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Globicyclette
à Hong-Kong
puis en Chine
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Globicyclette et les idéogrammes!
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Amis
voyageurs, bonjour !
Envie d'un
peu d'exotisme ? de découvrir des régions étranges
où l'on ne comprend personne ? de manger des plats à la
composition inconnue, voire douteuse ? de déchiffrer des
panneaux où l'alphabet que l'on connait n'est plus
d'aucune utilité ? Alors venez pédaler avec nous,
car nous vous emmenons sur un nouveau continent, le plus mystérieux
pour nous occidentaux : Globicyclette part à la découverte
de l'Asie !
Et nous commençons
en beauté, par ce pays qui fait pas mal parler de lui en
ce moment, pas toujours en bien d'ailleurs : la Chine ! Fait-il
bon être français en Chine en ce moment, nous demandaient
des amis il y a quelques jours ? Le pays est-il aussi pollué qu'on
nous le dit ? Les Chinois aussi serviables que le veut leur réputation
? Allons voir ça de plus près...
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25 - 27 mai : la Chine?? Hong-Kong
d'abord!
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Bon, on a dit la Chine,
mais on va commencer par vous emmener dans un coin assez particulier
du monde : Hong-Kong est pour nous un passage obligatoire, car c'est
le seul endroit où nous pouvons obtenir rapidement nos visas
pour la Chine.
C'est donc pour Hong-Kong que nous nous
envolons, quittant la Nouvelle Zélande, après un mois
fabuleux de découvertes en famille au pays des Kiwis. Mais
ce n'est pas que la Nouvelle-Zélande que nous quittons : l'heure
des séparations a sonné, et nous laissons derrière
nous les parents d'Olivier qui rentrent en France. Les adieux sont
difficiles car nous ne les reverrons probablement pas avant notre
retour, prévu en juillet 2009.
C'est donc le cœur bien gros que
nous débarquons dans le terminal de l'aéroport de Hong-Kong,
et nostalgie et fatigue priment sur l'excitation d'arriver sur un
nouveau continent. D'autant que pour le moment, seules de navrantes
formalités administratives nous attendent : ça et les
transports aériens font partie des moments les moins drôles
du voyage, mais il faut bien y passer pour continuer nos gais pédalages
!
Pour simplifier les choses,
nous décidons de rester dans l'aéroport, particulièrement
propre et accueillant, ce qui nous évite de déballer
vélos et sacoches pendant ces quelques jours de transit. Nous
nous trouvons donc un coin relativement calme où passer les
trois nuits à venir et découvrons avec joie que l'aéroport
possède un système de Wifi gratuit : chouette, on va
pouvoir surfer sur le web pendant les longues heures d'attente à venir
! et après avoir visité des toilettes géantes
et immaculées, on décerne illico à Hong-Kong
la palme du meilleur aéroport de notre voyage.
C'est donc de ce nouveau camp de base qu'Amanda
part à l'assaut de la machinerie administrative chinoise,
laissant Olivier au tri des mails et à l'interminable couture
des trous de nos sacoches, qui se multiplient sournoisement quand
on ne les regarde pas.
Après pas mal de difficultés
et toute une journée d'errances entre des buildings géants,
elle parvient à trouver son chemin dans Hong-Kong, et
revient avec une bonne nouvelle : mission accomplie, les visas
seront prêts demain soir ! Ce qui nous laisse une journée
entière pour jouer les touristes dans la ville.
Laissant nos vélos à la
consigne (Philéas et Heïdi ont horreur des grandes
villes), nous partons donc visiter cette ville ultramoderne.
C'est une forêt
de gratte-ciel qui nous attend, au sommet de laquelle trône
l'immense........... building, qui ressemble beaucoup à la
tondeuse d'Olivier, debout ! |
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Nous
nous faufilons entre les tours immenses et les avenues au trafic
intense et bruyant. Ici,
les rues ne se traversent ni ne se longent. Le piéton est
cantonné dans des couloirs qui lui sont réservés
et passent, comme des ponts, de building en building. L'ensemble
fournit un effet très futuresque, à l'image des villes à étages
du film « Le cinquième élément ».
Dans les tours, des centres commerciaux proposent des produits de
luxe (bijoux, électronique, habits de créateurs) à des
passants en costume-cravate, et au-dessus, les immenses bureaux et
toutes les entreprises multinationales connues fourmillent du travail
des bureaucrates. De l'extérieur, les buildings fournissent
un tableau presque surréaliste de miroirs bleutés ou
orangés dans lesquels ils se reflètent les uns les
autres. Hong Kong est une ville qui se visite la tête en l'air
!
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Nous quittons cet univers
de luxe et de bureaux pour aller voir ce qui se passe là,
en bas, dans la rue. Ici, c'est l'Asie que l'on trouve enfin.
Les enseignes lumineuses aux couleurs criardes, toutes en idéogrammes,
de minuscules boutiques d'un peu tout, manucure, électronique,
nourriture, chaussures, et même d'étranges pharmacies
qui proposent des produits séchés dont on n'ose
chercher l'origine. |
Plus loin, une petite rue très
pentue est envahie de minuscules stands qui vendent du bric-à-brac
: bijoux de plastique, cordonnerie, clés, produits de beauté,
vêtements d'enfants, etc....
Deux mondes à des lieues l'un de l'autre cohabitent ainsi, seulement
séparés par les vapeurs issues des pots d'échappement... Le soir,
nous voici de retour à l'aéroport, visas en poche et
crevés par cette longue journée de tourisme à pied
(c'est qu'on n'a plus l'habitude, nous!). Il n'y a plus qu'à convaincre
une fois de plus les hôtesses que nos vélos sont des
bagages comme les autres (facile cette fois, seulement vingt minutes
d'explications, trois patronnes de convoquées, et deux conférences
au sommet), et nous voici prêts à prendre l'avion pour
Pékin ! |

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28 mai - 3 juin
: Globicyclette chez les pékinois
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Le 28 au matin, nous atterrissons donc
en République Populaire
de Chine.
