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Grippe aviaire

La GRIPPE AVIAIRE au jour le jour : http://www.lesechos.fr/info/rew_sante/200064395.htm

 

CHRONOLOGIE

Chronologie depuis 1997
NOUVELOBS.COM | 24.02.06 | 09:20
Voici les cas de grippe aviaire détectés dans le monde depuis l'apparition d'un cas humain en Chine en mai 1997.

Mai 1997: Un garçonnet de trois ans résidant dans un centre avicole de Hong-Kong meurt d'une mystérieuse grippe qui tue cinq autres personnes. C'est la première fois que le virus H5N1 tue des hommes.

15 décembre 2003: Début de la grande épizootie asiatique. La Corée du Sud annonce sa contamination.

2004

12 janvier: Le Vietnam, atteint depuis fin décembre 2003, annonce trois premiers cas mortels chez l'homme.
13 janvier: Le Japon annonce sa contamination.
23 janvier: La Thaïlande et le Cambodge sont atteints, l'Indonésie reconnaît être touchée le 25, le Laos et le Pakistan le 26.
26 janvier: La Thaïlande confirme son premier cas mortel chez l'homme.
27 janvier: Premier foyer de contamination en Chine. Les pays touchés annoncent des mesures de quarantaine et d'abattage de millions de volailles.
20 février: Le virus est pour la première fois détecté chez des félins (panthère, tigre, chats) en Thaïlande.


fin juin - début juillet: Après des mois d'accalmie, retour de l'épizootie au Vietnam, en Thaïlande et en Chine.
23 août: Pékin reconnaît que le virus avait été trouvé en 2003 sur des porcs, intermédiaires idéaux entre virus humains et animaux. Un foyer est découvert fin août en Malaisie.

2005

30 janvier: Premier cas mortel au Cambodge.
27 mars: La Corée du Nord annonce sa contamination.
20 juillet: Annonce des premiers décès en Indonésie.
fin juillet - début août: Découverte de foyers de grippe aviaire en Sibérie, au Kazakhstan et en Mongolie. Fin août, le virus a franchi l'Oural et touché la Kalmoukie, au bord de la mer Caspienne.
7 octobre: Découverte du virus H5N1 en Roumanie chez des canards dans le delta du Danube.
8 octobre: La Turquie annonce sa contamination après la mort de milliers de dindes dans le Nord-ouest.
19 octobre: La Russie occidentale est touchée, le virus est découvert à 300 km au sud de Moscou.
21 octobre: Apparition du virus en Croatie.
3 décembre: Contamination en Ukraine, dans la péninsule de Crimée.

2006

1er, 5 et 6 janvier: Décès en Turquie de trois frère et soeurs de Dogubeyazit. Ce sont les premiers morts hors d'Extrême-Orient.
17 janvier: 1er décès en Irak d'une adolescente au Kurdistan.
29 janvier: Le H5N1 est identifié sur une volaille provenant de la partie turque (Nord) de l'île de Chypre.
8 février: Le H5N1 est décelé pour la première fois en Afrique, dans un élevage de poulets du nord du Nigeria.
10 février: Le virus est détecté en Azerbaïdjan sur des oiseaux morts au bord de la Caspienne.
11 février: Le H5N1 est pour la première fois détecté sur le territoire de l'Union européenne. En Grèce, il est identifié sur des cygnes morts dans la région de Salonique, puis sur une oie sauvage morte sur l'île de Skyros. En Italie, le virus est identifié sur des cygnes morts dans les Pouilles, en Calabre et surtout en Sicile. En Bulgarie, le virus est détecté sur un cygne.
14 février: En Autriche, le virus H5N1 est identifié sur deux cygnes morts.
15 février: Le virus H5N1 est identifié sur deux cygnes morts en Allemagne.
La république caucasienne russe du Daguestan est touchée.
16 février: Le virus est identifié sur un cygne mort en Slovénie.
17 février: La France annonce la découverte du premier cas sur un canard mort "avec une probabilité de 90%" du H5N1. L'Egypte est touchée à son tour et annonce avoir détecté sept cas de virus H5N1 sur des volailles. Entrée en vigueur du confinement des volailles en Allemagne, jusqu'à la fin avril. De nouveaux cas de H5N1 sont confirmés en Allemagne et en Autriche. La Slovénie ordonne le confinement des volailles.
18 février: L'Allemagne annonce vingt-huit nouveaux cas. L'Autriche décrète le confinement de ses volailles après la découverte de deux nouveaux cas. Premier cas de H5N1 en France.
20 février: La Bosnie fait état de ses tout premiers cas de grippe aviaire, qui concernent deux cygnes. Des analyses plus approfondies effectuées par un laboratoire britannique doivent maintenant déterminer s'il s'agit de la souche H5N1, la plus pathogène. Deux nouveaux cygnes infectés du virus H5 de la grippe aviaire ont été détectés en Hongrie.
21 février: La Grèce annonce un nouveau cas de grippe aviaire sur un cygne sauvage mort infecté par le virus sous sa forme la plus pathogène H5N1, portant à sept leur nombre dans le pays. Le virus est aussi détecté sur un cygne en Croatie et, pour la première fois, sur trois cygnes en Hongrie. Quant à l'Allemagne, elle recense 22 nouveaux cas, portant à 103 le nombre d'oiseaux morts contaminés.
22 février: La Commission européenne débloque 8,35 millions d'euros pour aider la Turquie à empêcher la propagation de la grippe aviaire. Dominique de Villepin assure, en visite dans l'Ain, que la "solidarité nationale jouera pleinement" avec la filière avicole. Pour la première fois, une poule a été contaminée en Autriche indique le porte-parole du ministère de la Santé.
23 février: Le ministre de l'Agriculture annonce qu'un cas de virus de grippe aviaire est suspecté dans un élevage de volailles de dindes dans l'Ain. Le virus H5N1 a également été découvert sur un second canard sauvage trouvé mort dans le département. Le H5N1 a été retrouvé sur des oiseaux domestiques pour la première fois en Allemagne. Dominique de Villepin, promet une aide de 52 millions d'euros supplémentaires pour la filière avicole.

