ vers le sud, quand une agréable surprise nous interrompt : « gling gling ! ». Mais... c'est la sonnette du vélo de Michaël ! Et les voilà, tout sourires, emmitouflés dans toutes leurs couches et fatigués par deux jours de lutte contre le vent de face : ils n'ont pas eu notre chance ! Nous sommes ravis de ces retrouvailles éphémères, qui se transforment en deux heures de papotages et rires sur la pelouse de l'entrée de la ville. Puis nous reprenons chacun notre route, eux vers le glacier, nous vers la ville chilienne de Puerto Natales, toujours poussés par le gentil vent patagonien : filons !

Bon, le vent ne sera pas toujours aussi clément, et les jours suivants nous voient affronter vent de face, pluie en rafales, pentes... pentues, mais aussi parfois un grand ciel bleu qui recouvre de soleil l'horizon immense. La Patagonie nous offre ses grand espaces !

Grands espaces, grand vent, soit, mais... et pour les pauses ? c'est vrai que déjeuner avec des rafales de 60 km heure dans la figure, c'est moyen. Mais là encore, la route nous gâte : nous découvrons que la Patagonie du Sud possède les abribus les plus mignons et les plus confortables du monde ! (compréhensible, vues les rigueurs du climat...). On les prenait au départ pour de petites chapelles, avec leurs toits bleus et pointus et leurs petites fenêtres à carreaux. Mais non, ce sont bien des abribus, avec, point fondamental, une vraie porte ! Les refuges idéaux de nos pauses repas qui vont du coup devenir des pauses prolongées : c'est qu'on y est bien, là-dedans, et nous découvrons les plaisirs d'une partie d'échecs post-déjeuner, bien à l'abri des rafales qui font trembler les fenêtres...

Et quelques jours plus tard, Puerto Natales s'offre à nous à la fin d'une descente, sur fond d'une baie bleue encerclée de hauts sommets encore enneigés. Nous sommes tout de suite charmés par cette petite ville tranquille aux maisons en bois peint, et élisons nos quartiers dans son unique camping, étrangement situé en plein centre-ville. Il est minuscule et mignon comme tout, et nous savourons les délices d'une douche chaude à forte pression : on en pleurerait presque tellement c'est bon...Vivent les arrêts au camping !

(au fait, il y a deux jours, c'était la Saint Valentin : oups ! on avait complètement oublié !! on se rattrape ici par un petit restau en amoureux...).

Après deux journées bien remplies dans cette ville qui nous a charmés, il est temps de poursuivre notre périple austral : c'est reparti ! Et le vent, de nouveau, nous pousse... ou seraient-ce les « coups de pousse » de nos amis et familles ? En tout cas, ça roule bien, et en moins de deux jours, nous voilà à Punta Arenas, en bordure du célèbre Détroit de Magellan. En face de nous... la Terre de Feu nous attend !


19 – 28 février : Terre de Feu, nous voilà !


 
La Terre de Feu étant une île, c'est en ferry que nous nous rendons sur ce bout extrême du continent. Pendant que nous ballottions sur les eaux houleuses du détroit, les marsouins (des laguenorhynques) sont venus nous voir : eux étaient plus à l'aise que nous dans les vagues et l'écume ! Cette petite visite inattendue nous ravit, d'autant qu'ils sont accompagnés par des albatros majestueux qui jouent avec les rafales comme les dauphins avec les vagues. Pendant un court moment, nous voilà retransportés dans les Terres Australes...souvenirs, souvenirs !

Arrivés à terre, nous rejoignons le petit village portuaire de Porvenir, où le patron du cybercafé nous offre un abri pour la nuit, dans sa maison secondaire en construction. Avec le vent qui fait rage et les températures bien fraîches, c'est une vraie bénédiction. Mais... toute chose à son prix... car notre hôte se révèle être un incroyable bavard, au point qu'on se demande s'il ne souffre pas d'hyperactivité. Il parle, il parle, sans laisser un intervalle pour nos éventuels commentaires, nous attrapant gentiment par le bras à chaque fois que nous essayons de faire autre chose. Il est plutôt intéressant : il nous raconte ses luttes au sein des syndicats ouvriers de Porvenir, ses idéaux politiques de « socialiste humaniste », son opinion sur la situation du pays, de la région, et probablement une foule d'autres choses mais... on n'en comprend que la moitié, voire moins ! Enfin « on »... Amanda surtout, car Olivier, plus malin (ou plus lâche !), a fui la conversation derrière le prétexte facile : «No entiendo bien castillano » et prépare le repas. Amanda, elle, ne s'en tire pas aussi bien, car notre hôte a bien vu qu'elle comprend mieux. Mais alors que minuit approche, repas terminé depuis longtemps, ses connaissances basiques en espagnol s'évanouissent, et elle écoute, hypnotisée, sans oser avouer qu'elle ne comprend plus rien. Les lèvres de son interlocuteur s'agitent, les paroles sortent à toute vitesse... au secours ! Assommée de fatigue, elle se contente de hocher la tête et de formuler diverses onomatopées, les plus adaptées possibles aux expressions faciales du bavard... Ce qui fera hurler de rire Olivier quand, plus tard, elle lui expliquera son calvaire : « Mais je croyais que tu comprenais, moi ! » « Comment veux-tu que je comprenne, avec son débit de cascade et son accent chilien impossible, à minuit en plus ? ! ! ». Aaaah, le hasard des rencontres du voyage...

