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Globicyclette
au Cambodge
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Suua Sadai !
Amis voyageurs, nous voici en plein périple au cœur de
l'Asie du Sud-Est. Après les montagnes du Laos et les rizières
de Thaïlande, partez avec nous sillonner les plaines poussiéreuses
de ce chaud pays et vous rafraichir sur les bords du Mékong,
entre temples antiques et jus de sucre de canne... A nous le Cambodge
! Et nous, rappelons-le, c'est nous... trois, puisque notre amie Florence
qui nous a rejoints en Thailande continue le voyage avec nous. Nous
voici donc à la frontière cambodgienne de Poï Pet,
que nous passons sous un ciel toujours chaud, mais plutôt gris...
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2 février : Et un pays de plus !
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Pays
numéro 17 du périple
Globicyclette ! L'entrée au Cambodge nous laisse un petit goût
amer sur les lèvres: nous paierons nos frais de visa cinq euros
de plus par personne, sans pouvoir protester devant le fonctionnaire
corrompu qui nous extorque nos 1000 bahts chacun... (« Mais c'est écrit
20$ sur le panneau, là... Oui, mais les prix ont changé ! » hum...
depuis cinq minutes, probablement...). La ville qui suit, Poï Pet,
a tout le manque de charme d'une ville frontière: des gravats,
de la poussière, des bâtiments sales et à moitié construits,
et une route qui a tout à envier au bel asphalte thaïlandais...
Le coin, qui reçoit illico le trophée du coin-le-plus-moche-depuis-la-Chine,
ne se prête guère aux bivouacs: nous dégotons
une guesthouse, ce qui n'est finalement pas si mal vu l'état
encore peu frais d'Amanda, qui se remet d'une gastro et profitons
chacun des délices d'une douche fraîche... Vue la chaleur, ça
fait du bien !
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3-4 février : Poï Pet – Siem Reap, c’est long, les
grandes routes droites !
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Le lendemain, la malade va mieux, et une
grande route d'environ 160 km nous attend jusqu'à Siem Reap,
la grande ville suivante: en route, mauvaise troupe !
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En route... sous un soleil déjà de
plomb malgré les 9 h 30 du matin: heureusement, un léger
vent de face vient nous offrir un minimum de rafraîchissement
contre un peu plus de poussage sur nos pédales. Flo semble
s'accommoder plutôt bien de son vélo à selle
et nous filons à 18 km/heure, sur une route d'une platitude
rectiligne qui finit par devenir bien monotone. |
D'autant que le paysage, lui aussi très plat, n'offre
guère d'attraits: des rizières, des rizières,
mais qui n'ont rien à voir avec les étendues grasseyantes
du nord de la Thaïlande. Ici, ça sent la saison sèche,
et les champs, moissonnés, sont d'un jaune poussiéreux
et uniforme. Mais où sont passés les arbres? Nous finissons
par en retrouver à la pause de midi, où nous nous arrêtons échantillonner
la cuisine locale dans une gargote du bord de la route: c'est tout
simple, la nourriture nous attend dans des casseroles exposées
sur des tréteaux: on soulève le couvercle, on hume, et
si ça nous va, on en prend une assiette ! Aujourd'hui, on nous
sert une sorte de ragoût d'échine de porc aux pousses
de bambou, ma foi pas mauvais.
Le pédalage de l'après-midi est un brin plus agréable:
plus d'arbres, quelques collines à l'horizon, des enfants
qui pêchent dans les mares du bord de la route et nous saluent
au passage : « Bye Bye, bye-bye, bye-bye, hello hello hello hello
! ». Nous tentons nos premiers mots de khmer: suua sadaï!
(bonjour). On profite de la route facile pour réviser, et à la
fin de la journée on saura plus ou moins compter jusqu'à 10,
dire «je bois de l'eau» et «je vais en vélo à Siem
Reap» : youpi!
Le soir venu, nous avisons le prochain village pour se ravitailler,
et décidons de tenter une nouvelle fois notre chance au temple. Ça
marche, ils sont d'accord! Cette fois-ci, on nous propose de poser
notre bivouac directement sur la terrasse du petit temple.
En
revanche, nous ne serons pas aussi tranquilles qu'au temple
précédent (cf.
carnets de Thaïlande 2): ici, pas de « chef des moines »,
et les moines eux-mêmes sont plus des adolescents que de
vieux sages. Le temple semble aussi ouvert à tout le village,
et nous ne tardons pas à être entouré d'une
nuée de gamins et autres curieux. Pressés en rond
autour de nos tapis de sol (plus près, ils marcheraient
dessus!), ils nous regardent avec fascination déballer
nos divers ustensiles de bivouac. Nous hésitons au début à manger
devant eux, puis la faim l'emporte, car aucun ne semble décidé à partir:
alors qu'il fait à présent nuit noire, ils sont
toujours amassés devant notre moustiquaire, écran
dérisoire face à leurs regards curieux. Bah, ils
ne sont pas méchants! On explique à Flo qu'en
Mongolie, ils seraient en train de fouiller dans nos sacoches! |
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Le lendemain, la route a décidé de
faire des siennes, ou plutôt les Cambodgiens qui la refont
entièrement. Et
les routes en construction, on le sait, c'est... la galère.
