Globicyclette

à Hong-Kong puis en Chine

 

Globicyclette et les idéogrammes!

 

Amis voyageurs, bonjour !

Envie d'un peu d'exotisme ? de découvrir des régions étranges où l'on ne comprend personne ? de manger des plats à la composition inconnue, voire douteuse ? de déchiffrer des panneaux où l'alphabet que l'on connait n'est plus d'aucune utilité ? Alors venez pédaler avec nous, car nous vous emmenons sur un nouveau continent, le plus mystérieux pour nous occidentaux : Globicyclette part à la découverte de l'Asie !

Et nous commençons en beauté, par ce pays qui fait pas mal parler de lui en ce moment, pas toujours en bien d'ailleurs : la Chine ! Fait-il bon être français en Chine en ce moment, nous demandaient des amis il y a quelques jours ? Le pays est-il aussi pollué qu'on nous le dit ? Les Chinois aussi serviables que le veut leur réputation ? Allons voir ça de plus près...

 

25 - 27 mai : la Chine?? Hong-Kong d'abord!

 

Bon, on a dit la Chine, mais on va commencer par vous emmener dans un coin assez particulier du monde : Hong-Kong est pour nous un passage obligatoire, car c'est le seul endroit où nous pouvons obtenir rapidement nos visas pour la Chine.

C'est donc pour Hong-Kong que nous nous envolons, quittant la Nouvelle Zélande, après un mois fabuleux de découvertes en famille au pays des Kiwis. Mais ce n'est pas que la Nouvelle-Zélande que nous quittons : l'heure des séparations a sonné, et nous laissons derrière nous les parents d'Olivier qui rentrent en France. Les adieux sont difficiles car nous ne les reverrons probablement pas avant notre retour, prévu en juillet 2009.

C'est donc le cœur bien gros que nous débarquons dans le terminal de l'aéroport de Hong-Kong, et nostalgie et fatigue priment sur l'excitation d'arriver sur un nouveau continent. D'autant que pour le moment, seules de navrantes formalités administratives nous attendent : ça et les transports aériens font partie des moments les moins drôles du voyage, mais il faut bien y passer pour continuer nos gais pédalages !

Pour simplifier les choses, nous décidons de rester dans l'aéroport, particulièrement propre et accueillant, ce qui nous évite de déballer vélos et sacoches pendant ces quelques jours de transit. Nous nous trouvons donc un coin relativement calme où passer les trois nuits à venir et découvrons avec joie que l'aéroport possède un système de Wifi gratuit : chouette, on va pouvoir surfer sur le web pendant les longues heures d'attente à venir ! et après avoir visité des toilettes géantes et immaculées, on décerne illico à Hong-Kong la palme du meilleur aéroport de notre voyage.

C'est donc de ce nouveau camp de base qu'Amanda part à l'assaut de la machinerie administrative chinoise, laissant Olivier au tri des mails et à l'interminable couture des trous de nos sacoches, qui se multiplient sournoisement quand on ne les regarde pas.

Après pas mal de difficultés et toute une journée d'errances entre des buildings géants, elle parvient à trouver son chemin dans Hong-Kong, et revient avec une bonne nouvelle : mission accomplie, les visas seront prêts demain soir ! Ce qui nous laisse une journée entière pour jouer les touristes dans la ville.

Laissant nos vélos à la consigne (Philéas et Heïdi ont horreur des grandes villes), nous partons donc visiter cette ville ultramoderne.

C'est une forêt de gratte-ciel qui nous attend, au sommet de laquelle trône l'immense........... building, qui ressemble beaucoup à la tondeuse d'Olivier, debout !

Nous nous faufilons entre les tours immenses et les avenues au trafic intense et bruyant. Ici, les rues ne se traversent ni ne se longent. Le piéton est cantonné dans des couloirs qui lui sont réservés et passent, comme des ponts, de building en building. L'ensemble fournit un effet très futuresque, à l'image des villes à étages du film « Le cinquième élément ». Dans les tours, des centres commerciaux proposent des produits de luxe (bijoux, électronique, habits de créateurs) à des passants en costume-cravate, et au-dessus, les immenses bureaux et toutes les entreprises multinationales connues fourmillent du travail des bureaucrates. De l'extérieur, les buildings fournissent un tableau presque surréaliste de miroirs bleutés ou orangés dans lesquels ils se reflètent les uns les autres. Hong Kong est une ville qui se visite la tête en l'air !

Nous quittons cet univers de luxe et de bureaux pour aller voir ce qui se passe là, en bas, dans la rue. Ici, c'est l'Asie que l'on trouve enfin. Les enseignes lumineuses aux couleurs criardes, toutes en idéogrammes, de minuscules boutiques d'un peu tout, manucure, électronique, nourriture, chaussures, et même d'étranges pharmacies qui proposent des produits séchés dont on n'ose chercher l'origine.

Plus loin, une petite rue très pentue est envahie de minuscules stands qui vendent du bric-à-brac : bijoux de plastique, cordonnerie, clés, produits de beauté, vêtements d'enfants, etc....

Deux mondes à des lieues l'un de l'autre cohabitent ainsi, seulement séparés par les vapeurs issues des pots d'échappement...

Le soir, nous voici de retour à l'aéroport, visas en poche et crevés par cette longue journée de tourisme à pied (c'est qu'on n'a plus l'habitude, nous!). Il n'y a plus qu'à convaincre une fois de plus les hôtesses que nos vélos sont des bagages comme les autres (facile cette fois, seulement vingt minutes d'explications, trois patronnes de convoquées, et deux conférences au sommet), et nous voici prêts à prendre l'avion pour Pékin !