Les jours suivants, nous pédalons vers l'est, sur des petits chemins perdus qui nous font apprécier le caractère désolé de la Terre de Feu. Des horizons de landes rases et buissonneuses, un sol de scories volcaniques balayées par un vent continu : on aime la solitude aride de ces paysages, et leur côté un peu dramatique. Le soir, divers abris nous offrent des bivouacs protégés du vent : cabane de pêcheur, ancien poste de carabineros, bâtiment en construction : tout mur qui tient debout est une bénédiction pour nous !

C'est ainsi que nous finissons par atteindre... l'Atlantique ! Tiens, voilà longtemps qu'on ne l'avait pas vu celui-là... Nous repassons par la même occasion en Argentine, et mettons alors le cap au sud, direction... Ushuaïa bien sûr !

Peu à peu, le paysage se fait plus montagneux, plus humide aussi, et le vent se calme un peu. On apprécie le retour d'un peu de vert dans les paysages qui font à présent plus penser aux Alpes qu'à la Lune, avec leurs reliefs montagneux et leurs jolis lacs. Et si le vent nous abandonne, nous retrouvons les montées, compagnon obligatoire de qui apprécie les paysages vallonnés !

Et enfin, le 26 février au matin, nous rallions l'extrémité du continent, la ville la plus australe du monde... qui constitue aussi l'ultime étape de notre grande descente de l'Amérique du Sud : nous avons relié le Pérou à... Ushuaia ! Une arrivée symbolique, dans une ville dont le nom seul évoque déjà l'aventure, le bout du monde, les terres inconnues...

Nous avons donc le cœur battant lorsque nous arrivons sous le panneau d'entrée de la ville : çà y est, on l'a fait ! On est vraiment au bout du monde ! Nous sommes fiers, heureux, exaltés, un peu fatigués aussi: tous ces kilomètres depuis les tropiques ! Et on pose, en héros, devant le panneau de bienvenue, sous le ciel un peu gris et le regard admiratif de deux touristes français : c'est l'heure des photos ! On se voit déjà, encadrés sur la commode de notre maison de retraite : « Mais oui, c'est bien nous, tu te rends compte, à l'époque ! ». On ne sait pas, d'ailleurs, si on se rend vraiment compte, mais on est tout de même plutôt contents !

Encore un petit kilomètre, et nous voici devant un panorama qui surplombe la petite ville : c'est ça, Ushuaia ! Une ville posée sur le flanc d'une colline, face au canal de Beagle, tout bleu, qui étincelle sous le soleil de retour. Une ville de toutes les couleurs, de bric et de broc, où chaque pionnier semble avoir construit sa maison comme bon lui semblait, avec son style propre.

Nous avons quelques jours d'avance sur notre rendez-vous avec Raphaëlle, une amie qui vient nous rejoindre jusqu'ici pour passer ses vacances avec nous : on a hâte de la revoir. En attendant, nous nous installons au camping, puis sillonnons la ville de long en large : pas évident sachant qu'elle est à flanc de colline ! Nos vélos « bizarres » commencent à être connus en ville, où nous rencontrons des dizaines de touristes... français ! Serait-ce l'effet « Nicolas Hulot » ? (tiens, lui, on ne l'a pas trouvé). Le soir, nous savourons des grillades maison au feu de bois : vivent les campings argentins, où chaque emplacement possède son propre « coin à barbecue » !


29 février – 11 mars : Globicyclette... à trois !

 
Et le 29 février, nous retrouvons enfin Raphaëlle : la voilà, chargée d'un gros sac à dos, avec sa voix douce, ses jolies pommettes et ses yeux qui pétillent ! Nous sommes vraiment heureux de la retrouver, d'autant qu'il n'est pas si facile que ça de nous rejoindre. Bien sûr, on a plein de choses à se raconter, et nous bavardons longuement avant de nous mettre enfin en route vers le camping. Raph a aussi rempli son sac de surprises, de sa part et de celle de nos familles. Alors ce soir, c'est Noël à Ushuaïa : de la brioche ! du chocolat Côte d'Or aux noisettes (le préféré d' Olivier) ! du Nutella ! et encore des dizaines d'autres petits délices... Sans compter de nouveaux vêtements envoyés par nos familles, ainsi que des photos plastifiées de nos proches que nous contemplons longuement... Il y a même des photos de notre mariage: mais qui sont ces deux mariés si propres et si beaux? Bon, si Raph a réussi à nous reconnaître, il doit quand même rester une vague ressemblance... (Olivier tient à préciser que lui reste dubitatif sur l'identité de la blonde quelque peu rapiécée qui pédale à ses côtés).