Des graviers, du sable, et surtout de la terre dure comme du béton,
ce qui est très bien, mais dans laquelle une infernale machine à tasser
a imprimé un damier de trous carrés de 10 cm de large:
effet « pavé » garanti! Bien sûr, on déteste,
et on progresse à 12 km/heure. Grr! La route présente
maints passages boueux dus au passage de camions « arroseurs » (pour
aplanir la route?), et qui causeront une mémorable glissade
+ chute d'Olivier, entraînant la glissade + chute de la moto
qui le suivait: une vraie patinoire! Le guidon de Philéas
n'a pas du tout apprécié la chose: ce qui devait arriver
est arrivé, il a cassé net à sa base... Heureusement,
heureusement, Flo nous avait ramené un guidon de rechange!
(Olivier avait prévu le coup...). En une petite heure de bricolage,
voici Philéas remis à neuf...
Plus on s'approche de Siem Reap, et plus
la route s'améliore,
non seulement son revêtement, qui devient asphalté au
moment même où nous déclarions forfait, mais aussi
ses bords: tout est plus propre, plus riche, et les arbres sont de
retour. On finit donc à bonne allure les derniers kilomètres
de goudron.
Pour fêter notre arrivée à Siem Reap et notre victoire
sur les trous carrés, Flo nous offre le restau: c'est véritablement
divin! Nous découvrons le "Amok", LA spécialité cambodgienne:
un mélange de viande (ou poisson, d'ailleurs plus fréquent),
de lait de coco, d'épices, cuit à l'étuvée
dans une feuille de banane, et servi dans une demi noix de coco...
miam! et il est vrai que les plats ont tout de même un autre
goût dans un vrai restaurant que dans les gargotes du bord des
routes : merci Flo!
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5-6
février
: Angkor Wat, merveille du monde
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Aujourd'hui,
nous partons découvrir à vélo l'un des plus
beaux endroits de la planète, paraît-il: le site
historique d’Angkor Wat, berceau de la civilisation khmère:
un festival de temples impressionnants, une cité perdue
encore à moitié enfouie dans la jungle, et qui remonte
jusqu'au XIe siècle. On nous en a tellement parlé que
nous avons presque peur d'être déçus. Mais
dès les premières pierres, nous sommes émerveillés.
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Notre
premier site, à 7
km de la ville, est le plus fameux, celui-là même
qui figure sur le drapeau national et qui a donné son
nom au complexe: le temple monumental d'Angkor Wat. Encerclé de
douves qui feraient pâlir d'envie n'importe quel château
européen, c'est un ensemble d'enceintes carrées
entourant des praangs (tours khmères) immenses, le
tout exquisément gravé de bas-reliefs délicats
et interminables. Nous nous promenons dans les galeries d'enceintes
sans fin, en admirant de fabuleuses scènes de bataille
détaillant l'origine du monde, selon la religion hindouiste:
nous retrouvons ainsi le «barattage de la mer de lait» dont
nous avions écouté le récit sur nos
MP3. |
Nous passons plusieurs
heures à découvrir
des merveilles cachées à chaque tournant ou derrière
chaque colonne gravée... Florence, qui a découvert les
superbes bas-reliefs, fait quelques dessins des scènes de bataille,
pendant qu'Olivier remplit à toute vitesse ses cartes mémoires
d'appareil photo et qu'Amanda se perd dans le dédale des galeries.
Inutile de dire que nous adorons...
Quand nous quittons enfin ce premier
site, l'après-midi est déjà bien avancé et
nous décidons de garder le second plus célèbre,
Bayon, pour demain. Entre les temples, des nuées d'enfants
nous poursuivent avec leurs livres, cocas, cartes postales, mais
nous apprennent obligeamment à dire «je n'en ai
pas besoin!». On préférerait les savoir à l'école...
En attendant, nous découvrons deux temples secondaires,
Banteay Kdei et Ta Prohm, plus petits mais d'un charme magique:
ici la végétation a dévoré les
murs, certains sont écroulés, et nous nous croyons
en plein film d'Indiana Jones. La comparaison est facile, mais
tellement vraie! Des fromagers, arbres gigantesques, poussent
sur les murs qu'ils emprisonnent de leurs racines envahissantes,
et les structures disparaissent, avalées par la jungle.
L'effet est d'autant plus envoûtant que la fin du jour
approche, et le chant des oiseaux et autres bêtes de la
jungle (singes?) baigne le temple d'une atmosphère animale
et sauvage.
Le lendemain,
réveil à 5h15
pour aller voir le soleil se lever sur Angkor Wat: Tililit,tililit
! gnnn… dur, le réveil à l'aube! Bon,
une centaine d'autres touristes (notamment des Chinois) ont
eu la même idée, et l'endroit n'a pas la quiétude
dont nous rêvions, mais savourer notre petit déjeuner
en regardant le disque rouge éclairer peu a peu l'immense
temple, c'est tout de même quelque chose... |
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Aujourd'hui, visite du site de Bayon. Un style un peu différent
de celui d'Angkor, mais tout aussi phénoménal. Dans le
temple principal, des dizaines de visages immenses, à l'identique
sourire énigmatique, montent la garde: c'est l'image symbole
du Cambodge, celle des cartes postales et des documentaires, et nous
comprenons sa célébrité. Qu'ils sont beaux, tous
ces gardiens paisibles!
Nous poursuivons notre tour, de temple en temple, d'émerveillement
en émerveillement: les cités diffèrent légèrement,
mais on retrouve partout ces galeries immenses aux portes en enfilade,
ces bas-reliefs délicats où l'on apprend à reconnaître
Apsara, cette jolie danseuse torse nu, et toujours cette végétation
qui parfois dévore les pierres. Un véritable chef-d'oeuvre...