 

 

28 mai - 3 juin : Globicyclette chez les pékinois

 

Le 28 au matin, nous atterrissons donc en République Populaire de Chine.

Nos plans, à l'origine, étaient de nous rendre avec le vélo à Pékin, à 40 km au sud de l'aéroport. Mais après consultation de nos cartes, on réalise que la route pour la Mongolie passe juste à côté de l'aéroport, ce qui transforme notre tour à Pékin en un aller-retour. On décide donc de ne pas perdre deux jours de pédalage et de ne pas s'encombrer des vélos en ville : nous allons les laisser à la consigne une fois de plus.

C'est donc « seulement » avec nos six sacoches (trop cher en consigne) que nous prenons le bus pour Pékin. Mais nous découvrons vite que le moindre geste, ici, est compliqué : personne ne parle (correctement) anglais ! Et tout est en idéogrammes. Impossible de se faire comprendre. Les Chinois semblent particulièrement timides, ne nous regardent pas dans les yeux, mais n'admettront jamais qu'ils n'ont pas compris : à la place, ils disent « oui » ! même quand c'est non ! exaspérant...

Mais comme souvent dans les moments difficiles, un ange vient à notre secours. Celui-ci s'appelle Steeve, enfin, de son nom anglais, et il fait une thèse aux États-Unis. Voyant notre désarroi alors qu'on essaie de demander quelques informations (la consigne ? le bus pour Pékin ?) à l'une de ces multiples, mais totalement inutiles, «hôtesses d'information », il vient à l'aide : « je peux faire l'interprète si vous voulez ». Alléluia ! Il rentrait chez lui, mais il va prendre le temps de nous accompagner à la consigne, de nous aider à faire passer les vélos au scanner, et prend le bus avec nous. Il ne sera satisfait que lorsqu'il nous aura accompagné jusqu'aux portes de notre auberge de jeunesse : béni soit-il, on ne s'en serait jamais sortis !

Il négocie, à l'arrivée du bus, avec deux minuscules « motos taxi », et nous voilà entassés avec toutes nos affaires à l'arrière de ces petits cubes de moins d'1 m de large, à l'assaut des rues pékinoises. Quel trajet ! Nos motos taxi empruntent les immenses couloirs à vélo des avenues, se faufilant à toute vitesse dans la dense circulation, avec autant d'impunité et d'audace que les pires chauffeurs de taxi marseillais.

Mais Steeve a su leur expliquer correctement l'emplacement de notre auberge et nous y voilà après 15 minutes de conduite furieuse. « Je dois y aller maintenant, les taxis sont payés, appelez-moi sur mon portable si vous avez besoin de quoi que ce soit : bienvenue en Chine ! ». Adorable Steeve, qui nous réconcilie avec les Chinois : merci !

Nous pouvons enfin rattraper nos mauvaises nuits en aéroport dans de vrais lits, luxe incomparable pour nous !

C'est donc en pleine forme que l'on part à l'assaut de la capitale. Car nous ne sommes pas venus à Pékin que pour jouer les touristes : le but du jour, trouver notre vaccin de rappel contre l'encéphalite à tiques qui sévit en Mongolie. Nous avons déjà eu deux injections de «TICOVAC » à M0, M3 et il nous faut à présent le M12. En Europe, rien de plus facile : le TICOVAC est disponible en pharmacie, sans ordonnance. Mais de ce côté-ci du monde, c'est une autre histoire...

Premier problème : trouver une pharmacie : aie aie aie ! Ici, pas d'enseigne avec une croix verte qui clignote ! et surtout, tous les noms sont en idéogrammes... Pas grave, nous allons demander aux passants. Heu... en chinois ? car ils parlent très peu l'anglais, et même lorsqu'ils comprennent la question, c'est nous qui ne comprenons pas la réponse... Mais le plus souvent, ils répondent juste « Yes, yes ! » sans donner la moindre indication, mais avec un grand sourire. Ce qui bien sûr, a tendance à irriter un tant soit peu nos esprits occidentaux cartésiens... Bref, nous errons sans parvenir au moindre résultat. Quand soudain... là, en face, une croix rouge ! Amanda raisonne : soit c'est un hôpital, soit c'est des Suisses, et dans ce cas, eux parleront anglais et pourront nous aider ! Bingo, c'est bien un hôpital !

Chance pour nous, nous y trouvons même un(e) docteur qui parle un peu l'anglais. Après un bon quart d'heure de « dessinez c'est gagné », il semble que l'on ait réussi à se faire comprendre. Enfin, presque : «Aah! Vous avez été mordus par un chien ? ». Soupir... Mais quelques griffonnages de tiques plus loin, l'idée est comprise : « je vois. Ce n'est pas ici qu'il faut aller ». Zut. Mais où, alors ? Mais la docteur a bien compris que cela nous serait difficile de trouver par nous-mêmes : « ne vous inquiétez pas, je vous y conduis». On est épatés : elle laisse tout tomber au milieu de sa matinée pour aider deux touristes bizarres ? Personne en France n'aurait jamais fait autant...
Elle nous accompagne donc au... Centre de prévention et de contrôle des maladies : aah ! voilà qui rime un peu plus avec vaccin...
Mais après une vingtaine de minutes de recherches avec un autre docteur, elles doivent s'avouer vaincues : le vaccin n'est pas disponible en Chine ! Zut alors... On n'a plus trop le choix, il va nous falloir éviter les tiques et supposer que les deux injections précédentes suffiront... Bon, rassurez-vous quand même, avec une probabilité de moins d'1% d'être gravement touchés en cas de morsure contaminée, on ne prend pas tant de risques que cela.