Nos plans, à l'origine, étaient
de nous rendre avec le vélo à Pékin, à 40
km au sud de l'aéroport. Mais après consultation de
nos cartes, on réalise que la route pour la Mongolie passe
juste à côté de l'aéroport, ce qui transforme
notre tour à Pékin en un aller-retour. On décide
donc de ne pas perdre deux jours de pédalage et de ne pas
s'encombrer des vélos en ville : nous allons les laisser à la
consigne une fois de plus.
C'est donc « seulement » avec
nos six sacoches (trop cher en consigne) que nous prenons le
bus pour Pékin. Mais nous découvrons vite que le
moindre geste, ici, est compliqué : personne ne parle
(correctement) anglais ! Et tout est en idéogrammes. Impossible
de se faire comprendre. Les Chinois semblent particulièrement
timides, ne nous regardent pas dans les yeux, mais n'admettront
jamais qu'ils n'ont pas compris : à la place, ils disent « oui » !
même quand c'est non ! exaspérant... |
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Mais comme souvent
dans les moments difficiles, un ange vient à notre secours.
Celui-ci s'appelle Steeve, enfin, de son nom anglais, et il fait
une thèse aux États-Unis. Voyant notre désarroi
alors qu'on essaie de demander quelques informations (la consigne
? le bus pour Pékin ?) à l'une de ces multiples,
mais totalement inutiles, «hôtesses d'information »,
il vient à l'aide : « je peux faire l'interprète
si vous voulez ». Alléluia ! Il rentrait chez lui,
mais il va prendre le temps de nous accompagner à la consigne,
de nous aider à faire passer les vélos au scanner,
et prend le bus avec nous. Il ne sera satisfait que lorsqu'il
nous aura accompagné jusqu'aux portes de notre auberge
de jeunesse : béni soit-il, on ne s'en serait jamais sortis
!
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Il négocie, à l'arrivée
du bus, avec deux minuscules « motos taxi », et nous
voilà entassés avec toutes nos affaires à l'arrière
de ces petits cubes de moins d'1 m de large, à l'assaut
des rues pékinoises. Quel trajet ! Nos motos taxi empruntent
les immenses couloirs à vélo des avenues, se faufilant à toute
vitesse dans la dense circulation, avec autant d'impunité et
d'audace que les pires chauffeurs de taxi marseillais. |
Mais Steeve a su
leur expliquer
correctement
l'emplacement de notre auberge et nous y voilà après
15 minutes de conduite furieuse. « Je dois y aller maintenant,
les taxis sont payés, appelez-moi sur mon portable si
vous avez besoin de quoi que ce soit : bienvenue en Chine ! ».
Adorable Steeve, qui nous réconcilie avec les Chinois
: merci !
Nous pouvons enfin rattraper nos mauvaises
nuits en aéroport dans de vrais lits, luxe incomparable pour
nous !
C'est donc en pleine forme que l'on part à l'assaut
de la capitale. Car nous ne sommes pas venus à Pékin
que pour jouer les touristes : le but du jour, trouver notre vaccin
de rappel contre l'encéphalite à tiques qui sévit
en Mongolie. Nous avons déjà eu deux injections de «TICOVAC » à M0,
M3 et il nous faut à présent le M12. En Europe, rien
de plus facile : le TICOVAC est disponible en pharmacie, sans ordonnance.
Mais de ce côté-ci du monde, c'est une autre histoire...
Premier problème : trouver une pharmacie
: aie aie aie ! Ici, pas d'enseigne avec une croix verte qui clignote
! et surtout, tous les noms sont en idéogrammes... Pas grave,
nous allons demander aux passants. Heu... en chinois ? car ils parlent
très peu l'anglais, et même lorsqu'ils comprennent la
question, c'est nous qui ne comprenons pas la réponse... Mais
le plus souvent, ils répondent juste « Yes, yes ! » sans
donner la moindre indication, mais avec un grand sourire. Ce qui
bien sûr, a tendance à irriter un tant soit peu nos
esprits occidentaux cartésiens... Bref, nous errons sans parvenir
au moindre résultat. Quand soudain... là, en face,
une croix rouge ! Amanda raisonne : soit c'est un hôpital,
soit c'est des Suisses, et dans ce cas, eux parleront anglais et
pourront nous aider ! Bingo, c'est bien un hôpital !
Chance pour nous, nous y trouvons même
un(e) docteur qui parle un peu l'anglais. Après un bon quart
d'heure de « dessinez c'est gagné », il semble
que l'on ait réussi à se faire comprendre. Enfin, presque
: «Aah! Vous avez été mordus par un chien ? ».
Soupir... Mais quelques griffonnages de tiques plus loin, l'idée
est comprise : « je vois. Ce n'est pas ici qu'il faut aller ».
Zut. Mais où, alors ? Mais la docteur a bien compris que cela
nous serait difficile de trouver par nous-mêmes : « ne
vous inquiétez pas, je vous y conduis». On est épatés
: elle laisse tout tomber au milieu de sa matinée pour aider
deux touristes bizarres ? Personne en France n'aurait jamais fait
autant...
Elle nous accompagne donc au... Centre de prévention et de
contrôle des maladies : aah ! voilà qui rime un peu
plus avec vaccin...