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7-10 février
: Et c’est reparti, dans la poussière !
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Après un dernier tour
des temples d'Angkor, nous reprenons nos vélos et leurs
sacoches, direction les temples les plus éloignés
de Siem Reap, pour ensuite poursuivre sur la même route vers
la province de Preah Vihear. Nous y découvrons le très
beau temple de Banteay Srei, ocre lui aussi et décoré de
bas-reliefs exquis, d'une finesse surprenante.
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Le
dernier temple ne sera pas moins grandiose: Bang Malea vaut
le déplacement.
Il est immense, majestueux, et entièrement dévoré par
la végétation. Et surtout, dénué des
hordes de touristes restées, elles, à Angkor:
que c'est agréable d'être presque seuls avec les
pierres! Florence fait connaissance avec une guide qui lui
fera faire un grand tour du site, crapahutant allègrement
malgré sa prothèse de jambe (les mines...), et
fera un second tour avec nous deux. On adore l'ambiance végétale
paisible des lieux... |
Les jours qui suivent nous offrent un
pédalage un brin monotone: de la bonne piste relativement
plate, mais dans des paysages de forêt brûlée
ou déracinée, un peu
brumeux, et qui nous laissent «sur notre faim», car
on nous avait vanté les beautés du Nord cambodgien.
On
se demande à quoi
peuvent bien servir tous ces feux que les paysans allument
au bord de la route: brûlis pour dégager des zones
de culture ? Mais ce n'est pas ça qui manque ici...
On nous parle de chasse aux petits rongeurs et autres habitants
de ces zones buissonneuses... mouais... Bah, on ne saura
jamais vraiment! |
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Et même la route s'y met: on dirait que les Chinois(?) ont
décidé de la remettre en état, mais comme toujours,
l'étape « en construction » est pire que l'ancienne
route. Ici, ce sont des tas de sable et graviers qui bouchent la
route tous les 300 m et nous forcent à des détours
dans le sable... dont on ne sort pas toujours vainqueur: c'est un
sable poudreux, une véritable farine dans laquelle on s'enfonce
sans espoir et qui s'insinue partout. On en a jusque sous nos shorts!
Et on maudit les camions, dont le passage nous noie dans des nuages
qui enlèvent toute visibilité. Inutile de décrire
l'état de nos visages et de nos tee-shirts à la fin
de la journée, car il fait aussi très chaud, et tout
colle...
Allez, ce soir, on a vraiment besoin
d'une douche : arrivés à Kulen,
on décide d'arrêter là la journée,
et de se poser à la guesthouse locale. Ah, que c'est bon
de chasser la poussière à coup de casseroles d'eau
versées
sur la tête! (oui, bon, c'est la « douche » locale!).
Si seulement les villageois pouvaient ne pas mettre en route
leur musique nasillarde sur leurs haut-parleurs omniprésents
dès 5 h 30 du matin... jusqu'à 22 heures le soir!
L'Asie du Sud-Est aime les ambiances musicales!
La route en travaux se poursuit jusqu'à la
ville suivante, Tbaeng Meanchey (que l'on n'a jamais réussi à prononcer
correctement pour demander notre chemin! et ça fait bien
rire les locaux...). De là, nous aimerions délaisser
cette affreuse voie principale pour prendre une petite piste vers
l'Est: ça devrait être plus joli... Mais ça,
c'est la théorie. En pratique, nous tombons sur 1) le village
le plus glauque du Cambodge, avec monceaux de détritus sous
nos roues, ivrognes tripoteurs et musique criarde, et 2) la piste
la plus sableuse depuis la Mongolie, qui nous force à pousser
les vélos tous les 300 m, dans une chaleur de four... Pas
le choix, on va faire demi-tour, sinon on passe les cinq prochains
jours à pousser!
On se console de ce contretemps fâcheux par une petite baignade
dans la rivière... puis nous mettons donc le cap sur la route
du sud, en direction de Phnom Penh.
Grand bien nous en a pris, car en fait,
la route est de moins en moins poussiéreuse, et serpente
entre des petites collines mignonnes comme tout, avec un trafic
des plus raisonnables : des « nationales » comme ça,
on en veut bien tous les jours ! Nous apprécions aussi le
retour d'un peu de relief : le plat, finalement, c'est vite lassant
!
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Comme
le soleil se couche, on demande aux écolières en uniforme qui testent
leur anglais en pédalant avec nous, si elles connaissent
un endroit où dormir. C'est qu'on n'ose pas s'aventurer
au hasard par peur des mines... : l'école, bien sûr
! Nous revoilà donc, comme au Laos, sur le sol en terre
battue d'une petite salle de classe, juste à côté de
la maison d'une adorable famille qui nous laissera nous laver
avec l'eau de leurs immenses jarres de terre cuite. |
Comme le soleil se couche, on demande
aux écolières
en uniforme qui testent leur anglais en pédalant avec
nous, si elles connaissent un endroit où dormir. C'est
qu'on n'ose pas s'aventurer au hasard par peur des mines... :
l'école,
bien sûr! Nous revoilà donc, comme au Laos, sur
le sol en terre battue d'une petite salle de classe, juste à côté de
la maison d'une adorable famille qui nous laissera nous laver
avec l'eau de leurs immenses jarres de terre cuite. Le bivouac
parfait
! ou presque, car ils ont quand même décidé d'incendier
le champ qui se trouve immédiatement derrière l'école:
ils n'ont peur de rien, heureusement que le vent souffle dans
le bon sens!
