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Globicyclette:
retour au Laos
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Sabaidee, amis voyageurs !
Hé oui, toujours à pousser nos pédales en Asie
du Sud-Est, pour retourner vers un pays qui nous avait charmés
: le Laos. Mais cette fois, le Laos, version australe, car ce pays
biscornu ne nous avait offert que ses montagnes du nord lors de notre
première incursion laotienne. Pas question de passer outre le
sud, des îles sur le Mékong, ses plantations de café et
ses plateaux arides où se cachent des cascades secrètes.
Venez avec nous découvrir un nouveau visage de ce doux pays
! Nous venons d'y entrer via la frontière cambodgienne, et nous
voici le long du Mékong, à un peu moins de 200 kilomètres
au sud de la ville de Paksé...
Petite note : cette fois, on vous fait
partager nos carnets au jour le jour, ou presque, avec à chaque fois les lieux de départ
et d'arrivée, le kilométrage, et le dénivelé parcourus.
Bonne lecture !
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22 février, 600ème jour : Laos, le
retour !
[frontière / cascade de Khon Papeng : 81 km – 166m
]
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Dans
l'épisode précédent, nous (notre guest-star
Flo comprise) avions rencontré trois copains cyclistes avec
qui nous avons décidé de faire un petit bout de route
: c'est donc à six vélos, un record, que nous entrons
de nouveau au Laos, sur une belle route droite et dans les lueurs
du soleil couchant... Quelques rapides kilomètres plus loin,
nous allons tenter de bivouaquer près de la cascade de Khon
Papeng, le plus grand débit d’ Asie du Sud-Est, paraît-il,
ou encore « The pearl of the Mekong ».
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Et
nous y arriverons alors que le soleil se couche dans un ciel
brumeux et rose.
Elle est effectivement impressionnante, mais c'est plus une
série de rapides gigantesques qu'une véritable «chute» d'eau.
Il n'empêche, elle fait un boucan de tous les diables
! |
Nous avisons un bâtiment avec un
toit et un petit café-vendeur
de chips à son entrée : c'est en fait la plate-forme
de point de vue sur la cascade, et c'est bien joli. Les jeunes vendeurs
sont d'accord pour qu'on s'installe là pour la nuit : chouette,
un bivouac « avec vue » ! Et puis, on a notre entrée
au Laos à fêter : ce soir au menu, chips et délicieux
petits canapés à la terrine de foie de canard (« sponsorisée » par
Flo, comme elle dit), le bonheur...
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23 février, 601ème jour :
Farniente dans les iles...
[
cascade / Don Det (les « 4000 îles ») : 20km– 100m
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De
retour sur la route, on petit-déjeune
dans une boutique, et on y retrouve avec joie le «Khao niao » laotien,
le riz collant des montagnes du nord. Avec du lait concentré sucré, ça
passe très bien !
Aujourd'hui, c'est une journée tranquille : nous devons juste
rejoindre le site des « 4000 îles » (Si Pan Don,
en laotien) à 20 km d'ici, où nous projetons de nous
poser sur les îles les plus australes. C'est en fait une zone
du Mékong où il se divise en de multiples petits bras
entourant autant d'îles, et dont on nous a vanté la
beauté tranquille... C'est donc parti pour la première île,
Don Det, que nous rejoignons par une courte, mais très jolie,
traversée en jonque.
L'île est très touristique, mais d'un style « backpackers » (=
routard) très détendu et relativement discret: un
tout petit sentier en fait le tour, bordé de bungalows en
bois qui surplombent le fleuve, à l'ombre des cocotiers. C'est,
disons... paradisiaque ? Vue la chaleur, nous ne tardons pas à nous
poser autour d'un « ananas shake » et à faire
trempette dans l'eau tiède : que c'est bon ! A défaut
d'autres alternatives, décidons tous les six de nous installer
dans une petite guesthouse, mais nous trois on posera la tente devant
les bungalows : dehors, la nuit est moins chaude !
S'ensuit tout un après-midi de doux farniente sur cette île
de rêve : déjeuner sur une terrasse surplombant le fleuve,
longues discussions, baignade au coucher du soleil, ... En bons "outdoor
people », nos Néo-Zélandais ont dégoté un
kayak, et s'amusent avec, et expliquent à Olivier comment «esquimauter» (retourner
son kayak renversé sans en sortir) pas évident ! Les
garçons s'y entraînent dans les lumières du couchant,
sous les encouragements des filles : c'est « cliché »,
mais on s'amuse bien. C'est les vacances !
Nous terminons la soirée par un petit resto (pas trop le choix
ici), et une joyeuse partie de Jungle Speed. Allez, au lit, heu, à la
tente, il est presque 23 heures... oups !
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24 février, 602ème jour :
Farniente, suite
[Don
Det : 18,5km – 64m ]
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Aujourd'hui,
donc, c'est les vacances... Lever matinal par habitude, mais
suivi d'un super petit
déjeuner en terrasse, avec baguette grillée et cafés
glacés... Puis on part visiter en vélo l'île
voisine, Don Kon, en compagnie de Jason. On râle un peu quand
il faut payer 9000 kips à l'entrée, surtout pour
péage d'un pont... construit par les Français ! Mais
l'île est vraiment sympa, et nous passons la journée à sillonner
les petits chemins caillouteux ou sableux qui mènent à des
plages, des cascades ou de jolies baies constellées de minuscules îles
buissonneuses. C'est la contrée des dauphins de l'Irrawady,
mais ils resteront cachés, tant pis ! Nous, on file à l'eau,
seul moyen de lutter contre la chaleur...
Et comme la veille, c'est soirée Jungle Speed et riz collant
sur la terrasse à la lueur des bougies. En fin de soirée,
le propriétaire de la guesthouse passe nous voir : ils ont
fait une petite cérémonie de « Baci » pour
fêter le départ d'une coréenne, et il souhaite
nous faire partager les bracelets de coton qui lui restent. Le Baci
consiste en effet à nouer de délicats bracelets de
fil blanc autour du poignet de la personne honorée, en faisant
des voeux pour son succès, sa chance, son voyage, etc.. Du
coup, nous avons chacun droit à des voeux personnalisés
: nous tenons dans la main un gobelet de porcelaine pendant qu'il
déclame des... incantations ? en laotien et noue le bracelet.
Puis à nous de descendre cul sec le contenu du gobelet, une
liqueur forte appelée Lao Lao. Ça y est, nous voilà sous
la protection des dieux (des esprits ?) pour le reste du voyage !
En attendant, Lao Lao aidant, tout le monde tombe de sommeil : c'est
l'heure de faire comme les bougies en fin de vie sur la table : s'éteindre
!
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25 février, 603ème jour :
Retour sur les routes
[Don
Det / Phiafay : 99 km – 173m ]
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Ouh,
dur dur de revenir à nos
bonnes habitudes de lever à 5h45... Mais le farniente a
assez duré, aujourd'hui, on repart ! Le propriétaire
de la guesthouse nous arrange un transport en barque pour revenir
sur les berges du fleuve, et nous faisons nos adieux à nos
trois copains cyclistes qui ont décidé d'en profiter
encore un peu.