Suite des formalités à régler au plus vite : de nouveaux visas à faire faire, pour la Mongolie cette fois ! (le passage de frontières en Asie nous posera bien plus de problèmes qu'en Amérique du Sud : il est loin, le temps où nous traversions la frontière Chili-Argentine trois fois par semaine !).

Et comme pour le vaccin, cette nouvelle mission nous emmène faire des mimes dans les rues pékinoises, sous le regard plutôt ébahis des chinois que nous sollicitons (vous avez déjà essayé, vous, de mimer le métro??). Mais comme toujours, nous finissons par arriver à nos fins, ici trouver la station de métro, ne pas s'y perdre, descendre à la bonne station, reprendre le métro car ce n'était pas la bonne station, trouver l'embassade de Mongolie, trouver la banque où payer les exhorbitants frais consulaires, comprendre quand récupérer nos passeports, reprendre le métro pour rentrer, et puis dans l'autre sens car ce n'était encore pas la bonne station : et voilà, mission accomplie!

En attendant le retour de nos passeports, nous pouvons enfin visiter un peu la ville (autrement qu'en se perdant dans le métro). Nous partons donc photographier le très beau « temple du paradis », où les empereurs des dynasties Ming et Qing imploraient les Dieux de leur donner de bonnes récoltes.

On traverse des centaines de mètres de parc parfaitement entretenu (un jardinier tous les 50 m !), pour arriver à des bâtiments aux toits de pagode, tout en bois peint. Dans des corridors extérieurs ombragés, des groupes de pékinois jouent de bizarres instruments, chantent, jouent à la balle ou aux dames chinoises. Dans un coin, un vieil homme est le sosie du sage asiatique que l'on voit dans tous les films. Visage fripé par l’âge, longue barbichette grise, pommettes saillantes, il fait tourner dans sa main deux de ces boules zen asiatiques relaxantes.

Le point central du site est une construction cylindrique immense, qui domine le site : le « temple » lui-même. Un panneau proclame fièrement : « la plus grande construction circulaire en bois de toute la Chine ». Mouais.

Mais c'est vrai qu'il en impose, avec ses couleurs vives et ses immenses colonnes. On circule de pagode en pagode, admirant les peintures sur les poutres et le travail minutieux de chaque détail. Par terre, d'immenses esplanades de marbre ajoutent à la grandeur de l'ensemble.

Seuls nos pieds sont mécontents : après avoir marché tous ces kilomètres en sandales rigides de vélo, ils souffrent le martyre et c'est en boitillant qu'on finit la visite : c'était bien joli !

Visite suivante : l'incontournable « Cité Interdite », bien sûr ! Devant la cité, la Place Tian'an Men, toute pavée de marbre blanc et resplendissante sous le chaud soleil pékinois.

Malgré l'heure matinale, elle est déjà envahie par les touristes, le plus souvent en groupes présidés par un guide portant un petit drapeau. On est aussi impressionnés par le nombre d'uniformes : l'armée est partout et des pelotons de quatre ou cinq gardes sillonnent sans repos la place, dans tous les sens. On dirait que le gouvernement n'a aucune envie d'une seconde révolution étudiante ! Au pied du drapeau chinois, face au gigantesque portrait du président Mao qui orne la porte de la « cité », trois gardes veillent. Deux sont, à l'image des soldats de sa Majesté, totalement immobiles sous le cagnard. Le troisième arpente inlassablement les quatre côtés du carré « protégeant » le drapeau, d'un pas militaire parfait. Dire que nous osons nous plaindre de nos pieds !
Quelques centaines de mètres plus loin, nous voilà donc à l'entrée de la cité, sous le portrait immense et accompagnés de hordes de touristes. On est loin de l'époque où seul l'empereur et sa suite pouvait franchir les vénérables murs !
Le pavillon d'entrée, comme tout le reste, est imposant et avant même d'acheter nos billets, nous traversons une cour immense et pavée, sur les côtés de laquelle trônent de belles pagodes de bois peint, très semblables à celles du temple du paradis. Les tickets achetés, nous voilà munis d'un plan... tout en chinois (on commence à s'y faire !), et surtout de l'autorisation de visiter la suite : que c’est grand ! lumineux, majestueux, coloré, les toits dorés des pagodes brillant sous le soleil de plomb.

Presque tout est dans un état impeccable, mais on n’a nul besoin de voir la peinture s'écailler pour sentir le poids de l'histoire de ces lieux (construction vers 1420, tout de même !). Nous admirons aussi les terrasses et escaliers de marbre, décorés de dragons-gargouilles ou de bas-reliefs somptueux. Devant la plupart des entrées, les deux mêmes statues de lions montent la garde : à gauche (en regardant la porte), une femelle joue avec un lionceau qui disparaît presque sous son immense patte. À droite, le mâle, féroce, a les griffes posées sur un globe. Sans guide, nous en ignorons la signification : il faudra que l'on se renseigne par la suite !