Ce soir, Flo sort une boîte de
pâté acheté en
cachette à Siem Reap : ça, c'est une chouette
surprise ! Pâté sur pain grillé, on se
régale...
Et en dessert, pastèque... Que la lune est belle,
rouge et pleine, ce soir !
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11-12 février :
chaudes journées
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Au réveil à 6h30 (le coq de 5 h 30, ceux de 2 h, 3 h
et 4 h n'ayant pas eu de succès), l'incendie de la veille n'a
laissé que quelques foyers de braises qui achèvent de
se consumer. Aujourd'hui, nous bénissons nos nouveaux «kramas»,
ces foulards traditionnels à carreaux rouges et blancs qui servent à tout,
ici de cache-poussière! Enroulés autour de nos têtes,
ils nous abritent un minimum des gros nuages de poussière que
soulèvent les luxueuses 4X4 d'O.N.G. passant à toute
vitesse sur la route sableuse... encore un point en moins pour leur
image de marque!
Mais même sous le krama, il fait chaud, très chaud. Entre
midi et 14h, il fait même trop chaud pour pédaler: nous
nous posons dans des gargotes au toit malheureusement souvent en tôle,
en essayant de contrer la chaleur par l'ingestion de grands cafés
au lait glacés et très sucrés. Slurp!
Un soir où nous cherchons un bivouac dans un village, on nous
invite... à l'église! Voilà qui change des temples...
Et ça tombe bien, car pour la première fois depuis très,
très longtemps, un orage se prépare... Mais il semble
que nous n'allons pas être les seuls sous notre nouvel abri: «Tonight,
here, music school!», nous annonce un jeune homme (le responsable
des lieux?) entouré d'une flopée d'enfants. Hein?
Nous
comprenons qu'en fait, dans l'église se tient une
classe de musique traditionnelle tous les soirs: alors
que nous dînons, nous avons donc droit à un
petit concert donné par le professeur de musique
et sa classe! Celui-ci joue d'un espèce d'arc frotté par
un archet, au son lancinant. Les élèves se
partagent un «djumbé», une énorme «guitare» posée à terre,
et un instrument de type xylophone-piano, dont on frappe
les cordes à l'aide de deux petites spatules. Deux
derniers élèves les accompagnent au chant.
C'est un peu nasillard, un peu faux, mais dans la pénombre
de l'église, le spectacle est charmant, presque
envoûtant. De quoi faire de beaux rêves!
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Un peu plus au sud, nous quittons enfin
la poussière et les feux de brousse: ici, la piste est
superbe, bordée de maisons en bois sur pilotis et d'enfants
enthousiastes (Hello ! Hello ! Bye-bye ! OK ! Bye-bye !). Nous
finissons même par retrouver l'asphalte: ouf, on peut
enfin ranger les kramas! Et là, du coup, on file à toute
allure (23 km par heure de moyenne! Youhou!)... Allez, ce soir,
si on dépasse les 100 km, on s'offre une guesthouse!
(au plus grand bonheur de Flo).
Une petite pause viendra tout de même
interrompre notre course-poursuite sur bitume: soudain, sur la
route... deux vélos couchés! Et par n'importe lesquels:
il s'agit de Patricia et Jean Christophe, deux savoyards que
nous avions déjà croisés à notre
retour en Thaïlande. Le monde est, décidément,
petit!
Mais nous reprenons vite notre course
presque éperdue:
arriverons-nous à Kompong Thnor, la ville suivante, à temps?
oui! mais tout juste: il fait déjà nuit alors
que nous entrons dans la guesthouse... 99,80 km! autant dire
100: nous nous étonnons de l'endurance de Flo: «Bah,
moi on me dit guesthouse, on me dit douche, je fais 200km!».
Sacrée Flo! Vive la douche!
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13 février : Vendredi 13… évidemment
!
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Ce
matin, nous sommes pleins de bonnes résolutions : Phnom
Penh n'est plus qu'à 130 km, chiche qu'on y arrive ce soir!
Mais
une mauvaise nouvelle vient changer le programme: la pédale gauche
de Philéas n'a pas du tout aimé la poussière
des dernier jours! Une bille est sortie du roulement, et
la pédale ne tourne qu'en forçant (ce qui explique
les genoux fatigués d'Olivier la veille!). Pas moyen
de faire 130 km comme cela: il va falloir démonter
la pédale, trouver les outils appropriés (il
n'y en aura pas: bidouillage avec deux tournevis et une tonne
de patience), remonter le roulement bille par bille en priant
pour que ça marche... |
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Zut, et Phnom Penh alors?
Nous devrions pouvoir faire du stop jusqu'à Phnom Penh,
mais pas à trois vélos, car ici les grands pick-up
sont rares. Flo propose donc de faire la route en vélo,
pendant que nous tentons bricolage plus stop. Olivier renâcle à la
laisser seule, mais c'est tout de même le plus simple. La
Miss part donc seule affronter les 130 km qui l'attendent, pendant
que nous entamons le laborieux démontage de la pédale.
1 h 30 plus tard, enfin... ouf! ça a l'air de mieux tourner!
Il est trop tard pour rattraper Flo
(qui roule comme une flèche,
si nous en croyons les SMS qu'elle nous envoie), mais peut-être
peut-on faire du stop jusqu'à elle et poursuivre ensuite
en vélo? Aaah, ce serait trop facile... Car pendant
que nous roulons pour tester la pédale, de drôles
de bruits sortent du moyeu de Heidi: aïe aïe aïe!