Et c'est reparti ! Aujourd'hui, on avance au maximum, car la route
n'est pas très intéressante jusqu'à Paksé,
dans 140 km. Enfin ça, c'est la théorie, car nous passons
les deux heures qui suivent à faire la queue dans une banque
primitive (la seule de la région !) à changer euros
et dollars. Les distributeurs de billets, ça n'existe pas
par ici ! Ce n'est finalement que vers 10 heures que l'on se met
réellement route, après avoir alourdi Flo de notre
tente plus quelque livres : elle va décidément trop
vite dans les montées !
On se posera à presque 100 km de pédalage, dans une école à l'air
désaffecté à l'entrée d'un village. Pas
d'eau, mais nous serons plutôt tranquilles : pas de ribambelle
d'enfants pour nous examiner !
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26 février, 604ème jour :
Du dénivelé, ça faisait longtemps !
[Phiafay
/ 15km avant Paksong: 70 km – 900m ]
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Encore
un départ matinal
: finalement, on y arrive plutôt bien à se lever tôt
! Nous sommes sur nos vélos à sept heures, désireux
de laisser l'école libre au cas où elle serait active.
Mais d'enfants, point. Peu importe, nous savourons les éphémères
heures de la relative fraîcheur (30° C) avant le soleil
de plomb de 9h30...
Aujourd'hui,
pour la première fois depuis qu'on a récupéré Flo, ça
grimpe ! Les 35-40 premiers kilomètres sont encore
relativement plats, mais juste avant d'atteindre Paksé,
au nord, nous bifurquons de 90° vers l'est : à nous,
le fameux plateau des Bolaven (ou Boloven), ses 1000/1500
m, ses plantations de «café Lao»,
et ses belles cascades ! |
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Nous
sommes un peu au-dessus de 100 m. Notre mission : atteindre
la ville de Paksong, au sommet du plateau, à 1150 m et
38 km de là. C'est parti ! Nous pensions d'ailleurs que
le défi
serait plus dur à relever: au lieu de la piste médiocre
attendue, c'est un beau ruban d'asphalte qui se déroule
en pente douce sous nos pieds. Ça grimpe, mais plutôt
bien ! Nous avons tout de même été un peu
optimistes en pensant rejoindre Paksong ce soir : même
si la chaleur a sensiblement diminué, nous peinons un
peu dans la montée...
Nous finirons par nous poser à 15 km de la ville, après
tout de même 900 m de dénivelé : un record
pour Flo, et un joli bout tout de même pour nos cuisses
qui n'avaient pas grimpé depuis presque un mois et demi.
Au Laos, nous le savons, les habitants n'ont pas officiellement
le droit d'héberger des voyageurs. Nous demandons donc l'hospitalité au
petit temple du village (bien moins beau que les temples cambodgiens
!), mais sans succès : soit c'est interdit aussi, soit ils
feignent de ne pas comprendre par peur des ennuis... tant pis, essayons
ailleurs ! On finit par se poser dans une croisée de chemins, à l'abri
des plantations de café. Rien de bien idyllique, mais finalement,
personne ne vient nous embêter, les voisins passent en nous
souriant, et on parvient même à aller se débarbouiller à la
jarre de la maison d'à côté !
Le plus agréable, c'est aussi qu'il n'a pas fait aussi frais
depuis notre entrée en Thaïlande du Nord, le mois dernier.
Quel plaisir de ne plus s'endormir en suant à grosses gouttes
! Il fait pourtant très humide, mais on va même ressortir
le duvet pour les heures fraîches de la nuit. Celui-ci n'avait
pas été déballé depuis le Kirghizistan
! Ah, douce nuit...
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27 février, 605ème jour :
les belles cascades !
[15km
avant Paksong / Houay Khong: 70 km – 602m ]
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Ça devient la routine
: réveil à l'aube, café fumant et jour qui
se lève, pliage rapide du bivouac, et hop, en route !
Ça monte encore pas mal jusqu'à Paksong, mais un café « des
Boloven » pris dans une boutique, aussi épais que du
chocolat chaud et encore plus sucré, nous donnera toute l'énergie
nécessaire pour pousser sur les pédales. D'ailleurs,
tiens tiens, Olivier qui détestait « le café »,
puis « le café sauf le café glacé »,
vient de déclarer que finalement, avec beaucoup de lait concentré sucré,
le café chaud... c'est plutôt bon ! Il faut dire que
celui-ci, fraîchement torréfié, savamment filtré « à la
chaussette », et très concentré, a un goût
d'une suavité parfumée délicieuse...
Après Paksong, l'asphalte disparaît, mais la piste
reste relativement bonne, surtout peut-être parce qu'elle
est en pente douce continue vers le bas ! Ce qui n'empêche
pas nos vélos
de faire la grève, protestant contre ce retour brutal à la
caillasse : première protestation, le pneu avant d'Heidi
crève
sur les cailloux acérés de la piste. Au même
moment, protestation numéro 2, le moyeu de la route de Bob
commence à émettre d'inquiétants grincements.
Arrêt immédiat obligé, et les réparations
vont prendre un bon moment... Pour rendre justice aux pneus Schwalbe,
c'est en fait une vieille rustine d'Heidi qui a rendu l'âme
(rustine chinoise !), et non un caillou qui aurait traversé le
pneu : notre sponsor est sauf ! Une bonne heure et demie plus tard,
trois rustines plus loin, une transformation à la lime d'une
clé de 16 en clé de 17 (pour moyeu de Bob) ensuite,
et nous voilà de nouveau en état de marche, heu de
rouler, juste à temps pour gagner la course avec l'orage
qui gronde et souffle juste derrière nous.
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Une
fois les nuages semés, nous décidons de
profiter enfin de ce beau plateau : il y a justement
un panneau
indiquant une cascade à 2 km sur la droite : allons-y!
2km de descente sur un chemin minuscule, puis 500 m
de grimpette sur un chemin de chèvres, mais cela
en vaut largement la peine : nous tombons sur la plus
belle cascade du monde... Immense, rugissante, majestueuse
de
verticalité, elle est posée là en
pleine jungle, surgissant au milieu des palmes de bananiers,
arrosant de ses embruns un tapis de mousses aux milliers
de fleurs violettes. Une image de paradis... et nous
sommes bien sûr seuls au monde dans cette vallée
fabuleuse. |
Un regard... allez, on y va !
et nous courons en maillot dans le bassin où se déverse
l'immense chute : youhou ! ouh là, quel vent ça fait,
une cascade ! Nous sommes dégoulinants avant même d'avoir
atteint le bord de l'eau... et quel bruit ! Nous voilà en
plein tournage « Tahiti douche », en plus rugissant quand
même... Le rêve !