Avec la visite de Raph, nos vélos ont droit à des vacances prolongées : le programme des deux semaines à venir, ce sont des randonnées à trois en Patagonie.

Nous commençons par visiter pendant quelques jours le parc national « Tierra del Fuego », à quelques kilomètres d'Ushuaïa. On y découvre d'impressionnants paysages de baies et de lacs entourés de sommets enneigés. C'est superbe ! Et le soir, devant un feu de bois, on contemple en frissonnant le ciel étoilé de l'hémisphère sud, absolument magnifique dans ce coin du monde dénué de pollution lumineuse.
 

Malgré la beauté des paysages que nous découvrons, les randonnées en Terre de Feu argentine restent plutôt limitées, et en trois jours nous avons parcouru la plupart des sentiers : nous quittons donc Ushuaïa le 3 mars pour retourner en Patagonie chilienne, où nous attend le célèbre parc national de « Torres del Paine ». Cette fois-ci, cependant nous irons plus vite qu'à l'aller: Globicyclette prend de nouveau le bus...

Ce matin, nous nous levons donc à quatre heures pour être les premiers à mettre nos bagages « spéciaux » en soute : pas question de refaire un autre « Tucuman » ! Cette fois-ci heureusement, nous tombons sur un chauffeur compréhensif, et un pourboire discret suffira à faire accepter notre chargement: ouf! Enfin, presque ouf: le bus en question ne nous amène pas directement à notre destination, Puerto Natales, mais à Punta Arenas, 150 km plus au sud. Et là, aucun bus pour Puerto Natales n' accepte les vélos ! Mais si près du but, on ne s'avoue pas vaincu: pendant que les deux filles se chargent d'acheminer tous les bagages et sacoches par bus, Olivier tente sa chance en stop avec les deux vélos « nus »... et ça marche! ça marche même si bien qu'il arrivera à notre petit camping de Puerto Natales deux heures avant les filles: elles le trouvent tranquillement attablé devant des grillades offertes par nos voisins de tente: « Ben alors, vous en avez mis du temps! Vous auriez mieux fait de venir en stop! ».

En tout cas, le délicat problème du retour de nos vélos du « bout du monde » est réglé. Il ne nous reste plus qu'à confier ces derniers au propriétaire du camping, louer des sacs à dos, et nous voilà partis pour sept jours de trek à trois au parc de Torres del Paine, le plus beau d'Amérique du Sud, paraît-il!

Chargés de nos énormes sacs (sept jours d'autonomie oblige), nous redécouvrons le statut de simple piéton pour qui quelques kilos de matériel sont une véritable torture pour les épaules. Ah, le vélo, c'est quand même mieux! Mais Philéas et Heïdi ne nous auraient jamais suivis dans ces belles vallées raides et encaissées. Nous suivons le célèbre « parcours en W » du parc qui nous amène successivement dans trois vallées découpant le superbe massif de Paine, mi granitique (blanc), mi sédimentaire (noir) : un massif bicolore !

Les matins, nous nous levons à l'aube pour savourer les levers de soleil sur des paysages grandioses. Nous découvrons les célèbres tours qui ont donné leur nom au parc: des piliers immenses de granite, majestueuses dans leur verticalité imposante. Mais aussi des lacs bleu sombre ou turquoise, des vallées immenses dominées par des pics acérés et surtout, surtout, le glacier Grey.
 

Le plus grand du continent, cette étendue infinie de glace dévale les montagnes pour venir se jeter dans le lac du même nom, générant des icebergs bleutés qui nous plongent dans un paysage polaire. Comme le Perito Moreno, sans les cars de touristes ! Et nous savourons de longs moments à contempler son immensité, posés sur des rochers qui le surplombent, dans un silence de cathédrale seulement interrompu par les sourds craquements de la glace...

Les sept jours de marche passent très vite, avec pour seuls bémols les éternelles ampoules aux pieds et les genoux douloureux: c'est qu'on a perdu l'habitude de marcher! Raph, de son côté, craignait de ne pas avoir la forme physique pour nous suivre: que nenni! Elle galope tout autant que nous, et nous savourons ces instants partagés à trois. Mais il vaut mieux ne pas regarder l'état catastrophique des chaussures « spécial vélo » d'Olivier à la fin du trek: non conçues pour la rando intense, elles tombent littéralement en morceaux. Seules des vis leur rendront un sursis temporaire!