Pas lui, encore! Et si... malédiction! Mais Flo trouvera
l'explication de ce jour noir: vendredi 13, mais bien sûr!
(...mais non, on n'y croit pas!)
Bref, plus moyen, seul le stop nous
amènera jusqu'à Phnom
Penh...
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Mais
alors que nous roulons à la recherche d'un coin à l'ombre
où attendre les voitures, une nouvelle surprise vient
nous changer les idées: là, sur la route...
non... si!! encore! deux vélos couchés! et
que l'on connaît aussi par Internet du moins: Corinne
et Loïc, «Coco et Lolo font du vélo sur
le dos», comme l'indique leur site Web, et ils sont
partis il y a presque un an. Nous savions qu'ils étaient
dans le coin et pensions les rencontrer sur Phnom Penh: les
voilà donc! On se découvre, on se ressemble,
jusqu'à nos vélos, des Nazca aussi! |
Nous passons un grand moment à discuter,
malgré le
soleil qui tape terriblement. Mais l'heure tourne, pour
eux comme pour nous: c'est l'heure du stop, qui ici se fait
non pas en levant
le pouce, mais en baissant la main!
Malgré notre déveine, nous trouvons tout
de même
plutôt rapidement un gentil petit pick-up: ouf, un
peu de clim, ça fait du bien! 1 h 30 plus tard,
nous voilà à la
capitale. Mais ce n'est pas fini: nouvelle mission, dégoter
une guesthouse pas trop glauque et à prix raisonnable
pour les deux jours à venir. Et cela n'a rien d'évident:
on nous avait dit que Phnom Penh était plus un
village qu'une grosse ville, mais c'est loin d'être
aussi petit que Vientiane! Les avenues sont très
grandes et encombrées
d'un trafic étourdissant, de motos se faufilant
partout au mépris des règles les plus basiques
(roulent à contresens!), des touk-touk zigzaguant,
des pick-up et des bus aux klaxons assourdissants... Dans
cette cohue, nous ratons
les SMS de Flo,
arrivée elle aussi et qui s'inquiète. Zut!
Mais il y a toujours
un « ange » quelque part... ici, c'est Sophie
qui tombe du ciel, et nous hèle de son touk-touk: « je
peux vous aider? j'habite ici! ». Elle propose de nous
conduire chez elle, où nous pouvons poser nos vélos
et partir prospecter plus léger ensuite. Parfait!
et en plus on a un point de ralliement pour Flo, qui nous
y rejoint illico. D'autant que Sophie est vraiment sympa,
comme son mari que nous rencontrerons peu après. Leurs
enfants, adoptés, sont magnifiques...
Une fois notre
guesthouse trouvée, à deux
pas, nos hôtes nous servent un petit repas de rois:
deux splendides quiches, nous qui nous n'en avions pas
mangé depuis notre départ! Le bonheur...
plus des fruits coupés et délicieux... le
tout en bonne compagnie, car des amis à eux sont
de passage, et nous passons ensemble, malgré notre
légère hébétude due à cette
longue journée, un très bon début
de soirée... avant d'aller s'écrouler dans
notre guesthouse: on est exténués! |
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14 – 15 février
: Saint Valentin in town
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Comme
toujours, les moments passés
en ville n'ont rien de phénoménal... La journée
commence tout de même bien, par une vraie baguette dégotée à la
boulangerie française du bout de la rue. Le retour à la
civilisation a toujours du bon...
Puis c'est mission Internet, mission carnets, et surtout mission
réparations des « avaries machines »... Pendant
ce temps Flo part visiter la ville: on attend son compte-rendu
pour ce soir!
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Vers
17h, nous nous mettons en route pour retrouver Flo près du petit
lac de Boeung Kak, à l'ouest de la ville: nous montons à trois
admirer le coucher de soleil depuis une terrasse de café.
Le lac est entouré de maisons de tôle: le «bidonville» de
Phnom Penh? Mais devant nous trône une jolie mosquée
au toit doré, dans lequel se reflètent les
couleurs du couchant: avec un peu d'imagination, on se croirait à Istanbul! |
Pour la Saint-Valentin,
Flo nous offre un beau cadeau: un restau à trois
au bord d'un affluent du Mékong... et c'est absolument
divin! Nous goûtons à la cuisine cambodgienne que
nous n'aurions jamais connue dans les petits restaurants du bord
de
la route: un espèce de barbecue sur une sphère
en métal percée de trous et remplie de braises,
sur laquelle on dépose de fines lamelles de viande préalablement
trempées dans une sauce à l'oeuf cru, des soupes
et salades de racines de lotus à se damner, et surtout
le plat national, du «amok», le plus souvent au
poisson, présenté ici dans le creux d'une demie
noix de coco. Une soirée délicieuse!