Voilà un petit coin que nous n'oublierons pas... Mais il est
temps de poursuivre notre pédalage. Alors que nous avons foncé toute
la journée sur une piste caillouteuse, mais en pente douce
vers le bas, ici notre progression se ralentit un peu, car le paysage
ondule plus. Mais c'est d'autant plus joli, surtout dans les couleurs
du soir... Nous arrivons au sommet d'une colline alors que le soleil
se couche : tiens, un tout petit village ! et surtout... une minuscule école
de bois qui fera un abri parfait pour la nuit. On y reçoit
bien entendu la visite des enfants du village, qui comme toujours
se rapprochent progressivement jusqu'à se tenir à moins
d'1 m de nous, et nous observent avec fascination faire des choses
aussi étranges que verser de l'eau dans une casserole, accrocher
une moustiquaire ou allumer un réchaud...
Nous voyons aussi arriver le chef du village (de moins, il en
a l'air), qui vient sûrement vérifier que nous sommes bien installés,
et signera l'arrêt des visites en repartant avec tout le monde
alors que nous nous apprêtons à manger. Tous sont doux
et souriants, et pas si invasifs que ça : décidément,
on aime le Laos !
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28 février, 606ème jour : Baignades,
café, cascades : rebelote !
[Houay
Khong / Sekong, 67 km – 800m ]
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Au
réveil, nous nous dépêchons de plier le bivouac
avant l'arrivée des enfants curieux, qui pointeront leur
nez pendant notre petit déjeuner et auront droit au spectacle
d'un bureau délabré qui s'effondre quand on tente
de s'y asseoir ensemble : ah ces « Falangs », quelles
grosses brutes !
Et nous poursuivons notre descente du plateau des Boloven, sur une
piste dont on nous avait raconté les pires horreurs, mais
qui est finalement tout à fait correcte : caillouteuse, soit,
sableuse, un tout petit peu, mais tout de même, ils l'ont rêvée
où, leur « bad road » ?? il faut dire que nous
l'empruntons dans le bon sens : nous n'avons eu quasiment que de
la descente depuis Paksong, et toute la montée d'avant s'est
faite sur asphalte. En tout cas, à présent, ça
descend bien et c'est bien joli aussi, car au sommet des petites
collines la vue porte au loin sur d'autres petits sommets bleutés
et couverts de jungle. Mais où est donc cette cascade de Tad
Katamtok mentionnée sur toutes nos cartes ? nous n'avons croisé aucun
panneau depuis notre « cascade de rêve » de la
veille, qui elle n'était indiquée nulle part ailleurs.
Une jeune femme en moto, accompagnée d'un très beau
guide laotien, vient fort à point résoudre ce souci
: « la cascade ? nous y allons justement, mais vous l'avez
dépassée, elle est à 8 km derrière vous
! ». Zut. 8 km de descente sportive sur une piste raide et
caillouteuse, c'était plutôt rigolo, mais allons-nous
avoir le courage de refaire ces 200 m de dénivelé dans
l'autre sens ? On hésite... mais pas longtemps : allez, on
a la journée devant nous, alors demi-tour ! Ils proposent
de nous indiquer l'emplacement de la bifurcation en y accrochant
un sac plastique, et en déposant des feuilles de bambou sur
la route: on ne devrait pas rater tout ça ! Nous sommes tout
de même sidérés qu'aucune autre indication ne
permette de trouver cette fameuse cascade : cela fait peut-être
le bonheur des guides locaux ? En tout cas, nous remercions bien
nous deux « anges », et décidons après
leur départ de cacher nos sacoches dans un buisson : on est
courageux, mais pas fous, et 200 m aussi raides, on préfère
les grimper « à vide » !
Une petite demi-heure plus tard, nous y voilà ! Bah, finalement, « notre » cascade était
mieux, car celle-ci, immense tout de même, reste hors d'atteinte, étirant
ses écumes à plus de 500 m, de l'autre côté de
la vallée. Elle est très belle quand même, et
nous ne regrettons pas notre aller-retour !
Allez, il est temps de filer vers Sekong. Une crevaison plus tard
(Philéas, cette fois : toujours les rustines chinoises !),
nous finissons par arriver au bout de cette très jolie piste
perdue, et retrouvons l'asphalte, des boutiques pour manger, et du
réseau pour notre téléphone. On retrouve aussi...
l'orage auquel nous avions échappé la veille (et si
ce n'est lui, c'est donc son frère !) : tant mieux, ça
rafraîchit l'atmosphère. Nous attendons la fin de l'averse
dans une boutique à café glacé, puis allons
jeter un coup d'œil à la cascade voisine : c'est en fait
une série de petites cascades dégringolant une grosse « marche » de
200 m de long et une dizaine de haut. Rien de très impressionnant
mais même sous le ciel gris l'endroit est vraiment charmant.
Tous à l'eau !
Avec tout ça, il fait déjà nuit lorsque nous
arrivons à Sékong, mais aujourd'hui, pas de bivouac.
Flo nous a déniché une chouette petite guesthouse,
dont la propriétaire nous fera même notre lessive gratuitement
!
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1er mars, 607ème jour : Un café à Ban
Kafé ?
[Sekong
/ Tadlo : 79 km, 767m ]
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Ce matin Amanda se réveille
pleine de souvenirs : il y a deux ans, un coup de téléphone
lui apprenait que son frère était papa... Comme à chaque
anniversaire d'un proche, ses pensées seront tournées
toute la journée vers ceux qu'elle aime et qui lui manquent.
Mais ce n'est pas le moment d'être nostalgique : les
belles cascades de Tadlo, à 80 km d'ici, n'attendent
que nous ! Tout comme ce petit déjeuner de rois que
nous décidons d'aller prendre au resto : baguette, café lao
(des Boloven, of course !) et omelette...mmh !
De quoi nous mettre en forme pour la belle montée qui va suivre,
avec ses plus de 700 m de dénivelé... heureusement, c'est
encore de l'asphalte ! (note pour les cyclistes : ne surtout pas faire
notre trajet en sens inverse...). Nous pédalons au milieu des
plantations de café et d'hévéa, sous un soleil
tapant qui rôtit littéralement nos mains et nos tibias.
Il faut dire que depuis que nous prenons de la doxycycline contre le
palu, nous sommes hypersensibles aux UV, surtout Amanda. Nous avons
beau nous tartiner de crème solaire, nous rougissons et cramons
bel et bien, au point qu'Amanda roule à présent en manches
longues... et gants ! (ses doigts sont carrément brûlés...).
Flo, elle, tolère plutôt bien sa malarone (ce n'était
pas le cas d'Amanda), qui lui donne seulement des rêves psychédéliques
dont nous attendons impatiemment les récits au réveil
!
En
milieu de montée, nous voici au village de... « Kafé » !
ou « Ban Kafé », car la plupart des
villages lao commencent par « Ban » qui signifie évidemment «village» en
laotien. Allons donc prendre un café à Ban
Kafé ! Ce café des Boloven, épais,
parfumé et terriblement caféiné,
que même Olivier a appris à savourer...
Aujourd'hui, on nous le sert sous une drôle de
forme : un verre à fond plat sur lequel est posée
une petite passoire d'aluminium, style « élément
de machine à expresso », dans laquelle on
trouve le café, tassé, et arrosé d'eau
chaude. Il n'y a plus qu'à attendre que ça
filtre... et il faut être patient !( et aimer le
café tiède, du coup).