La cité est véritablement immense et il nous faudra la journée pour la parcourir, et encore, pas intégralement ! Car de part et d'autre de ces imposantes esplanades, c'est effectivement une véritable petite ville qui s'étend, avec des dizaines de pavillons séparés par d'étroites ruelles bordées de murs d'un beau rouge-ocre.
Et chaque « pavillon » est une pagode magnifique, posée au milieu d'une belle cour décorée. On y imagine la vie oisive des concubines, marchant à petits pas sur ses dalles blanches dans leurs plus belles tuniques... Un retour dans un passé mystérieux que l'on ne peut que supposer... la cité interdite a de quoi laisser à la fois admiratif et songeur...

Affamés par cette nouvelle journée de marche, nous décidons de dîner aux échoppes d'une rue au nom évocateur (en anglais du moins) : « Snack Street ». La rue bouillonne d'une joyeuse animation nocturne, renforcée par les néons multicolores des stands et les cris attrape-touriste des éternels vendeurs de souvenirs. Nous y échantillonnons les snacks locaux : maïs grillé au miel, étranges pizzas très fines remplies d'oignons verts puis frites à l'huile de cacahuète, beignets de fruits au miel, brochettes de fruits façon pomme d'amour, brochettes diverses de viandes inconnues, avec ou sans tentacules, noix de coco fraîches avec paille, et on en passe.

Mais ce que nous n'avons pas le courage de goûter c'est le point culminant de la rue : des brochettes de scorpions ! On regarde, absolument fascinés, les pauvres bestioles encore vivantes se tordre lentement sur des piques en bois sur lesquelles on les a empalées par six. Brr! On voit une mère en acheter et les donner à sa fille de cinq ans : oh là là! serait-ce une friandise ? Nous n'avons pas pu voir si la brochette a été préalablement cuite (et les scorpions tués) avant d'être vendue : on l'espère...

Le temps de se remettre de nos agapes douteuses (juste deux jours d'indigestion pour Olivier, qui n'aurait vraiment pas dû finir cette brochette de tentacules...), et nous récupérons deux beaux visas Mongols : nous voici fin prêts pour entamer notre pédalage en Orient !

 

4 - 6 juin : rhume et Grande Muraille

 

Nous revoici donc à l'aéroport, où nos vélos attendent sagement à la consigne. Voilà trop longtemps que nous les avions laissé tomber. Heureusement, ils ne sont pas rancuniers, et leurs pédales accueillent avec une joie impatiente nos petits petons : youpi, on est enfin de nouveau sur les routes ! Avec, pour fêter notre retour au pédalage, un soleil de plomb : nous redécouvrons le plaisir de pédaler en short et sandales...

Contrairement à nos inquiétudes, la sortie de l'aéroport se passe « comme sur des roulettes ». A-t-on déjà mentionné qu'à Pékin et alentours, tout semble être fait pour le bonheur du cycliste ? dans Pékin même, nous avions été impressionnés par la largeur des voies réservées aux cyclistes : au moins le tiers de la voix totale ! Soit près de 5 m dans les grandes avenues. Il faut dire que la ville est le royaume du vélo : il y en a partout ! Devant les immeubles, des parkings réservés aux vélos en abritent des centaines, souvent très primitifs (pas de vitesses, chaîne rouillée, selle du siècle dernier), mais fonctionnels. Et comme tout le monde part travailler en vélo, il en est de même... pour les employés de l'aéroport !

Il y a donc une superbe voie cyclable qui part de l'aéroport, le traverse même : à un moment, nous passons sous un pont au-dessus duquel roule... un avion ! Nous décidons que l'aéroport de Pékin est probablement celui au monde où il est le plus facile de sortir à vélo.
Nous voici donc sur nos premières routes chinoises. Même si nous savourons le plaisir d'une route rien qu'à nous, le pédalage n'est tout de même pas fabuleux : trafic intense, bruyant, camions vrombissants, air moite et pollué : on a vu mieux... et on comprend les quelques cyclistes pékinois qui pédalent avec un masque de coton sur le visage. Nous roulons sur l'équivalent d'une nationale, et les villages succèdent aux villages, sans vraiment de zones de campagne entre eux. Les villages eux-mêmes ne sont pas bien beaux : beaucoup d'habitations sont vides ou en ruines, et le bord de la route est jonché de gravats et détritus.

Où que nous nous arrêtions, un attroupement se forme en quelques secondes autour de nos vélos. Les gens n'hésitent pas à arrêter leur voiture et en sortir juste pour regarder ces drôles de touristes. D'autres interrompent carrément leur travail et sortent de leur boutique pour jouer les badauds : nous voici redevenus des attractions publiques ! Mais l'avantage, par rapport à l'Amérique du Sud, c'est que la barrière du langage nous maintient dans un bienheureux silence : plus besoin de répéter 100 fois les mêmes explications ! On répond tout de même au hasard des questions : « France ! » « Beijing ! » « Mongoa! » « Fangoa! » (On a réussi à capter la traduction des deux pays...).

Dans tous les cas, nous avons toujours droit à des sourires et (du moins on pense qu'il s'agit de ça) des encouragements pour la suite : ça fait toujours plaisir !

En dépit de ses promesses des premières heures de pédalage, le soleil n'est malheureusement pas toujours au rendez-vous. Ou plutôt, il est dissimulé quasiment en permanence derrière une brume tenace, et nous pédalons dans la grisaille. Difficile de dire si c'est juste le fait du climat ou bien plutôt la pollution, mais cela n'a rien de vraiment fantastique. Pour aggraver le tout, Amanda enchaîne les allergies, qui ne tardent pas à se transformer en une belle promesse de sinusite carabinée. Ouhh, ce n'est pas la grande forme !