Nous retraversons la ville à vélo
pour rentrer à la
guesthouse: si l'on excepte les affreux grands boulevards
sur lesquels nous étions tombés à notre
arrivée
dans la ville, Phnom Penh a finalement pas mal de charme, et
surtout beaucoup d'animation. Il faut dire que nous sommes samedi
soir,
et Saint-Valentin, mais tout de même. On se croirait
au 14 juillet à Paris! Que de monde! Que de lumières,
fontaines multicolores, musique, petits vendeurs ambulants,
brouhaha! Les rues sont envahies de motos et de touk-touks
ou pousse-pousse
(la version «vélo», avec un seul passager),
qui vont absolument dans tous les sens. On finit par comprendre
les règles de la circulation ici, très asiatiques:
en l'absence de règle, justement, il suffit... de
savoir s'imposer, en douceur! Il faut se faufiler sans jamais
s'arrêter
au milieu du trafic, qui finalement ne va pas bien vite et
nous laisse passer, ou plutôt nous contourne (eux aussi
ont pour règle de ne jamais s'arrêter!). Ah,
et nous oublions: tourner «à l'indonésienne» bien
sûr,
en coupant les angles! Le retour au trafic occidental risque
d'être
un choc...
De
jour, Phnom Penh est moins animée que la veille
mais reste une ville active, qui alterne des rues pleines
d'échoppes et de vie avec de belles avenues fleuries
et paisibles. Nous revenons sur notre mauvaise impression
du premier jour! Les marchés sont bien sûrs
pleins à craquer, et débordent du bric-à-brac
habituel. Ils ressemblent finalement pas mal à ceux
de Vientiane, avec un petit plus pour l'architecture en
coupole (art déco?) du marché central, le
Phsar Thmey.
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16 février : Le long du Mékong
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Les 30-40
premiers kilomètres
après Phnom Penh sont, comme toujours à la sortie des
grandes villes, bruyants et peu intéressants.
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Mais
on finit par bifurquer vers l'est, et empruntons une petite
route secondaire
qui longe le Mékong: le bonheur! Nous avons quitté le
bitume, mais la piste en gravillons ocre est parfaite,
et nous roulons dans d'adorables villages de maisons de
bois
sur pilotis. |
Devant
presque chaque habitation, les gamins accourent pour nous voir
et nous saluent de « Hello, hello » répétés
jusqu'à épuisement. Les femmes, elles, semblent faire
le concours du pyjama le plus kitsch, qu'elles mettent non pas pour
dormir, mais pour faire leurs courses ou se promener en moto!
Il fait tout de même très chaud, et nous nous arrêtons
plusieurs fois pour siroter des jus glacés de sucre de canne:
il est pressé devant nous par d'astucieuses machines à main,
une espèce de double rouleau qui écrase les cannes pour
en extraire le jus sucré. Ça va devenir notre boisson de pédalage
favorite.
Le soir, nous demandons l'autorisation
de nous poser à l'école
d'un village, mais... « non non, » nous font les voisins
d'en face, « venez plutôt dormir chez nous! ».
On hésite... les soirées chez les gens se terminent
toujours plus tard... mais comment pourrions-nous oser refuser?
Nous voici donc installés devant une table en bois sous
leur maison sur pilotis, à tartiner de la terrine (merci
Flo!) sur nos baguettes « françaises » pour
en faire goûter à la ronde: peu osent, mais il y
en a deux qui ont l'air d'aimer! La grand-mère de la maison
dépose elle trois assiettes de riz devant nous, plus une
d'une préparation aux poivrons verts plutôt bonne:
vive l'échange gastronomique!
Bien repus, douchés, on nous emmène ensuite à l'étage,
dans la maison en elle-même, qui est plutôt sympa avec
son sol en lattes disjointes de bambou verni (pour l'aération?).
Là, toute la petite famille se réunit devant
les attractions du soir, c'est-à-dire nous et Bruce Lee à la
télé. Il y a même sûrement aussi les
voisins, car il y a plein d'enfants! Nous discutons un peu avec
une voisine qui parle un anglais basique, puis nous nous glissons
sous notre moustiquaire, pendant que la famille retourne à Bruce
Lee...
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17-18 février : Vélo
au fil de l‘eau et des jus de canne
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Ce
matin, soit c'est la grisaille pluvieuse qui nous déprime,
soit c'est le manque de sommeil accumulé à Phnom
Penh qui s'exprime soudain, en tout cas, le pédalage est
morose, voire mollasson. Il nous faudrait un bon café glacé!
Mais de café, point. La
seule (mauvaise) surprise de la route, c'est... la boue. Et que de
boue! C'est qu'il a plu une bonne partie de la nuit et il pleuviote
encore... et la belle piste ocre est devenue un véritable
bourbier. Flo dont le vélo n'est guère adapté à la
situation, doit s'arrêter tous les 300 m pour racler la boue
coincée entre ses roues et ses garde-boue. Nous-mêmes,
nous dérapons sur cette mélasse glissante en manquant
de tomber à chaque coup de pédale. Inutile de dire
que nous n'avançons guère, et que nous sommes ravis,
après 30 très longs kilomètres, de voir le retour
simultané de l'asphalte, et du soleil: ouf!
L'après-midi,
le moral est au beau fixe, et malgré la chaleur, on
se régale: on se balade sur une petite route qui continue à longer
le Mékong, et qui est un vrai petit paradis: piste ocre
et presque pas boueuse, adorables villages de maisons en bois
sur pilotis, « Hello hello hello » des enfants
qui nous voient passer, et le Mékong, superbe et calme,
qui apparaît entre les arbres. On nous fait même
prendre un « raccourci » qui nous amène
directement sur la rive, sur un minuscule chemin en bord de
falaise. C'est superbe, mais les vélos n'aiment pas
trop le chemin cabossé: mais où est passée
la piste? |
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D'un côté,
le fleuve, de l'autre, de superbes champs de tabac, ou bien des villages
du bout du monde où nous zigzaguons entre les coqs, les poussins
suicidaires et les vaches blanches un brin efflanquées que l'on
trouve par ici. On se régale...