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Ce mélange détonnant
dans les veines, nous finissons sans trop de peine la montée,
et accueillons avec joie l'heure du déjeuner : il fait
trop chaud pour... pédaler ! Comme
presque partout au Laos, le déjeuner, c'est un « feù »,
la soupe de nouilles traditionnelle, un bouillon clair et parfumé dans
lequel flottent nouilles de riz, morceaux d'oignons verts, de viande,
et diverses herbes qui changent à chaque restaurant. On y ajoute
soi-même les autres ingrédients disponibles sur la table
: feuilles de menthe, de basilic asiatique (« holy basil » !),
haricots verts crus, puis les condiments : sauce soja, nioc nam (ça,
on évite), piment (on évite aussi, sauf Flo), et... sucre
en poudre ! La suite du pédalage, c'est à la fois plus
facile et plus dur : du ripio bien cabossé mais... en descente,
sur 20 fabuleux kilomètres ! Nous, avec notre suspension, on
se régale, mais Flo rigole moins sur son haut vélo à roues
fines : elle terminera avec les mains un brin meurtries par les chocs...
Nous arrivons en fin d'après-midi sur le joli site de Tadlo,
que nous avons d'ailleurs un peu de mal à trouver car aucune
pancarte ne l'indique. C'est un brin touristique (ambiance « backpackers »)
mais charmant quand même, et nous nous posons dans deux petites
chambres de bungalow, aux murs de bambou tressé : aaah, qu'on
est bien ! On part faire un plongeon dans la cascade pour le coucher
du soleil, profitant enfin de la fraîcheur rêvée
de l'eau...
Nous filons ensuite remplir nos estomacs au restaurant d'à côté :
c'est bon, mais c'est lent... Monsieur Tim (Kim?), le propriétaire
laotien, s'excusera en nous donnant le sens caché de « Lao
PDR » (Lao People Démocratic Républic) : « Lao
People Don't Rush ! ». Les Laotiens ne se pressent pas... Bah,
on est en vacances... et leurs baguettes croustillantes sont délicieuses...
Mais on tombe de sommeil ! À huit heures du soir, ça
craint ! Mais c'est comme ça au pays de Globicyclette, et il
faut dire que la nuit dernière, un «*$^:_%» de coq
a chanté juste sous nos fenêtres de trois heures à six
heures du matin... Pas de coq en vue sous ce bungalow-ci... allez hop,
au lit !
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2 mars, 608ème jour : Deux vacancières
et un malade
[Tadlo,
0km ]
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Le
coq (il y en a TOUJOURS un pas loin en Asie du sud-est !) ne
s'est pas manifesté avant cinq heures du matin, ce qui
nous a permis de rattraper le sommeil en retard... du moins pour
les filles, car Olivier a passé une sale nuit : il découvre
en effet les affres de l'infection urinaire... aïe ! il
faut dire qu'avec la chaleur intense des derniers jours, nous
n'avons vraiment pas assez bu... et les baignades en eau douteuse
n'ont probablement rien arrangé. Grâce aux SMS de
notre ami Bernard (médecin), Olivier se met sous médicaments,
mais le mal est là, qui va le mettre K.O. pour toute la
journée... Il la passera en grande partie sur le lit du
bungalow, à avaler des litres d'eau tout en regardant
des films sur notre mini ordi portable.
Pendant ce temps, les filles jouent aux touristes : brunch aux crêpes
et baguettes au restau de M. Tim, petit tour (très très
cher) sur Internet au même endroit, puis balade le long de
la rivière : on y trouve même une seconde cascade pour
une baignade d'après-midi. On retournera chercher le malade
pour un repas au coucher du soleil : c'est qu' on s'endort toujours « avec
les poules »...
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3 mars, 609ème jour : Longue journée
[Tadlo
/ Napong : 107km, 212m]
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Au
réveil, le malade a l'air en meilleure forme et nous nous
mettons en route à sept heures... pour nous arrêter
peu après prendre un petit déjeuner au village
: café lao et riz collant trempé dans du lait concentré sucré...
comment ça, calorique ? bah, vue la journée qui
nous attend, il vaut mieux : nous avons prévu de rejoindre
la petite ville de Napong, plus au nord, mais elle est à plus
de 100 km... et ce n'est pas de l'asphalte cette fois, du moins
sur les trois quarts de la route !
Peu d'événements viennent ponctuer la journée,
si ce n'est une longue pause « jus de canne » le matin,
que nous regretterons par la suite : quelle idée de s'arrêter
pendant les heures les plus fraîches ! Par la suite, c'est
programme « cuisson rapide » avec saupoudrage de poussière
en continu. Dur ! Mais la route a tout de même du charme, piste
rouge qui se déroule dans le vert des broussailles ou des
forêts sèches... Vers la fin de la journée, on
retrouve des températures plus clémentes et devant
nous pointe un soleil rouge gigantesque qui teinte de doré les
rizières vertes avoisinantes. Plutôt chouette.
Mais nos 18 km/h du début de journée sont passés à 15,
puis à 12... on commence à fatiguer ! Olivier, encore
sous le coup des suites de son infection, traîne la patte,
et ses genoux témoignent de leur mécontentement : 100
km de piste, et puis quoi encore ? Mais nous finissons tout de même
par arriver à destination et à trouver la « guesthouse
promise » : ouf ! c'est qu'il fait nuit depuis un petit moment.
Allez, à la douche : l'eau coule brune de poussière
de nos jambes fatiguées... Olivier se contente de grignoter
l'un de ces bambous fourrés au riz collant sucré et
haricots rouges que l'on trouve sur le bord de la route et laisse
les filles aller dîner en tête à tête :
il a du sommeil à rattraper... et les filles d'ailleurs rentreront
bien vite le rejoindre.
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4 mars, 610ème jour : Journée
rustines
[Napong
/ Cabane des vaches : 72 km – 207m]
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Aujourd'hui,
journée asphalte ! Nous avons bien dormi et Olivier semble
définitivement remis de ses soucis. Mais c'était
oublié l'incontournable Loi de l'Asphalte : quand toutes
les conditions sont réunies pour bien rouler... un imprévu
vient ralentir la cadence ! D'habitude, c'est le vent de face,
mais aujourd'hui, ce sera la suite de notre série noire
des crevaisons. Satanées rustines chinoises ! ! comme
quoi tout ce que nous avons acheté « made in china » est
véritablement d'une qualité déplorable...
Toutes les rustines que nous avions collées depuis la
Chine sont en train de se fendiller... Aujourd'hui, c'est Heidi
qui fait des siennes : à l'arrière le matin, à l'avant
l'après-midi, ce qui nous oblige à de longs arrêts
pour décoller à l'ongle les rustines fautives...
Flo prend son mal en patience et termine ses bouquins, Amanda
gratte le caoutchouc, Olivier peste... et le soleil tape !
