Conseils du ROSSP relatifs à la grippe aviaire
du point de vue des spécialistes de la santé publique
(dernière mise à jour : le 2 décembre
2005)
Conseils du ROSSP relatifs à la grippe aviaire
du point de vue des spécialistes de la santé animale
Vaccin antigrippal
« Il a été démontré que
l'influenza aviaire lorsqu'elle est due à des
souches hautement pathogènes pouvait contaminer
les personnes. Pour autant, cette maladie ne doit pas être
confondue avec la grippe humaine, affection courante
chez l'homme. Néanmoins, l'influenza aviaire
peut, dans certaines circonstances, constituer une
menace sérieuse pour les êtres humains ».
(Organisation Mondiale de la Santé Animale – OIE)
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Conseils du ROSSP relatifs à la grippe
aviaire (grippe du poulet) H5N1 et H7 du point de
vue des spécialistes de la santé publique
Dernière mise à jour : le 2 décembre 2005
Généralités
La grippe aviaire, ou grippe du poulet, est une infection
virale causée par un virus grippal du type A,
qui touche principalement les volatiles. On connaît
quinze sous-types de ce virus qui peuvent toucher les
oiseaux, mais seuls les virus H5 et H7 de la grippe
aviaire hautement pathogène (HPAI) peuvent provoquer
chez eux des épidémies mortelles.
La contamination humaine par un virus de la grippe
aviaire a été observée pour la
première fois à Hong Kong en 1997, lorsqu’une
grippe aviaire hautement pathogène due au virus
H5N1 a provoqué une épizootie parmi la
population avicole. Au même moment, une infection à H5N1
a été confirmée chez dix-huit
personnes souffrant d'affections respiratoires sévères,
dont six sont décédées.
Jusqu’à présent, la description
des symptômes cliniques de la maladie
chez l’homme, due au sous-type H5N1,
repose sur les cas survenus dans des pays asiatiques.
La période d’incubation est le
plus souvent de 2 à 4 jours, mais peut s’étendre
jusqu’à 8 jours. Chez la plupart
des patients, les signes avant-coureurs sont une fièvre
supérieure à 38 °C et une toux,
mais d’autres symptômes ont également été notifiés
au début de la maladie chez d’autres malades,
tels que des diarrhées, des vomissements,
des douleurs abdominales et pleurétiques, des
saignements de nez et des gencives. Les diarrhées
aqueuses non sanglantes et sans signes inflammatoires
semblent être plus courants qu’en cas de
grippe due à des virus humains, et peuvent précéder
d’environ une semaine les symptômes respiratoires.
Les symptômes d’infections des
voies respiratoires basses apparaissent assez tôt
durant la maladie : un essoufflement et une détresse
respiratoire sont fréquents, et s’accompagnent
de signes cliniques de pneumonie, qui semblent être
une pneumonie virale primaire, et de clichés
radiographiques anormaux. La maladie
progresse vers un syndrome respiratoire aigu, s’accompagnant
de défaillances de multiples organes,
et d’un taux élevé de mortalité chez
les malades hospitalisés. Les résultats
de laboratoire que l’on obtient généralement
sont les suivants : leucopénie, en particulier
lymphopénie, et thrombopénie modérée à forte.
On trouve plus souvent le virus dans les échantillons
pharyngés que nasaux, avec des charges virales
parfois très élevées. La plupart
des cas apparus jusqu’ici étaient liés à une
exposition à de la volaille, la présence
de plusieurs cas groupés parmi les ménages
touchés donnant à penser que la transmission
interhumaine était due à des contacts
rapprochés. Bien que l’on n’ait
pas trouvé d’infections asymptomatiques
au Viet Nam et en Thaïlande dans le cadre d’enquêtes,
on a détecté récemment au Viet
Nam du nord[1] des cas bénins grâce à la
surveillance intensifiée des contacts.
Lorsqu’un hôte est simultanément
infecté par deux virus influenza A différents,
ceux-ci, du fait de leur composition moléculaire,
peuvent se recombiner et faire apparaître un
nouveau type de virus grippal. En outre, il peut y
avoir une mutation adaptative d’un virus zoonotique
de l‘influenza A au cours d’infections
successives chez l’homme faisant apparaître
une souche à transmission interhumaine. Ces
deux processus sont susceptibles d’engendrer
une pandémie.