Mais après une vingtaine de minutes
de recherches avec un autre docteur, elles doivent s'avouer vaincues
: le vaccin n'est pas disponible en Chine ! Zut alors... On n'a plus
trop le choix, il va nous falloir éviter les tiques et supposer
que les deux injections précédentes suffiront... Bon,
rassurez-vous quand même, avec une probabilité de moins
d'1% d'être gravement touchés en cas de morsure contaminée,
on ne prend pas tant de risques que cela.
Suite des formalités à régler
au plus vite : de nouveaux visas à faire faire, pour la Mongolie
cette fois ! (le passage de frontières en Asie nous posera
bien plus de problèmes qu'en Amérique du Sud : il est
loin, le temps où nous traversions la frontière Chili-Argentine
trois fois par semaine !).
Et comme pour le vaccin,
cette nouvelle mission nous emmène faire des mimes dans
les rues pékinoises, sous le regard plutôt ébahis
des chinois que nous sollicitons (vous avez déjà essayé,
vous, de mimer le métro??). Mais comme toujours, nous
finissons par arriver à nos fins, ici trouver la station
de métro, ne pas s'y perdre, descendre à la bonne
station, reprendre le métro car ce n'était pas
la bonne station, trouver l'embassade de Mongolie, trouver la
banque où payer les exhorbitants frais consulaires, comprendre
quand récupérer nos passeports, reprendre le métro
pour rentrer, et puis dans l'autre sens car ce n'était
encore pas la bonne station : et voilà, mission accomplie! |
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En attendant le retour de nos passeports,
nous pouvons enfin visiter un peu la ville (autrement qu'en se perdant
dans le métro). Nous partons donc photographier le très
beau « temple du paradis », où les empereurs des
dynasties Ming et Qing imploraient les Dieux de leur donner de bonnes
récoltes.
On traverse des centaines de mètres
de parc parfaitement entretenu (un jardinier tous les 50 m !), pour
arriver à des bâtiments aux toits de pagode, tout en
bois peint. Dans des corridors extérieurs ombragés,
des groupes de pékinois jouent de bizarres instruments, chantent,
jouent à la balle ou aux dames chinoises. Dans un coin, un
vieil homme est le sosie du sage asiatique que l'on voit dans tous
les films. Visage fripé par l’âge, longue barbichette
grise, pommettes saillantes, il fait tourner dans sa main deux de
ces boules zen asiatiques relaxantes.
Le point central du site est une construction
cylindrique immense, qui domine le site : le « temple » lui-même.
Un panneau proclame fièrement : « la plus grande construction
circulaire en bois de toute la Chine ». Mouais.
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Mais c'est vrai qu'il
en impose, avec ses couleurs vives et ses immenses colonnes.
On circule de pagode en pagode, admirant les peintures sur les
poutres et le travail minutieux de chaque détail. Par
terre, d'immenses esplanades de marbre ajoutent à la grandeur
de l'ensemble. |
Seuls nos pieds sont mécontents : après avoir marché tous
ces kilomètres en sandales rigides de vélo, ils souffrent
le martyre et c'est en boitillant qu'on finit la visite : c'était
bien joli !
Visite suivante : l'incontournable « Cité Interdite »,
bien sûr ! Devant la cité, la Place Tian'an Men, toute
pavée de marbre blanc et resplendissante sous le chaud soleil
pékinois.
Malgré l'heure matinale, elle est
déjà envahie par les touristes, le plus souvent en
groupes présidés par un guide portant un petit drapeau.
On est aussi impressionnés par le nombre d'uniformes : l'armée
est partout et des pelotons de quatre ou cinq gardes sillonnent sans
repos la place, dans tous les sens. On dirait que le gouvernement
n'a aucune envie d'une seconde révolution étudiante
! Au pied du drapeau chinois, face au gigantesque portrait du président
Mao qui orne la porte de la « cité », trois gardes
veillent. Deux sont, à l'image des soldats de sa Majesté,
totalement immobiles sous le cagnard. Le troisième arpente
inlassablement les quatre côtés du carré « protégeant » le
drapeau, d'un pas militaire parfait. Dire que nous osons nous plaindre
de nos pieds !
Quelques centaines de mètres plus loin, nous voilà donc à l'entrée
de la cité, sous le portrait immense et accompagnés de
hordes de touristes. On est loin de l'époque où seul
l'empereur et sa suite pouvait franchir les vénérables
murs !
Le pavillon d'entrée, comme tout le reste, est imposant et avant
même d'acheter nos billets, nous traversons une cour immense
et pavée, sur les côtés de laquelle trônent
de belles pagodes de bois peint, très semblables à celles
du temple du paradis. Les tickets achetés, nous voilà munis
d'un plan... tout en chinois (on commence à s'y faire !), et
surtout de l'autorisation de visiter la suite : que c’est grand
! lumineux, majestueux, coloré, les toits dorés des pagodes
brillant sous le soleil de plomb.
Presque tout est dans
un état impeccable, mais on n’a nul besoin de voir
la peinture s'écailler pour sentir le poids de l'histoire
de ces lieux (construction vers 1420, tout de même !).
Nous admirons aussi les terrasses et escaliers de marbre, décorés
de dragons-gargouilles ou de bas-reliefs somptueux. Devant la
plupart des entrées, les deux mêmes statues de lions
montent la garde : à gauche (en regardant la porte), une
femelle joue avec un lionceau qui disparaît presque sous
son immense patte. À droite, le mâle, féroce,
a les griffes posées sur un globe. Sans guide, nous en
ignorons la signification : il faudra que l'on se renseigne par
la suite ! |
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La
cité est véritablement immense et il nous faudra la journée
pour la parcourir, et encore, pas intégralement ! Car de part
et d'autre de ces imposantes esplanades, c'est effectivement une véritable
petite ville qui s'étend, avec des dizaines de pavillons séparés
par d'étroites ruelles bordées de murs d'un beau rouge-ocre.