Un homme à qui nous demandons notre chemin et qui, on le découvre,
parle plutôt bien français nous invite à boire
(manger même) une noix de coco chez lui en guise de dessert:
avec joie, de toute façon il fait encore trop chaud pour pédaler!
Le gentil monsieur est directeur du lycée de Kompong Cham,
la ville voisine, d'où sa bonne connaissance du français.
Nous discutons un bon moment, un peu limités par son français
tout de même. Il reste assez évasif sur la période
des Khmers rouges: il indique simplement qu'il a interrompu son activité de
professeur de 1975 à 1979... nous n'en saurons pas plus.
Puis on finit par retrouver la piste dans un village un peu plus
gros, dont le temple nous offrira un refuge pour la nuit: tout tombe à pic.
Et ce soir, nous fêtons les 1000 km de Flo! C'est l'heure des
bugnes aux bananes et à l'ananas...
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19-21 février : rencontres
en ville
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Le lendemain,
nous voici déjà à Kratie: c'est l'heure du
repas, de ressouder Bob, et de poster nos cartes. Trois missions
qui vont tout de même nous occuper de longues
heures, d'autant que nous avons droit à une rencontre inattendue:
Richard et Stani! Deux cyclistes, un couple franco-anglais, qui
font un tour du monde géant sur huit ans, et en sont comme
nous à mi-parcours. Ces « vélomads », nous
les avions déjà rencontrés, dans la queue pour
les visas thaïlandais à l'ambassade de Vientiane. Ils
nous avaient conseillés sur le Nord Laos, et fait rêver
en nous parlant de leur four portatif... on en rêve toujours!
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Allez,
la pause fut longue, mais c'est reparti! De quoi se régaler encore
plus: on longe toujours le Mékong, mais sur de l'asphalte.
Le fleuve s'élargit, et on y voit apparaître une
myriade de petites îles buissonneuses: un paysage vraiment
joli qui commence à se teinter les couleurs du soir:
un bonheur!
Nous arrivons au village de Sambor au coucher du soleil:
le moment idéal
pour un sucre de canne devant le Mékong et un paysage de rêve...
Rivière paisible qui doucement se teinte de mauve, enfants qui jouent
dans l'eau, pêcheurs qui rentrent leurs barques... |
Nous
prolongeons le plaisir du coucher de soleil par une baignade rafraîchissante dans le fleuve tiède.
Deux jeunes femmes viennent nous aborder alors que nous nous séchons: «venez
dormir chez ma cousine, on vous invite! ». Ah ça, c'est
gentil! Nous avons aussi droit à une douche à la jarre
et au krama (ce foulard bien pratique sert aussi à se cacher
quand on se lave!). Le seul point négatif, c'est qu'elles
ferment tous les volets avant la nuit... et qu'il fait une chaleur
de four là-dedans! Le lendemain, lever matinal avec le reste
de la maisonnée
(les deux dames plus chiens, chats,...), et nous ne tardons pas à leur
faire nos adieux. On leur offre des petits poissons en papier acheté à Angkor,
mais elles aussi ne veulent pas nous laisser ainsi: Flo et Amanda
ont droit à de jolies boucles d'oreilles et un bracelet de
cheville! Adorables...
A présent, cap vers la frontière
laotienne. Contrairement aux précédents, le dernier
tronçon du Mékong
que nous longeons n'est guère peuplé, et nous commençons à nous
demander si nous allons trouver où déjeuner. Ici peut-être?
il y a une machine-rabot-à-glace, des pichets de thé,
une casserole de riz: ça doit être un restaurant... « miam
bai? » : peut-on manger ici? moment d'hésitation...
Puis une jeune femme nous invite à entrer avec un grand sourire
et quelques mots d'anglais... et même de français!
On comprend soudain qu'il ne s'agit pas du tout d'un « restaurant » mais
bien d'une maison familiale: oups! Mais la jeune femme, mère
de famille, semble ravie de notre intrusion chez elle: « restez!
il y a à manger ici pour vous! »... et nous voilà installés
devant trois belles assiettes de riz, dans lesquelles nous rajoutons
de fins morceaux de lard arrosés d'une sauce au tamarin absolument
divine. C'est simple, mais c'est un régal... Et plein de bananes
en dessert! Plus une petite baignade dans le Mékong pour
affronter la chaleur de l'après-midi...
Nous finissons par arriver à la ville de Stung Treng, où nous
trouvons un cyber et une guesthouse, mais aussi... des copains
pédaleurs! Tom, Jason et... Olivier sont des Néo-Zélandais
(Olivier, d'origine française) qui font le tour de l'Asie
du Sud-Est depuis déjà sept mois et demi. Ils sont
sympas comme tout, et nous échangeons nos aventures autour
d'une assiette de nouilles aux oeufs et d'un jus de canne. On se
recroisera sûrement sur la route de demain, car ils vont
dans la même direction que nous: rendez-vous au poste-frontière!
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22 février
: Bye bye le Cambodge !
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La
route vers la frontière
est absolument inintéressante: 60 km d'asphalte monotone,
avec quelques petites montées, dans un paysage plat
de brûlis ou de végétation desséchée,
avant de trouver enfin un café et se poser pour une
boisson fraîche! (un deuxième café glacé,
SVP!) .