 

Préparation et lutte contre les épidémies : Grippe aviaire = influenza aviaire

 

 

Conseils du ROSSP relatifs à la grippe aviaire du point de vue des spécialistes de la santé publique (dernière mise à jour : le 2 décembre 2005)

Conseils du ROSSP relatifs à la grippe aviaire du point de vue des spécialistes de la santé animale

Vaccin antigrippal

« Il a été démontré que l'influenza aviaire lorsqu'elle est due à des souches hautement pathogènes pouvait contaminer les personnes. Pour autant, cette maladie ne doit pas être confondue avec la grippe humaine, affection courante chez l'homme. Néanmoins, l'influenza aviaire peut, dans certaines circonstances, constituer une menace sérieuse pour les êtres humains ». (Organisation Mondiale de la Santé Animale – OIE)


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Conseils du ROSSP relatifs à la grippe aviaire (grippe du poulet) H5N1 et H7 du point de vue des spécialistes de la santé publique
Dernière mise à jour : le 2 décembre 2005

Généralités

La grippe aviaire, ou grippe du poulet, est une infection virale causée par un virus grippal du type A, qui touche principalement les volatiles. On connaît quinze sous-types de ce virus qui peuvent toucher les oiseaux, mais seuls les virus H5 et H7 de la grippe aviaire hautement pathogène (HPAI) peuvent provoquer chez eux des épidémies mortelles.

La contamination humaine par un virus de la grippe aviaire a été observée pour la première fois à Hong Kong en 1997, lorsqu’une grippe aviaire hautement pathogène due au virus H5N1 a provoqué une épizootie parmi la population avicole. Au même moment, une infection à H5N1 a été confirmée chez dix-huit personnes souffrant d'affections respiratoires sévères, dont six sont décédées.

Jusqu’à présent, la description des symptômes cliniques de la maladie chez l’homme, due au sous-type H5N1, repose sur les cas survenus dans des pays asiatiques. La période d’incubation est le plus souvent de 2 à 4 jours, mais peut s’étendre jusqu’à 8 jours. Chez la plupart des patients, les signes avant-coureurs sont une fièvre supérieure à 38 °C et une toux, mais d’autres symptômes ont également été notifiés au début de la maladie chez d’autres malades, tels que des diarrhées, des vomissements, des douleurs abdominales et pleurétiques, des saignements de nez et des gencives. Les diarrhées aqueuses non sanglantes et sans signes inflammatoires semblent être plus courants qu’en cas de grippe due à des virus humains, et peuvent précéder d’environ une semaine les symptômes respiratoires. Les symptômes d’infections des voies respiratoires basses apparaissent assez tôt durant la maladie : un essoufflement et une détresse respiratoire sont fréquents, et s’accompagnent de signes cliniques de pneumonie, qui semblent être une pneumonie virale primaire, et de clichés radiographiques anormaux. La maladie progresse vers un syndrome respiratoire aigu, s’accompagnant de défaillances de multiples organes, et d’un taux élevé de mortalité chez les malades hospitalisés. Les résultats de laboratoire que l’on obtient généralement sont les suivants : leucopénie, en particulier lymphopénie, et thrombopénie modérée à forte. On trouve plus souvent le virus dans les échantillons pharyngés que nasaux, avec des charges virales parfois très élevées. La plupart des cas apparus jusqu’ici étaient liés à une exposition à de la volaille, la présence de plusieurs cas groupés parmi les ménages touchés donnant à penser que la transmission interhumaine était due à des contacts rapprochés. Bien que l’on n’ait pas trouvé d’infections asymptomatiques au Viet Nam et en Thaïlande dans le cadre d’enquêtes, on a détecté récemment au Viet Nam du nord[1] des cas bénins grâce à la surveillance intensifiée des contacts.