Et chaque « pavillon » est une pagode magnifique, posée
au milieu d'une belle cour décorée. On y imagine la vie
oisive des concubines, marchant à petits pas sur ses dalles
blanches dans leurs plus belles tuniques... Un retour dans un passé mystérieux
que l'on ne peut que supposer... la cité interdite a de quoi
laisser à la fois admiratif et songeur...
Affamés par cette nouvelle journée
de marche, nous décidons de dîner aux échoppes
d'une rue au nom évocateur (en anglais du moins) : « Snack
Street ». La rue bouillonne d'une joyeuse animation nocturne,
renforcée par les néons multicolores des stands et
les cris attrape-touriste des éternels vendeurs de souvenirs.
Nous y échantillonnons les snacks locaux : maïs grillé au
miel, étranges pizzas très fines remplies d'oignons
verts puis frites à l'huile de cacahuète, beignets
de fruits au miel, brochettes de fruits façon pomme d'amour,
brochettes diverses de viandes inconnues, avec ou sans tentacules,
noix de coco fraîches avec paille, et on en passe.
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Mais
ce que nous n'avons pas le courage de goûter c'est le
point culminant de la rue : des brochettes de scorpions ! On
regarde, absolument fascinés, les pauvres bestioles
encore vivantes se tordre lentement sur des piques en bois
sur lesquelles on les a empalées par six. Brr! On voit
une mère en acheter et les donner à sa fille
de cinq ans : oh là là! serait-ce une friandise
? Nous n'avons pas pu voir si la brochette a été préalablement
cuite (et les scorpions tués) avant d'être vendue
: on l'espère...
Le temps de se remettre de nos agapes
douteuses (juste deux jours d'indigestion pour Olivier, qui
n'aurait vraiment pas dû finir cette brochette de tentacules...),
et nous récupérons deux beaux visas Mongols :
nous voici fin prêts pour entamer notre pédalage
en Orient ! |
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4 - 6
juin : rhume et Grande Muraille
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Nous revoici donc à l'aéroport,
où nos vélos attendent sagement à la consigne.
Voilà trop longtemps que nous les avions laissé tomber.
Heureusement, ils ne sont pas rancuniers, et leurs pédales
accueillent avec une joie impatiente nos petits petons : youpi,
on est enfin de nouveau sur les routes ! Avec, pour fêter
notre retour au pédalage, un soleil de plomb : nous redécouvrons
le plaisir de pédaler en short et sandales...
Contrairement à nos
inquiétudes, la sortie de l'aéroport se passe « comme
sur des roulettes ». A-t-on déjà mentionné qu'à Pékin
et alentours, tout semble être fait pour le bonheur
du cycliste ? dans Pékin même, nous avions été impressionnés
par la largeur des voies réservées aux cyclistes
: au moins le tiers de la voix totale ! Soit près
de 5 m dans les grandes avenues. Il faut dire que la ville
est le royaume du vélo : il y en a partout ! Devant
les immeubles, des parkings réservés aux vélos
en abritent des centaines, souvent très primitifs
(pas de vitesses, chaîne rouillée, selle du
siècle
dernier), mais fonctionnels. Et comme tout le monde part
travailler en vélo, il en est de même... pour
les employés de l'aéroport ! |
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Il y a donc une superbe voie cyclable
qui part de l'aéroport, le traverse même : à un
moment, nous passons sous un pont au-dessus duquel roule... un
avion ! Nous décidons que l'aéroport de Pékin
est probablement celui au monde où il est le plus facile
de sortir à vélo.
Nous voici donc sur nos premières routes chinoises.
Même si nous savourons le plaisir d'une route rien qu'à nous,
le pédalage n'est tout de même pas fabuleux : trafic
intense, bruyant, camions vrombissants, air moite et pollué :
on a vu mieux... et on comprend les quelques cyclistes pékinois
qui pédalent avec un masque de coton sur le visage. Nous
roulons sur l'équivalent d'une nationale, et les villages
succèdent aux villages, sans vraiment de zones de campagne
entre eux. Les villages eux-mêmes ne sont pas bien beaux
: beaucoup d'habitations sont vides ou en ruines, et le bord de
la route est jonché de gravats et détritus.
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Où que nous
nous arrêtions, un attroupement se forme en quelques
secondes autour de nos vélos. Les gens n'hésitent
pas à arrêter leur voiture et en sortir juste
pour regarder ces drôles de touristes. D'autres interrompent
carrément leur travail et sortent de leur boutique
pour jouer les badauds : nous voici redevenus des attractions
publiques ! Mais l'avantage, par rapport à l'Amérique
du Sud, c'est que la barrière du langage nous maintient
dans un bienheureux silence : plus besoin de répéter
100 fois les mêmes explications ! On répond
tout de même au hasard des questions : « France
! » « Beijing ! » « Mongoa! » « Fangoa! » (On
a réussi à capter la traduction des deux pays...). |
Dans
tous les cas, nous avons toujours droit à des sourires et (du moins
on pense qu'il s'agit de ça) des encouragements pour la
suite : ça fait toujours plaisir !
En dépit de
ses promesses des premières heures de pédalage,
le soleil n'est malheureusement pas toujours au rendez-vous.
Ou plutôt, il est dissimulé quasiment en permanence
derrière une brume tenace, et nous pédalons dans
la grisaille. Difficile de dire si c'est juste le fait du climat
ou bien plutôt la pollution, mais cela n'a rien de vraiment
fantastique. Pour aggraver le tout, Amanda enchaîne les
allergies, qui ne tardent pas à se transformer en une
belle promesse de sinusite carabinée. Ouhh, ce n'est pas
la grande forme !