Mais la Chine a décidé de nous éblouir autrement que par son climat et ses villages : Après une matinée de morne pédalage, rythmée par le vrombissement des camions, on arrive dans le début des montagnes, comme l'indique obligeamment un grand panneau routier : attention, ça va monter ! Malgré la brume, le paysage devient plus joli, et nous poussons sur nos pédales entre d'impressionnantes montagnes aux courbes douces, recouvertes d'une abondante forêt verte. Et soudain... là, sur une crête, mais... c'est la Grande Muraille ! Fidèle à son image de carte postale, elle s'étend de crête en crête comme un long et délicat serpent blanc, noyé dans le brouillard.

Bien entendu, la visite est incontournable. Chance pour nous, la brume aujourd'hui semble moins épaisse, et disparaît même au fil des heures, dévoilant une muraille qui s'étend de colline en colline, interminablement. Nous allons y passer la plus grande partie de la journée, longeant les creux et les bosses de ce grand ruban qui moule l'arrondi des collines. Ici, l'homme n'a pas creusé de tranchées à travers la nature, mais en a respecté et épousé les formes. L'ensemble donne une impression d'harmonie et de majesté qui justifie la célébrité de cette merveille du monde.

Le plus souvent, des marches permettent de gravir les parties ascendantes de la muraille. Mais parfois, le sol est simplement incliné... selon une pente indécente pour nos habitudes d'occidentaux ! À monter, va encore, mais à descendre... Heureusement qu'il y a une rampe où s'accrocher. On voit ainsi des files de touristes maladroitement agrippés aux rampes, essayant, genoux fléchis, de descendre sans glisser ! Le pire est tout de même le cas de ces demoiselles qui n'avaient pas prévu que la visite de la Grande muraille est en fait une randonnée : les voilà bien encombrées, avec leurs minijupes et leurs talons ! Il y en a même une qui a une ombrelle...
Amanda, elle, n'a pas de talons hauts, mais livre une dure bataille contre un rhume carabiné... Assommée par la crève, elle peine à chaque marche, mais grimpe quand même : rhume ou pas, ce n'est pas tous les jours qu'on escalade la Grande Muraille ! Nous passons de longues heures à arpenter, fascinés, les ondulations interminables de ce monument.

À l'inverse des constructions normales, les briques ici ont été toutes déposées parallèlement au sol, peu importe son inclinaison ! Et c'est cette disposition particulière qui amène l'impression que la muraille ondule... Nous sommes frappés par la bonne conservation et l'alignement soigné des pavés, murs et marches. Les milliers de passages ont poli les pierres, et par endroits le sol est creusé d'un sillon laissé par les pas. Après presque 400 m de dénivelé, la vue est impressionnante, malgré la brume qui recouvre l'ensemble. La muraille s'étend sur des kilomètres, serpentant le long des crêtes.

Et puis c'est l'heure de descendre ces marches séculaires pour nous remettre en route. Malgré la foule qui devient de plus en plus dense avec les heures, nous avons vraiment apprécié cette petite pause touristique : la Muraille a de quoi impressionner les plus blasés !

 

 

6 - 10 juin : pollution, camions, charbon... le côté obscur de la Chine.

 

Après ces visites touristiques, il nous faut à présent poursuivre notre pédalage vers le Nord, direction : la frontière Mongole. Nous avons un peu moins de deux mois pour rejoindre puis traverser la Mongolie, et arriver en Russie, où nous attend le premier août une éclipse totale de soleil... Nous déployons les cartes et comptons les kilomètres : avec le rhume d'Amanda qui ralentit notre pédalage, les problèmes de visa à Pékin, et notre retard à la base, notre progression ne nous permettra pas d'arriver en Russie à temps pour l'éclispe.

Et cette région-ci de la Chine, avec cette grosse autoroute que nous devons longer sur des dizaines de kilomètres dans le bruit et les gaz d'échappement des camions, serait la candidate idéale pour un transport «accéléré » : essayons !
Depuis notre départ de Pékin, nous longeons aussi le chemin de fer qui va jusqu'en Mongolie. Le train nous semble donc une bonne solution : il n'y a plus qu'à trouver la gare dans le prochain village que nous atteignons.

Ah... zut... nous avions oublié qu' ici, poser une question est une tâche particulièrement compliquée. Heureusement pour nous, dans la foule de curieux qui s'est (comme toujours) assemblée en quelques secondes autour de nos vélos, il y a Limeng.

Et Limeng, jeune étudiant débrouillard, parle anglais ! enfin, pas comme les autres, dirons-nous, qui « parlent » anglais mais qu'on ne comprend absolument pas. Limeng, lui, on le comprend, et il semble-nous comprendre aussi : hourra ! Et ce qui est fondamental, c'est qu'il est décidé à tout faire pour nous aider, comme d'ailleurs beaucoup des Chinois que nous avons croisés (parfois à notre grand désespoir : rien de pire qu' une « aide » est inutile !). Il nous accompagne donc carrément jusqu'à la station de train, puis par négocier avec la vendeuse de billets. Aïe... ça n'a pas l'air si simple...