Ce soir, nous décidons de nous poser dans une étable, ou plutôt
dans une cabane sur pilotis dont le rez-de-chaussée est occupé par
une douzaine de vaches. Leurs propriétaires, qui habitent la maison de
l'autre côté du champ, acceptent que nous nous installions au-dessus
des bêtes et nous proposent même de venir nous débarbouiller à leur
pompe : c'est gentil ! Comme toujours, ils sont un peu éberlués
de nous voir nous installer, mais notre bivouac « à l'étage » nous
accorde un peu d'intimité : que demander de plus ! même Flo semble
heureuse de notre petite soirée en « cabane »... et nous lui
préparons en secret des crêpes pour fêter ses... 2000 km de
pédalage avec nous ! Bravo la Guest Star!
On se couche le ventre bien plein mais on va mettre un certain temps pour trouver
le sommeil. Car ce que nous n'avions pas prévu, c'est le tintamarre des
vaches qui semblent toutes porter une cloche au cou... et ont décidé,
elles, de fêter les 2000 km de Flo toute la nuit : la vache !
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5 mars, 611ème jour : Le Mékong…où çà ??
[Cabane
des vaches / bord du Mékong : 85 km – 351m]
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Olivier
aura réussi à avoir raison des vaches meneuses
en leur lançant des bâtons vers trois heures du
matin... Mais le réveil reste un peu difficile !
Aujourd'hui, on quitte l'asphalte dans 40 km pour bifurquer
vers une petite route de terre qui longe le Mékong jusqu'à Savannaket.
On suit en fait les conseils d'une cycliste suisse croisée
juste avant la frontière du Laos. Fait-on bien ? c'était-elle
qui nous avait mis en garde contre la « mauvaise piste » du
plateau des Boloven... à tort, pense-t-on ! Mais nous avions
tellement aimé notre pédalage le long du Mékong
au Cambodge que nous sommes prêts à tenter le détour
: à nous les baignades !
Mouais... le détour commence déjà par près
de 30 km de pénible pédalage sur une piste caillouteuse,
vent de face. De quoi arriver près des berges suants et recouverts
de poussière. Halte-là, c'est l'heure de la pause-repas,
du « feù » et du café glacé ! Pas
si évident que ça d'ailleurs car ici, les villages
se font plus rares. Nous trouvons tout de même notre bonheur,
dans un petit bled où tout le monde paye... en bahts, la monnaie
thaïlandaise ! il faut dire que la Thaïlande est juste
en face, de l'autre côté du Mékong. Justement
d'ailleurs, ce Mékong, il est où ? Les villageois écarquillent
les yeux ou rigolent quand on le leur demandent, alors que d'après
le GPS, nous sommes à moins de 500 m des berges : peut-être
qu'ici, le Mékong a un autre nom ? On finit tout de même
par se retrouver sur la piste qui devrait longer le fleuve... mais
de fleuve, point ! En fait, elle longe bien le fleuve mais... à 300
m de ce dernier !
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Nous
n'aurons droit qu'à un point de vue, ceci dit
fort joli, où nous pouvons observer une série
de rochers et petites îles où les laotiens
se réfugiaient pendant la guerre, d'après
le panneau explicatif (oui, au Laos, il n'y a pas de
panneaux routiers de direction, mais des panneaux touristiques
aux endroits les plus inattendus !). Nous
nous consolons de l'absence de baignade (ici, trop raide
!) en dévorant à trois
un énorme durian que Flo a acheté au village. À l'intérieur
de ce fruit énorme et couvert de gros piquants,
on trouve des zones de chair tendre, sucrée et savoureuse
qui font un peu penser à de l'avocat : on découvre
des saveurs nouvelles tous les jours ! |
Puis nous repartons, pas le choix, le long de cette piste poussiéreuse
qui ne rappelle en rien les jolis petits villages du Mékong
cambodgien... Mais n'exagérons rien, ce n'est pas non plus
sans charme. C'est juste que la chaleur nous rend plus exigeants!
Nous pédalons jusqu'au coucher du soleil, puis on décide
d'aller trouver ce satané Mékong pour poser notre bivouac
du soir : après un bon quart d'heure de vadrouille dans les
bois, on finit par atteindre enfin les berges: aaah! et... on peut
même se baigner! ce qui n'est pas du luxe, vu notre état
collant et poussiéreux... mmh, trempette dans les eaux violettes
teintées par le soleil couchant... une fin idéale à cette
chaude journée! Au moins, nous n'aurons pas "longé le
Mékong" pour rien...
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6 mars, 612ème jour : Savannakhet
: douche générale et super restau
[bord
du Mékong / Savannakhet : 49 km – 197m]
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Le
café fumant du réveil a du charme, pris les pieds
dans le sable en regardant le jour se lever sur le Mékong...
Mais le ciel devenu bleu promet encore une chaude journée
: dépêchons-nous de rouler avant les 40°C de
10 heures du mat ! Mouais, de 8 h 30, plutôt : qu'il fait
chaud sur cette route infernale ! Et qu'ils sont longs, les derniers
kilomètres avant Savannakhet !
Inutile de dire que nous sommes ravis d'y entrer, retrouvant du même
coup l'asphalte. On dégotte rapidement une guesthouse dans
le centre, et... enfin... c'est l'heure du grand décrassage
! Des vélos d'abord, de nous ensuite. Pendant que Flo s'occupe
de la lessive, nous nettoyons de fond en comble les chaînes
(qui en avaient bien besoin), les gaines des chaînes, les plateaux,
les cassettes : la moitié de notre bouteille d'essence y passe
! Et les vélos reprennent enfin un aspect normal : on retrouve
leur couleur, perdue sous les couches de poussière... Un bon
coup d'huile ne leur fait pas de mal non plus...
La suite ? Devinez... l'éternel « tour sur Internet
de l'arrivée en ville ». Mais la faim nous fait remettre à demain
les réponses aux mails. Surtout que ce soir, Flo nous invite
dans un super restau pour profiter de notre dernière soirée à trois
avant le Vietnam : vive la Guest-Star ! Nous nous installons donc
dans un petit endroit charmant aux bancs de bois sculptés,
où nous dégustons des plats délicieux et parfumés
qui nous changent du « feù » quotidien. Un vrai
bonheur... Nous faisons le bilan de nos kilomètres, nos bivouacs,
nos « moments galère » et « meilleurs moments »,
et détaillons nos itinéraires respectifs à venir
: on se tiendra au courant de nos avancées par SMS ! En attendant,
on tombe de fatigue : retour à la guesthouse (en deux minutes,
car Savannakhet est vraiment minuscule) et au lit !
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7 mars, 613ème jour : A plus, la Guest
Star!
[Savannakhet
/ 12km plus loin : 12 km – 65 m]
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Ce
matin, c'est l'heure des adieux : Flo repart pour une virée
dans la moderne Thaïlande qu'elle a hâte de retrouver,
et nous, vers les montagnes à l'est, dont on espère
un peu de fraîcheur... On se retrouvera dans 15 jours,
pour découvrir ensemble les montagnes du nord du Vietnam.
Les au-revoirs se font devant un délicieux petit-déj,
puis la voilà partie sur sa « Flèche »,
et soudain tout est un peu trop calme... Elle va nous manquer,
la miss !