Mais la Chine a décidé de
nous éblouir autrement que par son climat et ses villages
: Après une matinée de morne pédalage, rythmée
par le vrombissement des camions, on arrive dans le début
des montagnes, comme l'indique obligeamment un grand panneau
routier : attention, ça va monter ! Malgré la brume,
le paysage devient plus joli, et nous poussons sur nos pédales
entre d'impressionnantes montagnes aux courbes douces, recouvertes
d'une abondante forêt verte. Et soudain... là, sur
une crête, mais... c'est la Grande Muraille ! Fidèle à son
image de carte postale, elle s'étend de crête en
crête comme un long et délicat serpent blanc, noyé dans
le brouillard.
Bien entendu, la visite
est incontournable. Chance pour nous, la brume aujourd'hui
semble moins épaisse, et disparaît même
au fil des heures, dévoilant une muraille qui s'étend
de colline en colline, interminablement. Nous allons y passer
la plus grande partie de la journée, longeant les
creux et les bosses de ce grand ruban qui moule l'arrondi
des collines. Ici, l'homme n'a pas creusé de tranchées à travers
la nature, mais en a respecté et épousé les
formes. L'ensemble donne une impression d'harmonie et de
majesté qui justifie la célébrité de
cette merveille du monde. |
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Le plus souvent, des marches permettent de gravir les
parties ascendantes de la muraille. Mais parfois, le
sol est simplement
incliné... selon une pente indécente pour
nos habitudes d'occidentaux ! À monter, va encore,
mais à descendre... Heureusement qu'il y a une rampe
où s'accrocher. On voit ainsi des files de touristes
maladroitement agrippés aux rampes, essayant, genoux
fléchis, de descendre sans glisser ! Le pire est
tout de même le cas de ces demoiselles qui n'avaient
pas prévu que la visite de la Grande muraille est
en fait une randonnée : les voilà bien encombrées,
avec leurs minijupes et leurs talons ! Il y en a même
une qui a une ombrelle...
Amanda, elle, n'a pas de talons hauts, mais livre une
dure bataille contre un rhume carabiné... Assommée
par la crève, elle peine à chaque marche, mais
grimpe quand même : rhume ou pas, ce n'est pas tous les
jours qu'on escalade la Grande Muraille ! Nous passons de longues
heures à arpenter, fascinés, les ondulations
interminables de ce monument.
À l'inverse
des constructions normales, les briques ici ont été toutes
déposées parallèlement au sol, peu importe
son inclinaison ! Et c'est cette disposition particulière
qui amène l'impression que la muraille ondule... Nous
sommes frappés par la bonne conservation et l'alignement
soigné des pavés, murs et marches. Les milliers
de passages ont poli les pierres, et par endroits le sol est
creusé d'un sillon laissé par les pas. Après
presque 400 m de dénivelé, la vue est impressionnante,
malgré la brume qui recouvre l'ensemble. La muraille s'étend
sur des kilomètres, serpentant le long des crêtes.
Et puis c'est l'heure
de descendre ces marches séculaires pour nous remettre
en route. Malgré la foule qui devient de plus en plus
dense avec les heures, nous avons vraiment apprécié cette
petite pause touristique : la Muraille a de quoi impressionner
les plus blasés !
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6 - 10 juin : pollution,
camions, charbon... le côté obscur de la Chine.
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Après
ces visites touristiques, il nous faut à présent
poursuivre notre pédalage vers le Nord, direction : la frontière
Mongole. Nous avons un peu moins de deux mois pour rejoindre puis
traverser
la Mongolie, et arriver en Russie, où nous attend le premier
août une éclipse totale de soleil... Nous déployons
les cartes et comptons les kilomètres : avec le rhume d'Amanda
qui ralentit notre pédalage, les problèmes de visa à Pékin,
et notre retard à la base, notre progression ne nous permettra
pas d'arriver en Russie à temps pour l'éclispe.
Et cette région-ci de la Chine, avec cette
grosse autoroute que nous devons longer sur des dizaines de kilomètres
dans le bruit et les gaz d'échappement des camions, serait
la candidate idéale pour un transport «accéléré » :
essayons !
Depuis notre départ de Pékin, nous longeons aussi le
chemin de fer qui va jusqu'en Mongolie. Le train nous semble donc
une bonne solution : il n'y a plus qu'à trouver la gare dans
le prochain village que nous atteignons.
Ah... zut... nous avions
oublié qu' ici,
poser une question est une tâche particulièrement compliquée.
Heureusement pour nous, dans la foule de curieux qui s'est (comme
toujours) assemblée en quelques secondes autour de nos vélos,
il y a Limeng.
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Et Limeng, jeune étudiant
débrouillard, parle anglais ! enfin, pas comme les autres,
dirons-nous, qui « parlent » anglais mais qu'on
ne comprend absolument pas. Limeng, lui, on le comprend, et
il semble-nous comprendre aussi : hourra ! Et ce qui est fondamental,
c'est qu'il est décidé à tout faire pour
nous aider, comme d'ailleurs beaucoup des Chinois que nous
avons croisés (parfois à notre grand désespoir
: rien de pire qu' une « aide » est inutile !).
Il nous accompagne donc carrément jusqu'à la
station de train, puis par négocier avec la vendeuse
de billets. Aïe... ça n'a pas l'air si simple... |
Limeng
revient, désolé : pas moyen de mettre nos vélos
dans le train ! Enfin, si... mais non... Le train a bien un compartiment
vélo (on est en Chine tout de même!), mais nous n'y
avons accès que dans les grandes villes : il nous faudrait
donc retourner à Pékin pour y charger nos bécanes
! C'est absurde, mais c'est comme ça. C'est la devise chinoise
on dirait, presque comme à la SNCF : « Tout est possible!