Limeng revient, désolé : pas moyen de mettre nos vélos dans le train ! Enfin, si... mais non... Le train a bien un compartiment vélo (on est en Chine tout de même!), mais nous n'y avons accès que dans les grandes villes : il nous faudrait donc retourner à Pékin pour y charger nos bécanes ! C'est absurde, mais c'est comme ça. C'est la devise chinoise on dirait, presque comme à la SNCF : « Tout est possible! Enfin, ah non, finalement, pas tout ! ».

En attendant de trouver une autre solution, nous nous demandons où poser notre tente dans ce village où la nuit tombe à grande vitesse. C'est le moment que choisit David pour apparaître au milieu du cercle de curieux qui suit depuis le début, nos aléas avec les transports chinois : David, c'est l' illustration parfaite du plus pur gentleman anglais. Ce citoyen britannique à la retraite a décidé de s'occuper, en allant enseigner l'anglais en Chine... et c'est le professeur de Limeng ! Grand, mince, ses yeux bleus, son nez fin, ses cheveux blancs l'isolent autant que nous du reste de la foule, et nous ramène « à la maison » en un regard. Limeng, soulagé de voir apparaître un anglophone, lui explique en quelques secondes la situation, son anglais approximatif étayé par nos ajouts. David sourit, car il comprend, derrière les mots, nos difficultés dans ce pays où nous sommes incapables de nous exprimer. « De toute façon, il se fait tard : il faudra voir ça demain. Vous avez un endroit où dormir ? Venez donc chez moi ! ».

Nous passerons avec lui une excellente soirée, avec douche chaude et British tea à la clé, of course ! Amanda est sous le charme de notre hôte, dont l'accent et les manières exquises la replongent dans ses origines. Qu'il est bon parfois de s'évader de l'obligatoire exotisme offert par le voyage !

Le lendemain, David nous remet sur la route après quelques kilomètres avec nous sur son vélo, et nous souhaite bonne chance pour la suite : nous allons en avoir besoin...n'ayant pas renoncé à la possibilité d'un transport plus rapide, nous tentons à présent l'auto-stop. Le seul problème, qu'on découvre bien vite, c'est que le signe du « pouce levé » est inconnu en Chine ! Et il semble que la notion même d'auto-stop soit ici inexistante... On parvient en effet à arrêter quelques camions, mais quand on leur explique par mime ce que l'on veut, ils restent perplexes... et en général repartent, fuyant au plus vite ces étrangers aux idées folles. Le pire est ce chauffeur qui semble nous comprendre, fait « oui » de la tête avec un grand sourire, puis démarre... et disparaît à l'horizon !

Après la quatrième tentative, on comprend que cela ne va pas être facile... et qu'on perd plus de temps à arrêter les voitures qu'à pédaler ! On se remet donc en « selle », déterminés malgré tout à avaler les kilomètres.

La région traversée n'a vraiment aucun charme, et nous avons hâte de passer à autre chose. Entre les rares champs s'intercalent d'interminables villages « routiers » : les maisons ne semblent être là qu'en raison de la route. Garages, restaurants douteux, boutiques d'alimentation mal approvisionnées, ce sont les seuls bâtiments qui composent l'ensemble, et entre les maisons s'accumulent des tas de gravats et détritus. Beaucoup de bâtiments d'ailleurs, sont abandonnés et souvent en ruine, contribuant à l'accumulation des gravats. Un spectacle peu réjouissant !

Puis nous entrons dans une zone minière : les villages sont remplacés à présent par des carrières de charbon, disposées sur des collines qui nous obligent à de dures montées suivies de trop rapides descentes. De chaque carrière s'échappent de noirs nuages de suie fine qui recouvre notre peau d'une pellicule noire et poussiéreuse. Les innombrables camions qui nous doublent dans une cacophonie de battements métalliques, sont tous chargés à ras bord d'une poudre charbonneuse qui s'échappe à chaque chaos pour venir nous entourer d'un épais nuage noir.

En quelques heures, nos poumons ont dû respirer l'équivalent de plusieurs mois de cigarettes et quand nous nous mouchons, c'est un mélange noir et visqueux qui apparaît dans le mouchoir... Je dis « mouchons », car la sinusite d'Amanda fait un retour en force, probablement invitée par l'irritation constante des voies respiratoires qui résulte de la pollution. Bref, un pédalage en enfer...

Au secours, sortons de cette région maudite !

A la fin de l'une de ces journées poussiéreuses et grises, nous nous arrêtons dans une station service pour faire le plein d'eau. L'accueil que nous y recevons va nous remettre d'aplomb. Les deux employées ont dû deviner à notre mine fatiguée et probablement noire de crasse et de suie, que la journée a été dure. Alors non seulement elles remplissent nos gourdes d'eau bouillie et bouillante, la seule qui se boive ici, mais elles nous installent, là, au milieu de la cour, deux bassines avec shampooing et serviettes ! Sous le regard amusé des dizaines de taxis qui font la queue pour l'essence, nous nous offrons donc un débarbouillage en règle, à l'eau chaude madame ! Plus un lavage de cheveux : à la couleur de l'eau de rinçage, on comprend qu'on en avait grand besoin, surtout après une journée pareille ! Pour couronner le tout, les deux demoiselles nous offrent les petites serviettes qu'elles nous avaient prêtées, et posent sur nos cheveux propres de belles casquettes rouges au logo de la compagnie (Shell chinois ?). Nous repartons rutilants de propreté sous nos casquettes, et un grand sourire aux lèvres : finalement, les journées complètement mauvaises, ça n'existe pas !