Allez, on a encore plein de choses à faire : les courses,
trouver des cartes postales, les timbres ( poste fermée...), écrire
les réponses aux mails, les envoyer, manger, et tenter de
contacter les parents sur Skype: pour une fois, youpi, ça
marche bien et on est ravis de les revoir un peu! On ne discute
pas bien longtemps, mais ça suffit à recharger les
accus du « Family blues », ça fait du bien! Lorsqu'on
en finit avec tout ça, l'après-midi est déjà bien
avancée : à nous de nous mettre en route!
Le soleil étant déjà bas, nous n'irons pas bien
loin après la sortie de la ville, et nous trouvons à point
nommé une jolie maison en construction qui n'attendait que
nous. C'est l'heure de la moustiquaire ! Et des sandwiches au pâté achetés
en ville dont on découvre avec déception qu'ils sont
garnis de piment... malgré nos spécifications ! Raa,
comment gâcher un petit régal... On espère que
Flo dînera mieux... et les SMS qu'elle nous envoie le confirment
: la miss est bien passée en Thaïlande, et semble ravie
d'avoir retrouver bonne bouffe et bons hôtels : on est contents
pour elle !
Nous, on est comme des rois sous notre moustiquaire et il y a même
un petit vent pour nous rafraîchir : ah, le bonheur de ne pas
s'endormir en sueur...
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8 mars, 614ème jour : Un garçon
un peu coincé…
[après
Savannakhet / 30 km avant Thakhek : 91 km – 383 m]
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« Aïe
! mon cou ! »... premiers mots d’Olivier au réveil,
qui vont donner le ton du reste de la journée. L'Homme
s'est bloqué le dos et ne peut plus tourner la tête...
la journée commence donc par un douloureux massage et
un cocktail de comprimés. Le seul point positif, annonce
l'Homme Coincé, c'est que c'est sur le vélo que
la position est la moins douloureuse. Ça tombe bien, on
a des kilomètres à faire avant de rejoindre Thakhek, à plus
de 100 bornes d'ici ! Car nous sommes bien de retour sur une
large route asphaltée, avec de belles bornes tous les
kilomètres. C'est assez passant, mais rien à voir
avec les deux fois quatre voies de la Thaïlande. On est
pourtant sur l'axe majeur qui relie le nord au sud du pays !
Nous empruntons ce tronçon peu intéressant car
la chaleur nous pousse à tirer au plus vite vers les montagnes à l'est
: autant passer plus de temps en « altitude » (à plus
de 500 m, quoi !).
Malgré le mal de cou, on avance bien, dans un paysage de forêts
de type tempéré pas si désagréable que ça.
On est tout de même cuits à point lorsque sonne l'heure
du « feù » du midi : arrosons-le d'un énorme
café glacé !
Au moment de repartir, un événement plutôt étrange
: un jeune homme arrive, petit et un peu simplet dans ses attitudes.
Il salue Olivier, lui serre la main, puis l'avant-bras, le biceps
et lui fait soudain craquer les vertèbres en tirant sur ses
bras. Hé ! Mais il reste très doux et semble savoir
ce qu'il fait. « Eh ! j'ai trouvé l'ostéopathe
du village ! », annonce Olivier ravi. C'est que le « guérisseur » en
question a dû être alerté par des villageois ayant
observé la position un brin trop raide du « coincé »,
qui se tient le cou toutes les cinq minutes. L'étrange guérisseur
propose alors à Olivier de se rasseoir à table, et
entame un véritable massage avec craquements dans tous les
sens, toujours avec des gestes assez professionnels. Espérons
qu'il n'empire pas les choses, mais au point où il en est,
Olivier est prêt à tout ! Une fois son œuvre terminée,
l'ange guérisseur part sans demander son reste. Ben ça,
tout de même ! On peut dire qu'il tombait à point nommé !
Bon, le mal de cou ne s'en portera mieux que quelques heures, mais
c'est déjà ça...
Nous pensions arriver tout près de Takhek pour ce soir, mais
il reste encore une bonne trentaine de kilomètres avant la
ville lorsque le soleil se couche... Ce qui ne nous empêche
pas de dégoter un bivouac plutôt agréable dans
une petite école, sous une minuscule salle de classe en bois
et bambou. Contrairement à l'habitude, personne ne vient nous
déranger, et nous savourons notre riz collant à la
lueur d'une bougie. On est bien sous notre petit abri ! D'autant
que pendant la nuit, au loin, l'orage gronde... Il fait même
presque frais !
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9 mars, 615ème jour : ouille !
[Avant
Thakhek / Ta Fa Lang : 46 km – 171 m]
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Nous
parlions d'un bivouac tranquille... c’était oublier
LE coq du voisinage qui a décidé de faire un détour
par l'école spécialement pour nous réveiller
avant l'aube... « Ouille ! » gémit l'Homme.
L'Homme a toujours mal. Voire encore plus qu'hier. Re-massage
au baume du tigre, re-cocktail de comprimés... le réveil
sera lent et pénible ! Bah, de toute façon, une
petite averse vient s'accrocher aux murs de l'école et
justifie presque notre « grasse matinée »...
Quand l'Homme est un peu plus en état de pédaler,
il déjà 10 heures, et nous n'atteignons donc Thakhek
que vers midi. On s'offre une pause Internet de bonne durée,
le temps de poster photos et reportages, puis un feù-café car
les estomacs gargouillent... Aujourd'hui, ce sera une petite
journée de pédalage !
On repart enfin alors que l'après-midi est déjà bien
avancée, vent de face, tiens, ça faisait longtemps
! Et cette fois, on quitte le grand axe routier pour bifurquer
enfin vers les montagnes.
Tout
de suite, c'est vraiment très beau : dans la plaine un peu sèche
que nous traversons, poussent à présent de
superbes pitons raides et verts de style «Baie
d'Halong» entre
lesquels nous nous faufilons. Que c'est joli, dans les
couleurs de fin d'après-midi ! Et malgré ces
nouveaux reliefs qui nous entourent, la route reste assez
plate : c'est plus le vent de face qui nous freine que
le dénivelé ! |
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C'est l'heure
de chercher un bivouac... et ça tombe bien, car nous arrivons
juste à côté du site de « Ta Fa Lang» qui
est mentionné sur notre carte. Bon, on n'a aucune idée
de ce que c'est : grotte ? (On vient d'en visiter une mentionnée
par un petit panneau), cascade ? temple ? «swimming ! »,
nous dit un villageois qui parle un brin anglais. Ah ah ! voilà qui
expliquent les nombreux jeunes aux cheveux encore humides et torse
nu qui nous ont croisés en moto depuis Thakhek : on est sur
l'équivalent des « bords de l'Hérault » de
Montpellier ! En tout cas, tout le monde a l'air de quitter les lieux,
nous devrions donc y être tranquilles. Et effectivement, 2
km de piste sableuse nous amènent aux berges d'une jolie petite
rivière stagnante, qui vont nous faire un bivouac parfait.
Des promeneurs, il ne reste que la tristement inévitable trace
des détritus répandus ça et là : Olivier
part à la pêche aux poubelles et un feu général
réduira le tout en cendres. C'est tout de même plus
joli un peu nettoyé !