Enfin, ah non, finalement, pas tout ! ».
En attendant de trouver
une autre solution, nous nous demandons où poser notre tente
dans ce village où la
nuit tombe à grande vitesse. C'est le moment que choisit David
pour apparaître au milieu du cercle de curieux qui suit depuis
le début, nos aléas avec les transports chinois : David,
c'est l' illustration parfaite du plus pur gentleman anglais. Ce
citoyen britannique à la retraite a décidé de
s'occuper, en allant enseigner l'anglais en Chine... et c'est le
professeur de Limeng ! Grand, mince, ses yeux bleus, son nez fin,
ses cheveux blancs l'isolent autant que nous du reste de la foule,
et nous ramène « à la maison » en un regard.
Limeng, soulagé de voir apparaître un anglophone, lui
explique en quelques secondes la situation, son anglais approximatif étayé par
nos ajouts. David sourit, car il comprend, derrière les mots,
nos difficultés dans ce pays où nous sommes incapables
de nous exprimer. « De toute façon, il se fait tard
: il faudra voir ça demain. Vous avez un endroit où dormir
? Venez donc chez moi ! ».
Nous passerons avec lui
une excellente soirée,
avec douche chaude et British tea à la clé, of course
! Amanda est sous le charme de notre hôte, dont l'accent et
les manières exquises la replongent dans ses origines. Qu'il
est bon parfois de s'évader de l'obligatoire exotisme offert
par le voyage !
Le lendemain, David nous
remet sur la route après
quelques kilomètres avec nous sur son vélo, et nous
souhaite bonne chance pour la suite : nous allons en avoir besoin...n'ayant
pas renoncé à la possibilité d'un transport
plus rapide, nous tentons à présent l'auto-stop. Le
seul problème, qu'on découvre bien vite, c'est que
le signe du « pouce levé » est inconnu en Chine
! Et il semble que la notion même d'auto-stop soit ici inexistante...
On parvient en effet à arrêter quelques camions, mais
quand on leur explique par mime ce que l'on veut, ils restent perplexes...
et en général repartent, fuyant au plus vite ces étrangers
aux idées folles. Le pire est ce chauffeur qui semble nous
comprendre, fait « oui » de la tête avec un grand
sourire, puis démarre... et disparaît à l'horizon
!
Après la quatrième
tentative, on comprend que cela ne va pas être facile...
et qu'on perd plus de temps à arrêter les voitures
qu'à pédaler ! On se remet donc en « selle »,
déterminés malgré tout à avaler
les kilomètres.
La région traversée
n'a vraiment aucun charme, et nous avons hâte de passer à autre
chose. Entre les rares champs s'intercalent d'interminables villages « routiers » :
les maisons ne semblent être là qu'en raison de
la route. Garages, restaurants douteux, boutiques d'alimentation
mal approvisionnées, ce sont les seuls bâtiments
qui composent l'ensemble, et entre les maisons s'accumulent des
tas de gravats et détritus. Beaucoup de bâtiments
d'ailleurs, sont abandonnés et souvent en ruine, contribuant à l'accumulation
des gravats. Un spectacle peu réjouissant ! |
|
Puis
nous entrons dans une zone minière : les villages sont remplacés à présent
par des carrières de charbon, disposées sur des collines
qui nous obligent à de dures montées suivies de trop
rapides descentes. De chaque carrière s'échappent
de noirs nuages de suie fine qui recouvre notre peau d'une pellicule
noire et poussiéreuse. Les innombrables camions qui nous
doublent dans une cacophonie de battements métalliques,
sont tous chargés à ras bord d'une poudre charbonneuse
qui s'échappe à chaque chaos pour venir nous entourer
d'un épais nuage noir.
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En
quelques heures, nos poumons ont dû respirer l'équivalent
de plusieurs mois de cigarettes et quand nous nous mouchons,
c'est un mélange noir et visqueux qui apparaît
dans le mouchoir... Je dis « mouchons », car
la sinusite d'Amanda fait un retour en force, probablement
invitée par l'irritation constante des voies respiratoires
qui résulte de la pollution. Bref, un pédalage
en enfer...
Au secours, sortons
de cette région maudite ! |
A la fin de l'une de
ces journées poussiéreuses et grises, nous nous arrêtons
dans une station service pour faire le plein d'eau. L'accueil que
nous y recevons va nous remettre d'aplomb. Les deux employées
ont dû deviner à notre mine fatiguée et probablement
noire de crasse et de suie, que la journée a été dure.
Alors non seulement elles remplissent nos gourdes d'eau bouillie
et bouillante, la seule qui se boive ici, mais elles nous installent,
là, au milieu de la cour, deux bassines avec shampooing
et serviettes ! Sous le regard amusé des dizaines de taxis
qui font la queue pour l'essence, nous nous offrons donc un débarbouillage
en règle, à l'eau chaude madame ! Plus un lavage
de cheveux : à la couleur de l'eau de rinçage, on
comprend qu'on en avait grand besoin, surtout après une
journée pareille ! Pour couronner le tout, les deux demoiselles
nous offrent les petites serviettes qu'elles nous avaient prêtées,
et posent sur nos cheveux propres de belles casquettes rouges au
logo de la compagnie (Shell chinois ?). Nous repartons rutilants
de propreté sous nos casquettes, et un grand sourire aux
lèvres : finalement, les journées complètement
mauvaises, ça n'existe pas !