Comme pour symboliser la pollution ambiante qui ne nous a pas lâchés depuis Pékin, deux immenses cheminées d'une centrale (nucléaire ??) attendent notre bivouac... Nous dormirons presque à leur pied, dans une minuscule maison en construction, abandonnée : les gravats, toujours les gravats ! Mais si la Chine est moche, les Chinois sont adorables : avant même que l'on ait fini de s'installer, les occupants de la maison voisine viennent nous saluer, et déposent devant nous une immense thermos d'eau bouillie. Bah, la nuit ne sera pas si mauvaise, finalement !

Nous sommes tout de même déterminés à quitter la Chine au plus vite : au fil des kilomètres, le paysage reste gris et brumeux, nous mouchons toujours noir, et Amanda ne se remet pas d'une rhinite-sinusite perpétuelle qui la met KO : vivement les grands horizons purs de la Mongolie ! Nous décidons donc, à l'approche de la grande ville suivante que nous n'en sortirons que par un moyen de transport plus rapide que nos vélos... C'est parti !

Et cette fois, la chance est avec nous : après plusieurs heures d'infructueuses tentatives d'autostop, un chauffeur compatissant finit par appeler la police à notre rescousse. Et eux nous conduisent... à la gare des bus, que nous n'avions pas réussi à trouver malgré nos imitations de bus particulièrement réussies (on trouve). Encore mieux, ils persuadent les chauffeurs réticents que, si si, nos vélos vont rentrer dans leurs soutes, et ne nous laisseront que lorsque nous serons en possession de quatre beaux billets (deux pour les vélos!) pour Erenhot, d'où nous devrions pouvoir prendre le train pour la frontière. Et nous voici enfin sur l'autoroute, quittant à toute vitesse cette région infernale : youhouuuu !

Comme promis, il y a effectivement une énorme gare à Erenhot, avec un train pour la frontière, et cette fois, nous avons possibilité de charger nos vélos dans le wagon spécial bagages, le tout pour une somme dérisoire. Tout s'arrange, finalement ! A condition cependant de passer par une nuit de train plutôt infernale, elle aussi. Nuit qui commence à une heure du matin, heure de départ du train, et se termine le lendemain matin à 6 heures. Nous passerons l'intervalle assis à l'étroit sur une banquette de plastique rigide, sans possibilité de s'incliner en arrière. Mais ce n'est pas le pire. Nous avions oublié, gâtés par la SNCF, l'enfer des trains fumeurs. Et nous sommes assis juste à côté de la sortie du wagon, où les fumeurs invétérés se sont donnés rendez-vous pour ce qui nous semble être un « défi-clope » sur cinq heures. La fumée âcre nous étouffe et imprègne nos cheveux et habits ; nous empêchant même de dormir quand elle devient trop dense. Quel sale voyage ! Inutile de préciser notre état à l'arrivée à Erenhot, hagards et les yeux rougis par la fumée. On est ravis de descendre du train ! D'autant que l'air frais du matin semble ici plus pur que dans les villes précédentes : on respire, enfin !

À la sortie de la gare, nous apercevons un visage occidental : rarissime ici ! Il s'agit d'un américain qui voyage avec une chinoise. Mais quand il apprend que l'on veut aller en vélo jusqu'à Oulan-Bator, il s'exclame : « mais, c'est impossible ! Je connais la région et il n'y a pas de route après la frontière ! ». Pas de route ? Aah, oui, mais qu'il ne s'inquiète pas, il y a des traces de camions, et nous, ça nous suffit ! « Mais... c'est le désert de Gobi ! vous êtes sûrs que vous savez où vous allez ? ». On le rassure, mais ses propos, on doit l'avouer, nous inquiètent un peu : espérons que la « piste » soit tout de même autre chose que du sable !
D'ailleurs... on va aller voir ça de plus près !

Après quelques heures de pédalage en ville (seulement quelques heures, on doit avoir fait des progrès dans nos mimes!), nous voici munis de vivres en quantité, d'une vingtaine de litres d'eau (ouh que c'est lourd sur les vélos!), et de devises mongoles (yens changés au marché noir : les banques chinoises refusent de reconnaître l'existence financière de la Mongolie!). Ah, et on oubliait presque, le plein de courage : nous voilà parés pour une nouvelle « traversée du désert » ! A nous, la Mongolie !

Nos pédaleurs vont-ils réussir à traverser ce grand désert sans route ? Arriveront-ils à mieux se faire comprendre en Mongolie qu'en Chine ? Amanda arrêtera-t'elle de se moucher un jour ? vous saurez tout ça... au prochain épisode bien sûr !

 

 

Les petits détails du quotidien... 

 

Mangeons gaiement...

Contrairement à nos attentes, nous n'avons pas mangé tellement de riz en Chine ! Nous y avons plutôt découvert la joie de ne pas cuisiner, en piochant au petit bonheur dans les stands des marchands des rues. Les délices qu'ils proposent ne coûtent presque rien et sont prêts en un instant, tout chauds, rien que pour vous ! En revanche, il faut oublier les légumes, les crudités, et son régime : tout ici, ou presque, baigne dans l'huile ! Mais si on aime les fritures, alors c'est le paradis...
Voici quelques-unes des spécialités échantillonnées, dont nous serions bien incapables de vous donner le nom...