Et voilà déjà venu le moment des séparations : le 12 mars, à l'aube, Raphaëlle reprend le bus à Puerto Natales pour l'aéroport le plus proche. Son départ nous laisse tristes et nostalgiques: avec elle, c'est une partie de nous qui s'en va... et nous avons vraiment été émus par tous les kilomètres qu'elle a parcourus pour venir nous voir... merci pour tout, Raph !

Un départ qui sonne aussi pour nous la fin de notre périple en Patagonie du sud : demain, nous embarquons sur un ferry pour plusieurs jours de mer en direction de Puerto Montt, bien plus au nord. Globicyclette en croisière, on aura tout vu ! Mais ça, c'est l'objet des prochains carnets...

Que vont penser Philéas et Heïdi de leur mise au placard temporaire pour trois jours de bateau? Est-ce que l'automne, qui arrive à grands pas, va se montrer clément et garder ses réserves de pluie et de froid pour plus tard ? Et surtout... allons-nous réussir à pédaler de nouveau après cette longue période de vacances pour nos mollets? rouillés, les mollets ? Vous saurez ça... ben oui, vous commencez à en prendre l' habitude : au prochain épisode! En attendant, souhaitez-nous « bonne mer », car on part sillonner les fjords chiliens : à bientôt, pour de nouvelles aventures!

 

 

Mangeons gaiement

Mangeons gaiement

 

Chili, Argentine, Chili, Argentine... mais c'est que vous savez déjà tout de nos aventures gastronomiques dans ces deux pays! Qu'ajouter de plus? On ne peut laisser de côté la visite de Raph, chargée de victuailles importées de notre cher pays: du chocolat! (du vrai, avec un goût de chocolat, et non de graisse sucrée comme ici), de la brioche, du Nutella et même des fraises Tagada! Bon, d'accord, ce n'est pas très « local », tout ça.

Notons tout de même que l'agneau de Patagonie, élevé en plein air (heu, en plein vent !) dans les grandes plaines de Terre de Feu, vaut le détour, surtout cuit au feu de bois...

Ah, et un conseil à tous les campeurs de Torres del Paine : surveillez vos sacs, les souris sont légion ! et elles ont réussi à manger, hormis tous les fonds de nos ziplocs avec la nourriture qu'ils contenaient, plusieurs gélules de notre pharmacie (des anti-constipant... hi hi hi!), nos lacets de chaussure, et même la doublure de la casquette d'Amanda ! Bon, tant qu'elles laissent nos vélos tranquilles...


Les moments galère

 
  • Les pentes « même-pas-dans-tes-rêves » de la Carretera Austral.
  • Le pas de vis foiré du support de dérailleur de Philéas: on a eu peur de finir la Carretera à pied.
  • Quitter Johanna et Michaël , par deux fois !
  • La pluie, de face, dans les côtes, dans le vent, sur des mauvaises pistes... le démoralisant du cycliste...
  • La conversation infinie et unidirectionnelle entre Amanda et notre hôte de Porvenir (après minuit, car avant, c'était plutôt sympa).
  • Les ampoules aux pieds à Torres del Paine: à en pleurer! C'est que nos petons sont devenus tout tendres, à force d'être « en l'air » toute la journée !
  • Le départ de Raph...

Les meilleurs moments

 

Pour ce passage en Patagonie, ils seront nettement majoritaires face aux « galères »! Il est même difficile de ne pas en oublier...

  • Johanna et Michaël bien sûr! et tous les moments passés ensemble.
  • Nos retrouvailles express à El Calafate.
  • Les paysages sauvages et splendides de la Carretera Austral, comme ce bleu inouï du lac Carrera..
  • L'arrivée à Villa O'Higgins: « we did it ! »
  • Et celle au lago del Desierto, après la « grande traversée » : vue inoubliable sur le Mont Fitzroy.
  • La nuit qui tombe en silence sur le glacier Perito Moreno...
  • Les centaines de kilomètres défilant à toute vitesse, vent dans le dos.
  • L'arrivée à Ushuaia, en « vainqueurs héroïques ».
  • Raph ! inutile d'en rajouter.
  • Le lever de soleil sur les tours du Parc de Torres del Paine.
  • Le glacier Grey

 

 

 

La Patagonie nous a pris au coeur. Nous y sommes entrés encore tout frais de notre gentil séjour en Argentine. Elle nous a enlevé aux routes asphaltées trop faciles, pour nous plonger dans un tourbillon de vent et de poussière, entre ses pistes en montagnes russes et ses paysages à couper le souffle, nous donnant bien plus que la simple rançon de nos efforts pourtant terribles. Un pays à l'âme grandiose qui ne se dévoile vraiment qu'aux coeurs aventuriers, un pays comme on les aime... et qui nous rappelle à quel point nous sommes tout petits...