Comme pour symboliser
la pollution ambiante qui ne nous a pas lâchés
depuis Pékin, deux immenses cheminées d'une centrale
(nucléaire ??) attendent notre bivouac... Nous dormirons
presque à leur pied, dans une minuscule maison en construction,
abandonnée : les gravats, toujours les gravats ! Mais
si la Chine est moche, les Chinois sont adorables : avant même
que l'on ait fini de s'installer, les occupants de la maison
voisine viennent nous saluer, et déposent devant nous
une immense thermos d'eau bouillie. Bah, la nuit ne sera pas
si mauvaise, finalement ! |
|
Nous sommes tout de même
déterminés à quitter la Chine au plus vite
: au fil des kilomètres, le paysage reste gris et brumeux,
nous mouchons toujours noir, et Amanda ne se remet pas d'une rhinite-sinusite
perpétuelle qui la met KO : vivement les grands horizons
purs de la Mongolie ! Nous décidons donc, à l'approche
de la grande ville suivante que nous n'en sortirons que par un
moyen de transport plus rapide que nos vélos... C'est parti
!
Et cette fois, la chance
est avec nous : après plusieurs heures d'infructueuses tentatives
d'autostop, un chauffeur compatissant finit par appeler la police à notre
rescousse. Et eux nous conduisent... à la gare des bus,
que nous n'avions pas réussi à trouver malgré nos
imitations de bus particulièrement réussies (on trouve).
Encore mieux, ils persuadent les chauffeurs réticents que,
si si, nos vélos vont rentrer dans leurs soutes, et ne nous
laisseront que lorsque nous serons en possession de quatre beaux
billets (deux pour les vélos!) pour Erenhot, d'où nous
devrions pouvoir prendre le train pour la frontière. Et
nous voici enfin sur l'autoroute, quittant à toute vitesse
cette région infernale : youhouuuu !
Comme promis, il y a
effectivement une énorme gare à Erenhot, avec un
train pour la frontière, et cette fois, nous avons possibilité de
charger nos vélos dans le wagon spécial bagages,
le tout pour une somme dérisoire. Tout s'arrange, finalement
! A condition cependant de passer par une nuit de train plutôt
infernale, elle aussi. Nuit qui commence à une heure du
matin, heure de départ du train, et se termine le lendemain
matin à 6 heures. Nous passerons l'intervalle assis à l'étroit sur
une banquette de plastique rigide, sans possibilité de s'incliner en arrière.
Mais ce n'est pas le pire. Nous avions oublié, gâtés
par la SNCF, l'enfer des trains fumeurs. Et nous sommes assis juste à côté de
la sortie du wagon, où les fumeurs invétérés
se sont donnés rendez-vous pour ce qui nous semble être
un « défi-clope » sur cinq heures. La fumée âcre
nous étouffe et imprègne nos cheveux et habits ;
nous empêchant même de dormir quand elle devient trop
dense. Quel sale voyage ! Inutile de préciser notre état à l'arrivée à Erenhot,
hagards et les yeux rougis par la fumée. On est ravis de
descendre du train ! D'autant que l'air frais du matin semble ici
plus pur que dans les villes précédentes : on respire,
enfin !
À la sortie de
la gare, nous apercevons un visage occidental : rarissime ici !
Il s'agit d'un américain qui voyage avec une chinoise. Mais
quand il apprend que l'on veut aller en vélo jusqu'à Oulan-Bator,
il s'exclame : « mais, c'est impossible ! Je connais la région
et il n'y a pas de route après la frontière ! ».
Pas de route ? Aah, oui, mais qu'il ne s'inquiète pas, il
y a des traces de camions, et nous, ça nous suffit ! « Mais...
c'est le désert de Gobi ! vous êtes sûrs que
vous savez où vous allez ? ». On le rassure, mais
ses propos, on doit l'avouer, nous inquiètent un peu : espérons
que la « piste » soit tout de même autre chose
que du sable !
D'ailleurs... on va aller voir ça de plus près !
Après
quelques heures de pédalage en ville (seulement quelques
heures, on doit avoir fait des progrès dans nos mimes!),
nous voici munis de vivres en quantité, d'une vingtaine
de litres d'eau (ouh que c'est lourd sur les vélos!), et
de devises mongoles (yens changés au marché noir
: les banques chinoises refusent de reconnaître l'existence
financière de la Mongolie!). Ah, et on oubliait presque,
le plein de courage : nous voilà parés pour une nouvelle « traversée
du désert » ! A nous, la Mongolie !
Nos pédaleurs
vont-ils réussir à traverser ce grand désert
sans route ? Arriveront-ils à mieux se faire comprendre
en Mongolie qu'en Chine ? Amanda arrêtera-t'elle de se moucher
un jour ? vous saurez tout ça... au prochain épisode
bien sûr !
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Les petits détails du quotidien...
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Contrairement à nos attentes,
nous n'avons pas mangé tellement de riz en Chine
! Nous y avons plutôt découvert la joie de
ne pas cuisiner, en piochant au petit bonheur dans les
stands des marchands des rues. Les délices qu'ils
proposent ne coûtent presque rien et sont prêts
en un instant, tout chauds, rien que pour vous ! En revanche,
il faut oublier les légumes, les crudités,
et son régime : tout ici, ou presque, baigne dans
l'huile ! Mais si on aime les fritures, alors c'est le
paradis...
Voici quelques-unes des spécialités échantillonnées,
dont nous serions bien incapables de vous donner le nom...
-
La « pizza » frite,
ou du moins ça y ressemble : un peu comme une
pizza à pâte très fine, mais celle-ci
est frite dans l'huile d'arachide, recouverte d'un mélange
d'oignons et herbes, frit lui aussi, puis pliée
en deux pour enrober le tout et coupée en quatre
ou huit. Mais si, c'est sain, il y a des oignons ! En
tout cas, c'est plutôt nourrissant !