Nous retrouvons nos copains à la
frontière après le déjeuner. Le tampon de
sortie du Cambodge ne pose aucun problème... en revanche,
et on nous avait prévenus, l'entrée au Laos va demander
plus de temps les douaniers profitent de leur isolement dans ce
minuscule poste (une baraque en bois de 3m²) pour faire jouer
une corruption mesquine, et tous les prétextes sont bons
pour nous arracher quelques dollars. |
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Aujourd'hui nous avons droit à: «C'est
dimanche, overtime, deux dollars!». Ben voyons... la somme
est minime, mais c'est une question de principes... et nous avons, à six,
l'avantage du nombre. « Pas question, nous savons que cette taxe
n'est pas officielle, nous ne paierons pas ». Le douanier nous
rejette nos passeports, plutôt impoliment: «deux dollars,
ou pas de tampon! ». « Très bien, on va attendre ».
Nous savons qu'ils n'ont pas l'autorisation de nous laisser dans le « No
Man's Land » pendant la nuit... et nous avons tout notre temps,
plus... un «Jungle Speed»! Amanda sort de ses sacoches
le jeu de cartes, et nous nous installons sur la bâche, juste
devant la guérite. On attendra tout de même deux bonnes
heures, mais en passant un bon moment (Jason a même sorti son
tome de Guerre et Paix!), et nos rires ne doivent pas être
du goût des douaniers. Au tomber du jour, ils tentent une dernière
intimidation: « No pay, you sleep here! » « OK,
no problem, we sleep here! ». Mais ils finissent par renoncer,
et nous tamponnent rageusement nos passeports: ouaiis! on a gagné,
on a vaincu la corruption! On attend tout de même d'être
hors de vue de la guérite avant d'exulter... Et nous voici...
de retour au Laos! Mais ça, c'est pour les carnets suivants...
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Les
petits détails du quotidien...
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Finis, les délicieux Pad Thaï de la Thaïlande
! Mais le Cambodge n'est pas dénué de petites
douceurs gastronomiques...
Les prix sont toujours réduits, et dans les gargotes
du bord de route, nous mangeons copieusement à trois
pour moins de deux euros. Au menu ? Du riz bien entendu !
Accompagné de divers petits plats en sauce au contenu
inconnu mais pas mauvais, que nous échantillonnons
dans les casseroles posées devant nous. Un plus, c'est
le thé, léger et plutôt rafraîchissant,
que l'on nous sert à volonté dans de grosses
théières de porcelaine.
En ville, on retrouve du
pain, des espèces de baguettes
presque françaises, un peu comme au Laos,
sur lequel on nous fait d'étranges étranges tartines
de pâté sucré : mieux vaut ne
pas savoir ce qu'il y a dans le pâté, mais ma
foi, c'est bon !
Mais LA spécialité cambodgienne, c'est le « Amok »,
comme on l'a décrit plus haut (copions-collons) :
un mélange de viande (ou poisson, d'ailleurs plus
fréquent), de lait de coco, d'épices, cuit à l'étuvée
dans une feuille de banane, et servi dans une demi noix de
coco. C'est délicieux !
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Niveau boissons, à part
le thé des gargotes, nous faisons une consommation
redoutable de cafés glacés tout
aussi sucrés et lactés qu'en Thaïlande,
et surtout, nous découvrons l'une des merveilles
du bord du Mékong : les jus de canne
glacés ! Pressés à la
main, servis tel quels dans un verre rempli de glaçons,
c'est sucré, c'est doux, c'est frais... on
adore !
Il y a aussi un grand nombre
de marchands ambulants de boissons sucrées,
en moto avec une carriole. Ils servent leurs jus
dans de petits sacs plastique avec paille, remplis
de glaçons.
On a souvent du mal à savoir ce qu'on achète
: jus de litchis ? lait de coco? peu importe, c'est
du bon carburant à cycliste ! |
En guise de petit déjeuner
en revanche, le sucré n'est
pas au programme. Ici, le petit déj, c'est une grosse
assiette de soupe au riz ou aux nouilles de riz,
ou « bobun ».
On y trouve souvent de la fleur de banane (aucun rapport
avec le goût de la banane !), des boulettes de viande
hachée, des oignons verts en morceaux, et des épices.
Nous, on aime, mais plutôt à midi ! (mais qu'ont-ils
tous à boire des soupes par une chaleur pareille??)
Et bien sûr, n'oublions
pas les fruits : bananes à volonté,
durians, corosols, et nous en découvrons encore un
nouveau : les « longan », ou « œil
de dragon », espèces de litchis
tout ronds qui, en coupe, ressemblent effectivement à de
gros yeux globuleux.
Les moments galère
-
La chaleur
! Qui fait passer Olivier en mode survie, en diminuant
sa vitesse par deux...
-
La longue
route du nord, soit en construction, soit sableuse,
toujours poussiéreuse, bordée de brûlis
et champs carbonisés, et de fumées étouffantes...
-
Les pannes
du vendredi 13 : pédale et moyeu HS,
perte de temps encore et toujours...
-
La boue
avant Kratie !
-
L'arrivée dans le trafic
abominable de Phnom Penh
Les meilleurs moments
- Angkor Vat bien sûr
!
- Le doux sourire des Cambodgiens
- Le pédalage le long du Mékong, ses villages minuscules,
ses sirops de canne, les « hello hello » des
enfants, les baignades...
- Les rencontres avec les
cyclistes et la famille de Sophie à Phnom
Penh
- Les restaus offerts par
Flo et surtout les moments passés
ensemble : merci à la gueststar !
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