  • La « pizza » frite, ou du moins ça y ressemble : un peu comme une pizza à pâte très fine, mais celle-ci est frite dans l'huile d'arachide, recouverte d'un mélange d'oignons et herbes, frit lui aussi, puis pliée en deux pour enrober le tout et coupée en quatre ou huit. Mais si, c'est sain, il y a des oignons ! En tout cas, c'est plutôt nourrissant !
  • Les « dumplings » (nom anglais) : l'équivalent des empanadas sud-américaines? De petits chaussons de pâte fine farcis à la viande ou aux légumes, cuits dans la friture. Plus rarement, on en trouve aussi à la vapeur, comme les « ravioli vapeur » des restos chinois !
  • Les beignets : de la pâte frite dans l'huile, le beignet basique, quoi ! Mais option très très gras... Avec un peu moins d'huile et un peu plus de sucre, ça serait meilleur...
  • Notre favori : la brochette de poisson pané ! Un carré de poisson aux herbes, pané et frit bien sûr, enfilé sur un bâton ! Miam !
  • Le« monton » (du moins ça se prononce ainsi) : c'est le pain chinois...cuit à la vapeur ! Il se présente sous la forme d'une grosse boule blanche très légère. L'intérieur est presque mousseux en raison de la densité de petites bulles d'air. C'est sans goût et un peu caoutchouteux, mais certains sont fourrés avec des légumes rapés (carotte, oignons, choses indéfinissables), et là c'est plutôt bon ! Notre petit-déjeuner préféré ! (pour une fois, pas d'huile!)
  • Le chuong : notre premier essai gastronomique asiatique ! (voir le chapitre sur Hong-Kong)
  • Les brochettes de scorpions vivants et de trucs à tentacules : voir aussi dans nos récits
  • Les soupes chinoises : ici, les fast food ne servent pas de hamburger (sauf les inévitables marques américaines que tout le monde connaît) mais des immenses soupes plutôt bonnes pour des restos bas de gamme. Elles débordent de ces nouilles chinoises faites à base de farine de riz (un peu gluantes), de bouillon parfumé, et selon les goûts de morceaux de viande, d'oignons, de champignons, de blanc d'oeuf, d'algues étranges et autres éléments flottants, inidentifiables. Chécho mais chébon !

Bon, nous avons un peu exagéré au niveau du manque de fruits et légumes : il n'y en a pas dans les stands des rues, mais au marché nous en avons trouvé en masse, notamment des pastèques juteuses et... des cerises ! Pas données, mais délicieuses : ça nous a rappelé la France !

Mentionnons pour finir nos épiques démêlés avec les idéogrammes :
- Au supermarché : « tu crois que c'est du lait ? non à mon avis c'est du savon ! »... ce qui nous a amené à acheter des assaisonnements ultra-épicés pour nos pâtes... dont la moitié s'est retrouvée à la poubelle !
- Au restaurant : « Il n'y a pas de carte avec des dessins ? Non, mais l'assiette du voisin a l'air bonne : on prend pareil ? ou alors tu essaies de mimer des brochettes d'agneau... mais je ne te connais pas ! »

Attention, à notre humble avis cette liste n'est absolument pas représentative de la gastronomie chinoise : chaque région semble avoir ses spécialités bien distinctes des voisines, et nous n'avons testé que les solutions pour très, très petit budget. A quand un nouveau séjour pour en goûter plus?...

Les moments galère

  • le départ des parents d'Olivier...
  • notre illettrisme instantané et l'incapacité à se faire comprendre : assez drôle au début, mais très frustrant quand il s'agit de choses importantes ou urgentes...
  • les formalités ennuyeuses et coûteuses (en temps comme en argent) des visas, chinois et mongol
  • l'incompétence royale des hôtesses d'accueil de l'aéroport, des comptoirs mal dénommés « Tourist Information », et des guichetières des postes (nous enverrons nos cartes postales de la Grande Muraille... de Mongolie !)
  • l'aide inutile, voire désastreuse imposée par certains chinois : décidés à trouver une réponse à la question qu'on leur pose alors qu'ils l'ignorent, il vont soit passer dix minutes à nous suggérer des solutions impossibles, soit nous donner carrément de fausses indications : tout plutôt que d'avouer leur ignorance !
  • la nuit blanche très inconfortable dans le train fumeur pour la frontière
  • les routes polluées, laides, cacophoniques et charbonneuses
  • la brume permanente qui nous cache l'horizon et dévore le ciel
  • le rhume/allergie interminable d'Amanda
  • l'échec flagrant de l'autostop : « nous n'en sortirons jamais ! »

Les meilleurs moments

  • la balade en amoureux entre les gratte-ciels de Hong-Kong
  • la découverte en aveugle de la gastronomie locale
  • le retour sur nos chères bécanes !
  • la visite de Cité Interdite
  • la découverte de la Grande Muraille : inoubliable !
  • l'amabilité de tous les chinois rencontrés
  • la soirée passée avec David
  • le lavage public à la station service, dans les rires et la bonne humeur
  • l'arrivée à la frontière : nos premières goulées d'air pur !

 

 

 

Un bilan tout de même mitigé : nous l'avouons, la Chine ne nous a pas séduits, à l'exception de ses merveilles architecturales. Nous en garderons surtout le souvenir enfumé de ses routes polluées et trop bruyantes. Mais attention : nous sommes persuadés que ce petit passage dans un si grand pays ne nous a pas permis de l'apprécier à sa juste valeur. Nous avons finalement hâte d'y retourner, pour en découvrir les autres beautés! Et nous serons ravis de recevoir les messages virulents des amoureux de la Chine, nous assurant que ce merveilleux pays recèle des trésors à découvrir !