-
Les « dumplings » (nom
anglais) : l'équivalent des empanadas sud-américaines?
De petits chaussons de pâte fine farcis à la
viande ou aux légumes, cuits dans la friture.
Plus rarement, on en trouve aussi à la vapeur,
comme les « ravioli vapeur » des restos
chinois !
-
Les beignets
: de la pâte frite dans l'huile, le beignet basique,
quoi ! Mais option très très gras... Avec
un peu moins d'huile et un peu plus de sucre, ça
serait meilleur...
-
Notre favori
: la brochette de poisson pané ! Un carré de poisson aux herbes, pané et
frit bien sûr, enfilé sur un bâton !
Miam !
-
Le« monton » (du
moins ça se prononce ainsi) : c'est le pain chinois...cuit à la
vapeur ! Il se présente sous la forme d'une grosse
boule blanche très légère. L'intérieur
est presque mousseux en raison de la densité de
petites bulles d'air. C'est sans goût et un peu
caoutchouteux, mais certains sont fourrés avec
des légumes rapés (carotte, oignons, choses
indéfinissables), et là c'est plutôt bon
! Notre petit-déjeuner préféré !
(pour une fois, pas d'huile!)
-
Le chuong
: notre premier essai gastronomique asiatique ! (voir
le chapitre sur Hong-Kong)
-
Les brochettes
de scorpions vivants et de trucs à tentacules
: voir aussi dans nos récits
- Les soupes chinoises : ici, les fast
food ne servent pas de hamburger (sauf les inévitables
marques américaines que tout
le monde connaît) mais des immenses soupes plutôt bonnes
pour des restos bas de gamme. Elles débordent de ces nouilles
chinoises faites à base de farine de riz (un peu gluantes),
de bouillon parfumé, et selon les goûts de morceaux de viande,
d'oignons, de champignons, de blanc d'oeuf, d'algues étranges
et autres éléments flottants, inidentifiables. Chécho
mais chébon !
Bon, nous avons un peu
exagéré au niveau du manque
de fruits et légumes : il n'y en a pas dans les stands des
rues, mais au marché nous en avons trouvé en masse,
notamment des pastèques juteuses et... des cerises ! Pas
données, mais délicieuses : ça nous a rappelé la
France !
Mentionnons pour finir nos épiques démêlés
avec les idéogrammes :
- Au supermarché : « tu crois que c'est du lait ? non à mon
avis c'est du savon ! »... ce qui nous a amené à acheter
des assaisonnements ultra-épicés pour nos pâtes...
dont la moitié s'est retrouvée à la poubelle
!
- Au restaurant : « Il n'y a pas de carte avec des dessins
? Non, mais l'assiette du voisin a l'air bonne : on prend pareil
? ou alors tu essaies de mimer des brochettes d'agneau... mais je
ne te connais pas ! »
Attention, à notre humble avis cette liste n'est absolument
pas représentative de la gastronomie chinoise : chaque région
semble avoir ses spécialités bien distinctes des voisines,
et nous n'avons testé que les solutions pour très,
très petit budget. A quand un nouveau séjour pour en
goûter plus?...
-
le départ des parents
d'Olivier...
-
notre
illettrisme instantané et l'incapacité à se
faire comprendre : assez drôle au début, mais
très frustrant quand il s'agit de choses importantes
ou urgentes...
-
les formalités ennuyeuses et coûteuses (en
temps comme en argent) des visas, chinois et mongol
-
l'incompétence royale des hôtesses d'accueil
de l'aéroport, des comptoirs mal dénommés « Tourist
Information », et des guichetières des postes
(nous enverrons nos cartes postales de la Grande Muraille...
de Mongolie !)
-
l'aide
inutile, voire
désastreuse imposée
par certains chinois : décidés à trouver
une réponse à la question qu'on leur pose alors
qu'ils l'ignorent, il vont soit passer dix minutes à nous
suggérer des solutions impossibles, soit nous donner
carrément de fausses indications : tout plutôt
que d'avouer leur ignorance !
-
la
nuit blanche
très inconfortable dans le train
fumeur pour la frontière
-
les routes
polluées, laides, cacophoniques et charbonneuses
-
la brume
permanente qui
nous
cache l'horizon
et dévore
le ciel
-
le rhume/allergie
interminable
d'Amanda
-
l'échec flagrant de l'autostop : « nous n'en
sortirons jamais ! »
-
la balade en
amoureux entre les gratte-ciels de Hong-Kong
-
la découverte en aveugle de la gastronomie locale
-
le retour sur
nos chères bécanes !
-
la visite de
Cité Interdite
-
la découverte de la Grande Muraille : inoubliable !
-
l'amabilité de tous les chinois rencontrés
-
la soirée passée avec David
-
le lavage public à la station service, dans les rires
et la bonne humeur
- l'arrivée à la frontière
: nos premières goulées d'air pur !
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Un bilan tout de même
mitigé : nous l'avouons, la Chine ne nous a pas séduits, à l'exception
de ses merveilles architecturales. Nous en garderons surtout le
souvenir enfumé de ses routes polluées et trop bruyantes.
Mais attention : nous sommes persuadés que ce petit passage
dans un si grand pays ne nous a pas permis de l'apprécier à sa
juste valeur. Nous avons finalement hâte d'y retourner, pour
en découvrir les autres beautés! Et nous serons ravis
de recevoir les messages virulents des amoureux de la Chine, nous
assurant que ce merveilleux pays recèle des trésors à découvrir
!
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