Lorsqu’un hôte est simultanément infecté par deux virus influenza A différents, ceux-ci, du fait de leur composition moléculaire, peuvent se recombiner et faire apparaître un nouveau type de virus grippal. En outre, il peut y avoir une mutation adaptative d’un virus zoonotique de l‘influenza A au cours d’infections successives chez l’homme faisant apparaître une souche à transmission interhumaine. Ces deux processus sont susceptibles d’engendrer une pandémie.

L’épidémie actuelle causée par H5N1, qui s’est déclarée en Corée au milieu du mois de décembre 2003, s’était étendue, au 20 octobre 2005, à d’autres pays d’Asie et, plus récemment, à des pays européens : Cambodge, Chine, Indonésie, Japon, Laos, Thaïlande, Viet Nam, Mongolie, sud de la Russie, Roumanie et Turquie. À ce jour (29 novembre 2005), il n’a été signalé d’infections humaines à H5N1 qu’au Viet Nam, en Thaïlande, au Cambodge, en Indonésie et en Chine ; le bilan est de 68 décès sur 133 cas confirmés.

Par volaille, on entend les volatiles couramment élevés pour leur viande, leurs œufs ou leurs plumes, notamment les poulets, les canards, les oies, les dindes et les pintades. Les fientes de volatiles infectés sont souvent hautement contaminées par le virus. De la salive contaminée, des sécrétions oculaires et nasales peuvent aussi transmettre le virus.

Mesures de santé publique recommandées pour la région

o Avant de les consommer, bien cuire tous les types de volatiles et de volaille, ainsi que les produits qui en sont issus, en particulier lorsqu'ils proviennent de zones affectées car :

o la congélation et la réfrigération ne réduisent pas fortement la concentration ni la virulence des virus sur les produits de volaille contaminés ;

o les œufs crus provenant de volaille infectée peuvent également être contaminés par le virus. Il faut donc bien cuire les œufs avant de les consommer. Les coquilles d’œuf peuvent aussi être contaminées : les manipuler avec précaution ;

o l’application des consignes de cuisson à cœur permet de réduire le risque de transmission ;

o De bonnes pratiques d’hygiène lors de la manipulation de produits avicoles crus réduisent également le risque de transmission.

o Il est vivement conseillé de se laver fréquemment les mains au savon ou aux détergents, d’autant plus que les surfaces contaminées favorisent la transmission du virus de la grippe aviaire.

Il est vivement déconseillé à tous, en particulier aux enfants, de toucher des volailles mortes, chez soi ou ailleurs. Si tel est le cas, ils doivent immédiatement changer de vêtements, se laver le corps et les mains au savon ou au détergent et faire l’objet d’une observation attentive, au cours des jours qui suivent, afin que tout symptôme de maladie ressemblant à la grippe soit détecté. En cas de doute, hospitaliser immédiatement ces personnes.

Conseils aux voyageurs

Les voyageurs qui se rendent dans des zones affectées par la grippe aviaire doivent :

· éviter tout contact avec des volatiles vivants ainsi qu’avec les fientes ou autres produits crus ou non traités des volatiles (leurs plumes, par exemple) et, en particulier, éviter de fréquenter des marchés et des fermes où se trouvent des volailles vivantes ;

· respecter des règles d’hygiène (se laver fréquemment les mains, notamment), et

· consommer des produits avicoles bien cuits.

Voir aussi les conseils de l’OMS pour les personnes vivant dans des zones affectées par la grippe aviaire : http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/guidelines/advice_people_area/en.

Vaccins et médicaments antiviraux

L’efficacité des médicaments antiviraux contre les infections par la souche H5N1 et H7 chez l’homme n’est pas encore avérée. Les premières conclusions que l’on peut tirer du traitement de quelques infections humaines par des inhibiteurs de la neuraminidase (zanimivir Relenza® et oseltamivir Tamiflu®, qui agissent à la fois contre les virus de la grippe A et B) sont qu’il vaut mieux administrer ces médicaments au début de la maladie ou en prévention. Le cas du patient canadien souffrant de conjonctivite a été résolu après prescription d'oseltamivir. Ces médicaments antiviraux sont nouveaux et onéreux.

Les autres antiviraux, inhibiteurs de la protéine virale M2 amantadine (Symmetrel®) et rimantadine (Flumadine®) agissent contre la souche A, mais non la souche B. Le séquençage génétique de cas humains, au Viet Nam et en Thaïlande, a mis en évidence leur résistance à A (H5N1).

À l’heure actuelle, il n’existe PAS de vaccin humain contre les souches H5 et H7. La production de nouveaux vaccins se heurte au fait que la composition de ces derniers devra continuer d'évoluer pour correspondre aux évolutions des virus en circulation, en raison de leur dérive génétique.

Dans certains pays, les volatiles sont vaccinés contre la grippe aviaire ; dans d’autres (en Australie, par exemple), cette pratique est interdite. Cette pratique est hautement règlementée.

L’OMS diffuse régulièrement des points sur les épidémies de grippe aviaire :

Site de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) :
http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/en/

Bureau régional de l'OMS pour le Pacifique occidental :
http://www.wpro.who.int/health_topics/avian_influenza/