On accrochera notre moustiquaire à un arbre envahi d'incroyables
lianes tordues, et notre seul voisin sera un pêcheur qui doit
passer la nuit sur sa barque, un peu plus loin. L'Homme semble un
peu moins coincé : effet des massages ou des comprimés
? En tout cas, la nuit sera douce, sous un ciel tout étoilé et
presque frais...
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10 mars, 616ème jour : Les ravages
du barrage
[Ta
Fa Lang / Nakaï : 61km – 166m]
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« Alors, ça
va mieux ? » «... bof... ». Décidément,
c'est un mal de dos qui dure... et qui nous vaudra une nouvelle
journée de pédalage au ralenti. Heureusement, c'est
plutôt joli et nous mettrons d'ailleurs un moment à quitter
notre petit bivouac en bord de rivière. Et comme d'habitude,
la chaleur terrible qui sévit dès neuf heures nous
fait regretter de ne pas avoir commencé plus tôt
notre pédalage... D'autant qu'une nouvelle crevaison vient
de nous arrêter dans un virage pour un petit bout de temps.
Toujours les rustines chinoises ! il faut à chaque fois
les enlever puis grattouiller autour à l'ongle pendant
un quart d'heure...
Nous recevrons pendant notre grattouillage la visite d'un laotien
en scooter : « un problème ? » (en lao) «non, ça
va, merci!». Il ne nous laisse pas en plan pour autant :
son scooter est équipé d'une grosse glacière
de laquelle il sort... 2 sacs plastiques de « dessert » pour
nous : une boisson fraîche, épaisse et sucrée, à base
de haricots rouges. Il suffit de mordre un coin du sachet et d'aspirer
: merci, gentil monsieur, ça tombe à pic !
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Nous
terminons l'après-midi
dans un joli paysage de rizières vertes (pour
une fois! la plupart des autres sont asséchées
et jaune paille, en attente de la saison des pluies),
dominées
par des pitons rocheux imposants et magnifiques, qui
se teintent doucement de violet... |
Mais soudain, tout change : on arrive en pleine zone de gros chantiers,
et le paysage disparaît derrière la poussière
soulevée par les pelleteuses. Késako ? Il s'agit d'un
aménagement de la région dû à la mise
en place à quelques kilomètres d'un futur barrage.
Quelque chose nous dit que les Vietnamiens voisins ne sont pas étrangers à ce
projet monumental, qui semble un peu trop imposant et organisé pour être
l'oeuvre des seuls laotiens...
En tout cas, vu d'ici, c'est très laid : de futures berges
de rivière sont aménagées en immenses canaux
rectilignes, des dizaines de camions passent à toute allure,
des pelleteuses creusent le futur lit du fleuve... dépêchons-nous
de dépasser ce futur barrage pour trouver un bivouac plus
loin ! Mais plus loin... c'est pire. En amont du barrage se dresse
une espèce de cité ouvrière où se
construit aussi l'aménagement électrique lié au
barrage. Plus loin encore ? mais soudain... ça monte !
en quelques kilomètres la route plate a pris 10 % d'inclinaison
et nous peinons à 4,5 km/heure. Ça va durer longtemps,
cette montée de la mort? le soleil se couche!... « Encore
sept kilomètres », nous dit un ouvrier qui range
son matériel. 7!! ? mais à notre vitesse, ça
nous fait 1 h 30 de route! la nuit sera tombée bien avant
et nous allons nous retrouver en pleine nuit dans ces épingles à cheveux...
trop dangereux ! Il faut nous poser par là absolument...
Mais « par
là », il n'y a qu'un pauvre terre-plein visible
de tous, au milieu d'un virage... on découvre tout de
même une
petite zone en contrebas du terre-plein un brin plus cachée
que le reste: allez, on a déjà dormi dans des
coins bien pire! À bas les rustines chinoises et les
barrages vietnamiens!
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11 mars, 617ème jour : Les ravages
du barrage, suite
[Nakai
/ Nongmey : 60km, 800m]
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Légère
amélioration de l'Homme au réveil : c'est déjà ça
! Et ça tombe bien, parce que la « montée
de la mort numéro XXX » est encore devant nous :
allez zou, on pousse sur les pédales tant qu'on peut !
Le vent, bienveillant aujourd'hui, vient même de nous donner
un petit coup de pouce quand la pente dépasse les 12 %,
et finalement, nous venons à bout de cette petite côte
en moins d'une heure. Les 7 km de notre ouvrier devaient être
des kilomètres laotiens, car ils sont devenus 4,5 km sur
nos compteurs ! Bon, c'est vrai, ça monte encore après,
mais bien moins.
Tant
mieux car ça
devient du ripio... Mais du bon ripio : les Vietnamiens
sont passés par là. Et ça ne va pas
se voir que par l'état du ripio: catastrophe, toute
la vallée
est inondée! Ça pourrait être joli,
mais la mise en eau est trop récente, et nous sommes
entourés d'arbres morts aux trois-quarts immergés.
Un paysage plutôt apocalyptique... On se demande
d'ailleurs pourquoi ils n'ont pas exploité la forêt
avant l'immersion: pas assez rentable ? en tout cas, cela
confirme
ce que l'on nous a raconté à Vientiane:
le Laos est en train de devenir la « pile électrique » de
l'Asie du Sud-est. |
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Ce pays sans grosses ressources terrestres
(ou marine bien sûr) n'a, depuis la disparition du commerce
de l'opium, plus que son altitude à vendre. Les chinois,
les vietnamiens et de manière moindre les thaïlandais
l'ont bien compris : en échange de « menus » travaux
sur place (routes, installation de l'électricité,...),
ils sont en train de construire barrage sur barrage... dont ils
récupéreront les bénéfices à leur
profit !
En attendant, nous observons les premiers effets de ces manœuvres
sur le paysage... Bon, soyons honnêtes, ce n'est pas non
plus catastrophique, et une fois les arbres morts ou disparus, ça
pourrait même être très joli, cette route
qui serpente au milieu d'un lac ! Et c'est bien mieux qu'une
usine à charbon
(cf. nos aventures en Chine !). Ce que l'on regrette toutefois,
c'est la surprenante absence de ces petits villages de bambou
qui font
tout le charme du Laos. Chose rare en Asie du Sud-Est, nous pédalons
pendant plusieurs heures sans croiser d'habitation: mince alors,
on va manquer d'eau! Nous finissons par tomber sur un étrange
village écarté de la route, où les maisons
en bois sont toutes identiques et sans âme et où il
faudra chercher loin une minuscule boutique poussiéreuse.
Les habitants de cet affreux « lotissement » semblent
eux aussi sans âme,
et répondent à peine à nos joyeux « Sabaidee ».
Ce sont peut-être des ouvriers vietnamiens parqués
dans un village-dortoir par leur gouvernement ? nous n'en saurons
pas
plus : remplissons nos gourdes à la pompe (en espérant
que l'eau est potable !), et... fuyons !