L’épidémie actuelle causée
par H5N1, qui s’est déclarée en
Corée au milieu du mois de décembre 2003,
s’était étendue, au 20 octobre
2005, à d’autres pays d’Asie et,
plus récemment, à des pays européens
: Cambodge, Chine, Indonésie, Japon, Laos, Thaïlande,
Viet Nam, Mongolie, sud de la Russie, Roumanie et Turquie. À ce
jour (29 novembre 2005), il n’a été signalé d’infections
humaines à H5N1 qu’au Viet Nam, en Thaïlande,
au Cambodge, en Indonésie et en Chine ; le bilan
est de 68 décès sur 133 cas confirmés.
Par volaille, on entend les volatiles couramment élevés
pour leur viande, leurs œufs ou leurs plumes,
notamment les poulets, les canards, les oies, les dindes
et les pintades. Les fientes de volatiles infectés
sont souvent hautement contaminées par le virus.
De la salive contaminée, des sécrétions
oculaires et nasales peuvent aussi transmettre le virus.
Mesures de santé publique recommandées
pour la région
o Avant de les consommer, bien cuire tous les types
de volatiles et de volaille, ainsi que les produits
qui en sont issus, en particulier lorsqu'ils proviennent
de zones affectées car :
o la congélation et la réfrigération
ne réduisent pas fortement la concentration
ni la virulence des virus sur les produits de volaille
contaminés ;
o les œufs crus provenant de volaille infectée
peuvent également être contaminés
par le virus. Il faut donc bien cuire les œufs
avant de les consommer. Les coquilles d’œuf
peuvent aussi être contaminées : les manipuler
avec précaution ;
o l’application des consignes de cuisson à cœur
permet de réduire le risque de transmission
;
o De bonnes pratiques d’hygiène lors
de la manipulation de produits avicoles crus réduisent également
le risque de transmission.
o Il est vivement conseillé de se laver fréquemment
les mains au savon ou aux détergents, d’autant
plus que les surfaces contaminées favorisent
la transmission du virus de la grippe aviaire.
Il est vivement déconseillé à tous,
en particulier aux enfants, de toucher des volailles
mortes, chez soi ou ailleurs. Si tel est le cas, ils
doivent immédiatement changer de vêtements,
se laver le corps et les mains au savon ou au détergent
et faire l’objet d’une observation attentive,
au cours des jours qui suivent, afin que tout symptôme
de maladie ressemblant à la grippe soit détecté.
En cas de doute, hospitaliser immédiatement
ces personnes.
Conseils aux voyageurs
Les voyageurs qui se rendent dans des zones affectées
par la grippe aviaire doivent :
· éviter tout contact avec des volatiles
vivants ainsi qu’avec les fientes ou autres produits
crus ou non traités des volatiles (leurs plumes,
par exemple) et, en particulier, éviter de fréquenter
des marchés et des fermes où se trouvent
des volailles vivantes ;
· respecter des règles d’hygiène
(se laver fréquemment les mains, notamment),
et
· consommer des produits avicoles bien cuits.
Voir aussi les conseils de l’OMS pour les personnes
vivant dans des zones affectées par la grippe
aviaire : http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/guidelines/advice_people_area/en.
Vaccins et médicaments antiviraux
L’efficacité des médicaments antiviraux
contre les infections par la souche H5N1 et H7 chez
l’homme n’est pas encore avérée.
Les premières conclusions que l’on peut
tirer du traitement de quelques infections humaines
par des inhibiteurs de la neuraminidase (zanimivir
Relenza® et oseltamivir Tamiflu®, qui agissent à la
fois contre les virus de la grippe A et B) sont qu’il
vaut mieux administrer ces médicaments au début
de la maladie ou en prévention. Le cas du patient
canadien souffrant de conjonctivite a été résolu
après prescription d'oseltamivir. Ces médicaments
antiviraux sont nouveaux et onéreux.
Les autres antiviraux, inhibiteurs de la protéine
virale M2 amantadine (Symmetrel®) et rimantadine
(Flumadine®) agissent contre la souche A, mais
non la souche B. Le séquençage génétique
de cas humains, au Viet Nam et en Thaïlande, a
mis en évidence leur résistance à A
(H5N1).
À l’heure actuelle, il n’existe
PAS de vaccin humain contre les souches H5 et H7. La
production de nouveaux vaccins se heurte au fait que
la composition de ces derniers devra continuer d'évoluer
pour correspondre aux évolutions des virus en
circulation, en raison de leur dérive génétique.
Dans certains pays, les volatiles sont vaccinés
contre la grippe aviaire ; dans d’autres (en
Australie, par exemple), cette pratique est interdite.
Cette pratique est hautement règlementée.
L’OMS diffuse régulièrement des
points sur les épidémies de grippe aviaire
:
Site de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
:
http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/en/
Bureau régional de l'OMS pour le Pacifique
occidental :
http://www.wpro.who.int/health_topics/avian_influenza/
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