La route monte et descend comme toute bonne route de montagne,
et nous finissons par nous élever au-dessus de cette vallée
inondée : ah, tout de suite, les arbres vivants ont plus de
charme ! La route aussi d'ailleurs, sauf que « charme » se
traduit par « fin de la large route vietnamienne et retour à un
sentier rouge et caillouteux bien laotien » !
Après un petit col, nous arrivons dans une petite vallée
jolie comme tout où nous retrouvons nos villages de bambou
bien-aimés, entourés de rizières vertes. Ça
va être l'heure de se mettre à la recherche d'une cabane
de rizière, justement ! Enfin, si on arrive à régler
le problème de la roue de BOB, qui a décidé de
tenter des évasions en série. Olivier finit par découvrir
que c'est en la réparant sur le plateau des Boloven qu'il
avait mal remonté l'axe de la roue : voilà, elle devrait
cesser de s'échapper dans les descentes !
Et nous trouvons peu après la cabane idéale, enfin
presque : au milieu des rizières, à l'abri des regards,
grande, sur pilotis, un bon toit... il y a juste le petit détail
de son inclinaison : les pilotis penchent à 15° ! Le plancher,
fort heureusement est resté horizontal : il n'y a plus qu'à tenter
d'y monter et espérer qu'elle ne s'écroule pas... gagné !
Allez, elle tiendra bien une nuit de plus, non ?
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12 mars, 618ème jour : Derniers adieux
au Laos
[Nongmek
/ Vietnam : 88km, 590m]
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La
cabane a tenu une nuit de plus, et nous nous réveillons
au chant des oiseaux qui peuplent les rizières... Programme
d'aujourd'hui ? Le Vietnam ! La frontière n'est plus qu'à une
cinquantaine de kilomètres et d'ailleurs nous ne devrions
plus tarder (20 km ?) à rejoindre l'asphalte. Nous nous
mettons en route alors que la brume dévoile progressivement
un paysage qui redevient plat, rizières sur fond de montagnes...
L'état de la route reste catastrophique pendant un bout de
temps, puis on arrive vite à la petite ville de Lak Sao, où nous
nous trouvons pain, fruits, jus de canne, et même un cordonnier
pour rafistoler nos sandales Shimano (hé oui, tout vieillit...).
Plus que 30 km et c'est le Vietnam ! Mouais... plus vite dit que
pédalé, du moins pour les 10 derniers kilomètres
: ça grimpe, vers le poste-frontière de Cau Treo !
Cau très haut ?
Le poste-frontière, où nous arrivons haletants et les
mollets en feu, a meilleure allure que la cabane en bois de la frontière
Cambodge-Laos, malgré sa position isolée dans les montagnes.
Il est précédé sur quelques kilomètres
par de lugubres entrepôts où semblent se dérouler
d'étranges trafics : on y voit entassées des dizaines
de caisses de Red Bull et autres boissons « énergisantes ».
Enfin bon, nous, notre énergie, c'est du khao niao qu'elle
provient (le dernier, peut-être ?), et elle nous fait enfin
arriver devant le tampon du douanier : Pam ! Poum ! Kobjai ! (« merci »).
Et nous voilà sortis pour la dernière fois du Laos.
C'est que nous serions presque déjà nostalgiques de
ce beau pays nonchalant, où nous avons finalement passé plus
de trois mois... Mais le Vietnam attend, sous la forme d'une belle
descente: allez zou, en route pour de nouvelles aventures !
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Les
petits détails du quotidien...
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Bon, les premiers
carnets du Laos ont déjà fait état
des petites douceurs du pays. On y ajoutera juste des copier-coller
de ce qu'il y a au-dessus : bon appétit !
- Les petits
déjeuners au «Khao
niao » laotien, mélangé avec du lait
concentré sucré : bon et calorique, avec quelques
bananes pour accompagner et... ça repart !
- Les petits déjeuners version « luxe »,
quand on est en ville : baguette presque française
grillée et croustillante, omelette et café lao,
version noire ou glacée. Slurp !
- Le café, justement ! Le café lao provient
des plantations du plateau des Boloven. Celui que l'on trouve
sur place est délicieux, servi fraîchement torréfié,
savamment filtré « à la chaussette »,
et très concentré : il a un goût d'une
suavité parfumée délicieuse... aussi épais
que du chocolat chaud et encore plus sucré ! Le café est
parfois aussi passé dans un étrange un verre à fond
plat sur lequel est posée une petite passoire d'aluminium,
style « élément de machine à expresso ».
Le café y est tassé et arrosé d'eau
chaude. Il n'y a plus qu'à attendre que ça
filtre... et il faut être patient !( et aimer le café tiède,
du coup).
- Dans la série boissons, nous avons testé la
liqueur locale, le Lao Lao : rien de bien fabuleux mais ça
assomme pas mal !
- Le « feù »,
la soupe de nouilles traditionnelle, un bouillon clair
et parfumé dans lequel flottent
nouilles de riz, morceaux d'oignons verts, de viande,
et diverses herbes qui changent à chaque restaurant.
On y ajoute soi-même les autres ingrédients
disponibles sur la table : feuilles de menthe, de
basilic asiatique (« holy basil » !),
haricots verts crus, puis les condiments : sauce
soja, nioc nam (ça,
on évite), piment (on évite aussi,
sauf Flo), et... sucre en poudre ! Le « feù » se
consomme souvent au petit-déjeuner, mais nous
on en avons fait notre repas de midi habituel.
- Un nouveau fruit, le
durian : à l'intérieur
de ce fruit énorme et couvert de gros piquants, on
trouve des zones de chair tendre, sucrée et savoureuse
qui font un peu penser à de l'avocat : on découvre
des saveurs nouvelles tous les jours !
- En-cas pratique sur le bord
de la route : des morceaux de bambous fourrés de riz collant sucré et
haricots rouges, que l'on avait déjà trouvés
en Thaïlande : bon, sucré, calorique, parfait
pour le cycliste quoi !
- Et enfin, celui que nous
aurions volontiers « mangé gaiement » :
le COQ ! Celui qui nous a réveillé tant de
fois par ses cocoricos déplacés à 2,
3, 4, 5 et 6 h du mat ! Vive le coq... au vin !
Les moments galère
- L'infection urinaire
d'Olivier
- Le paysage désolé du barrage, avec tous ces
arbres morts
- Le bivouac dans un virage
au milieu d'une montée « de
la mort »
- Le pédalage « cuisson rapide » le long
du Mékong sans voir le Mékong... et dans la
poussière
- Heu... c'est tout ?? ah
mais non, n'oublions pas.. le COQ ! (et les vaches à cloches)
Les meilleurs moments
- Les « vacances » sur
Don Det, dans les 4000 îles, et les soirées
sympas avec nos copains cyclistes
- Les cascades et les paysages
du plateau des Boloven
- Les baignades au coucher
du soleil dans le Mékong
ou dans les cascades
- Les bivouacs dans les
cabanes ou sur le bord du Mékong
- Les fruits juteux qu'on
trouve partout
- Notre dernière soirée (pour l'instant)
avec Flo dans ce super restau de Svannakhet... et plus
généralement tous ces bons moments passés à trois
!
- Les p'tites pauses café
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